La déclaration

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Nous repartons sur la route quand nous tombons sur une voiture abandonnée, la radio tourne encore :

- ...ssayé, c'est peine perdue...
Ici le lieutenant George Kalit des forces armées européennes, les trois bases encore debout se sont faites attaquées par ces monstres... Ils ont infecté des soldats de l'intérieur... A cause de cela, nous avons pu remarquer que ces choses n'arrêtent pas d'évoluer... Après observation, nous avons constaté que ces bêtes mutent toutes les dix heures. Mais cela pourrait changer à tout moment. Nous avons envoyé les derniers hélicoptères restants en reconnaissance. Le nombre de ces créatures s'élèverait à environ 250 millions d'individus. Ce nombre est sûrement déjà faux au rythme où vont les contaminations... Il est malheureusement impossible, étant donné leur capacité d'adaptation, de les tuer... Nous avons tout essayé, c'est peine perdue...
Ici le lieutenant George Kalit des forces armées européennes...

Et le message recommence encore...

Je regarde Maya, les larmes aux yeux...

- C'est peine perdue...

Je répète ces mots en boucle...

-Ça va Théo ? me dit Maya attristée...

- Non ça va pas... Tu l'as entendu comme moi, c'est peine perdue...

- Mais Théo, il n'y a rien de nouveau, on l'a constaté par nous-même ça... Ecoute, j'ai une idée, on essaye de trouver un endroit calme, on ne fait aucun bruit, on bouge plus et quand on n'a plus de provisions... On bouge ou alors...

- Tu as raison... On peut sûrement trouver une petite maison, histoire de se poser.

Désormais, notre seul objectif est de suivre la route en espérant trouver un abri calme et sans danger. Le problème, c'est que nous ne sommes plus en sécurité nul part...

Après 3 heures de marche, sans rien trouver, nous nous asseyons sur un rocher et commençons à discuter.

- Théo, tu sais, si je suis venue te sauver c'est pas seulement car tu étais le seul à m'adresser la parole... J'imagine que tu t'en doutes, non ?

- Non, pas vraiment, où veux-tu en venir ?

- On a plein de points communs, tu es drôle, intelligent et ces derniers temps tu m'as montré à quel point tu avais du courage et le sens du sacrifice...

- Donc si je comprends bien...

- T'as bien compris !

Elle s'était soudainement mise à rougir, remplaçant son teint pâle habituel.

- J'ai toujours été rejeté et forcément, j'ai jamais vraiment eu de relations avec qui que ce soit...

- Moi non plus...

C'est vrai que ces derniers jours ont été difficiles mais malgré tout, on a tenu tête aux Arachnomorphes. Un véritable lien s'est créé, ce qui fait que, même en étant passé au bas de la chaîne alimentaire, nous avons survécu.

J'hésitais à répondre à la proposition de Maya, de peur d'être ridicule... Bien sûr que j'ai développé des sentiments pour elle au fil du temps mais bon, il faut que je prenne mon courage à deux mains ! C'est le moment où jamais !

- Maya...

Elle me regarde.

- Depuis qu'on s'est rencontrés je ressens quelque chose pour toi. C'est la première fois d'ailleurs, alors...

Nos deux couleurs se sont accordées, nous nous sommes approchés l'un de l'autre, puis nous nous sommes embrassés.

A ce moment-là, je me sens libéré et léger. C'est drôle à dire mais c'est comme-ci des ailes m'avaient poussé dans le dos. Je redescends sur terre. Je n'arrive pas à formuler de mots, ce qui fait rire Maya.

Après quelques minutes de discussion, nous repartons sur cette longue route...

Nous continuons notre route à la recherche d'un abri paisible en parlant de tout et de rien. Je vis ce trajet comme un moment merveilleux alors que, paradoxalement, nous vivons dans un univers cauchemardesque...

InvasionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant