Le Corbeau Mort

1 • La fin d'un règne

•• 5 novembre 1981, ministère de la magie ••

Le hall était en fête mais pas pour les deux mères de famille qui venaient d'apparaître d'une cheminée. La brune avançait vite, suivit par la blonde.
« Bella ! Attends ! S'écria la blonde.
Elle lui attrapa le bras.
« Mon mari a besoin de moi, s'énerva la brune. Cissy je... j'aurais dû aller avec lui, ajouta-t-elle dans un murmure. Ensemble on aurait pu fuir et trouver un autre moyen pour...
« Ils vous auraient arrêté tous les deux, coupa la blonde avec douceur. Penses à ton fils. Il aurait perdu ses deux parents.
Elles reprirent leur chemin, avec plus de calme. Les gens les observaient avec insistance et sans gêne. Tous se demandaient si la femme n'était pas aussi une partisane du pire mage noir. Fières, elles gardèrent la tête haute et se présentèrent à un bureau de vigile. Un homme les dévisagea, les joues un peu rouge et les yeux cernés d'avoir sûrement fêter une victoire dont il n'avait pas participé.
« Baguette et raison de votre visite, dit le vigile.
« Procès de Rodolphus Lestrange, répondît la blonde en donnant sa baguette magique. Bella donnes ta baguette.
La brune obéit en serrant les dents. Le vigile leur rendit leur baguette magique. Il leur donna ensuite des badges visiteurs.
« C'est en bas, dit-il. Vous savez... il va finir à Azkaban. Il mérite pas mieux.
La blonde attrapa la main de la brune, l'empêchant de répondre avec sa baguette.
« Mrs Lestrange et Mrs Malefoy ! S'exclama une voix grave et rugueuse. Vous venez vous rendre ?
La brune se retourna vers un homme au visage recouvert de cicatrices et avec un étrange œil rond qui tournait dans tout les sens.
« Maugrey, grogna-t-elle. Je viens vérifier que mon mari aura un jugement juste.
« Il a été pris sur le fait, répondît Maugrey avec une grimace qui devait être un sourire moqueur. Il finira sa vie à Azkaban et je vous garde à l'œil Mrs Lestrange. Je suis sûr que si je jetais un coup d'œil à votre bras, j'y verrais une belle Marque des Ténèbres.
Mrs Lestrange lui lança un regard noir puis fit un léger sourire.
« Voulez vous que je vous le montre ? Demanda-t-elle. Ma sœur doit aussi passer le test ou pouvons nous rejoindre la salle d'audience. Mon mari a fait son choix et oui, je suis fier d'être sa femme. Notre fils saura que son père est un héros et que vous vous n'avez gagné qu'une bataille ! Viens Cissy. Mettons nous le plus loin possible de ça. Ça ne ressemble même plus à un reste de sorcier.
Les deux sœurs, donc, partirent vers des ascenseurs dorés. Ce n'était pas n'importe qui : Bellatrix Lestrange et Narcissa Malefoy, nées toutes les deux Black. Elles étaient ce qu'on appelle des Sang-purs et fières sorcières. Si en effet on regardait sous la manche noire de Bellatrix, l'aînée, on y verrait un tatouage un peu effacé d'une tête de mort avec un serpent sortant de sa bouche. Cette marque sur l'avant-bras était son signe de ralliement à Lord Voldemort, un mage noir qui voulait remettre les sorciers à leur véritable place : les maîtres du monde et souverain des Moldus, ceux qui ne pouvaient pratiquer la magie. Elle s'était engagée auprès de ce sorcier dès sa sortie de l'école de magie, auprès de son futur fiancé puis mari. Elle s'était montrée douée et dévouée et encore plus lorsqu'elle avait eu un beau bébé que son maître avait pris sous son aile, espérant beaucoup du nouveau né qui déjà né avait intéressé le mage. Bellatrix ne savait pas ce qu'il avait vu chez son fils, mais elle était fier que Lord Voldemort avait décidé de devenir son parrain.
Mais tout cela était fini. Lord Voldemort avait disparu après avoir tenté de tuer un bébé d'à peine de un an. Il avait été anéanti et donc le mari de Bellatrix avait tenté de le retrouver avec l'aide de son frère et d'un jeune partisan.
C'était donc, aujourd'hui, son procès et les deux sœurs savaient déjà l'issue. Elles étaient là pour montrer qu'elles pensaient à eux.
Elles descendirent au dernier étage, trouvant l'atmosphère froide, comme leurs espoirs. Elles suivirent le couloir puis descendirent quelques marches avant d'entrer dans une salle déjà bien remplie. Elles réussirent à trouver des places et attendirent en silence, dédaigneuses face aux regards de pitié ou de haines des autres spectateurs.
« Ils paieront tous un jour, murmura Bellatrix. Mon fils nous vengera.
Sa sœur déglutit et préféra ne rien dire. Elle avait peur pour son neveu qui risquait de grandir dans la haine. Elle serra la main de sa sœur.
« Il est fier, regarde mon mari, dit alors Bellatrix.
Trois hommes encadrés par des créatures encagoulés entrèrent. Celui au centre avançait la tête haute. Son frère, copie conforme, lançait des regard noir aux hommes du ministère. Le troisième, jeune, tremblait et semblait souffrant. Narcissa baissa les yeux. Elle pensa à son mari qui avait échappé à tout ça. Son fils à elle aurait la chance d'avoir un père.
C'était des cris de haines, des applaudissements de joies lorsque la sentence tomba. C'était aussi le cœur lourd que la femme d'un des accusés quitta la salle. Elle avait un enfant à élever, sans père jusqu'au jour où Lord Voldemort reviendrait enfin pour les venger tous.
« Je vais rejoindre mon fils, dit-elle à sa sœur. Le maître attendait beaucoup de lui, il ne sera pas déçu lorsqu'il reviendra. Prépare ton fils aussi, Narcissa.
« Bella... nous... viens nous voir quand même, dit sa sœur. Nos enfants pourront jouer ensemble.
« Jouer ? Répéta Bellatrix. Mon fils n'aura pas le temps de jouer !
Et elle s'éloigna la tête haute sans remarquer le visage inquiet d'un autre mage dont les yeux bleus électriques brillaient de tristesse. Elle se dépêcha donc de rejoindre les cheminées pour rentrer chez elle, dans une maison qui appartenait à la famille de son mari depuis quelques générations. Elle retrouva son petit garçon dans son berceau, dormant loin de se douter ce qu'allait vivre son père.
« Rainier Lestrange, murmura Bellatrix, tu deviendra la main droite du Seigneur des Ténèbres. Un jour, tu vengeras ton maître et ton père. Un jour, tu tuera leur sauveur et tu seras notre élu ! Toi, au sang si pur, tu sera notre héros.