Chapitre 16: Bal, le Démon (Réécrit)

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- Eden, ça faisait longtemps, ne crois-tu pas?

Les quatre personnes présentes dans la pièce se fixèrent: Bal était habillé comme un roi; il arborait sur son menton une barbichette et sur son crâne se relevaient fièrement deux cornes de béliers; ses bras velus continuaient sur des mains tout aussi poilues et terminées par de monstrueuses griffes noires et ses dents d'une extrême blancheur reflétaient un sourire malsain. Eden s'avança, et reprit:

- Sache que tu ne m'avais pas du tout manqué...

- Et ce sentiment n'est pas réciproque, affirma le Démon. Te parler, ressentir ta colère mêlée à ta vengeance: cela est une sensation que je n'avais pas éprouvée depuis fort longtemps! Quel plaisir de la revivre à nouveau!

- Où sont cachés Ura et Umo? Où sont partis les Amoureux? 

- A vrai dire, je ne saurais te répondre, car ils ont oublié de me préciser ce détail. L'Amoureuse m'a seulement précisé de veiller sur son quartier général, d'envoyer les prisonniers à Trémédoc et de prendre soin de Sepa en attendant ton arrivée... Je ne savais pas que la Prêtresse pouvait pousser de si jolis petits cris sous l'effet de mes poisons...

- Si tu savais à quel point j'ai envie de te faire regretter tes actes Bal...

- Ce soupçon de virilité dans ta voix me fait frémir de bonheur à un point que tu ne peux imaginer, cher Condamné! 

- Mes lames!, s'écria Sepa, les yeux rivés sur deux épées enfermées dans un magnifique coffret de verre.

La Prêtresse se jeta sur la vitrine, mais elle s'arrêta au dernier moment:

- La surface du verre émet une odeur qui m'écorche les narines. De plus, la paroi du coffre semble gluante: qu'as-tu fait à Dana et Elsa, Bal?!

- J'ai imbibé leur prison de poison grâce à mon "Toucher Mortel". Pour les récupérer, tu n'auras pas d'autre choix que de me tuer, car je ne lèverais pas le sort que j'ai lancé...

- ESPECE DE SALE PETIT VOLEUR! RENDS-LES MOI!

- Je ne fais qu'obéir aux ordres que l'on m'a donné, ma chère Sepa, continua Bal. Malheureusement, j'ai failli à mon devoir en laissant Eden te libérer: il me faudra donc payer cet affront par le sang...

- Que dis-tu là?, demanda le Condamné.

Bal se leva de sa chaise, puis il s'avança. L'ambiance de la pièce était de plus en plus malfaisante. Le sourire aux lèvres, il déclara:

- Je propose à Sepa un combat à mort: si elle l'emporte, je lui rendrai ses lames, mais si elle perd, je te livrerai à Tempéra... N'est-ce pas un marché des plus honnêtes que...

- J'accepte, coupa la Prêtresse. De toutes les façons, personne ne m'a jamais battu en combat singulier, pas même les dieux guerriers. Et ce n'est pas un vulgaire sbire d'Ura qui me battra. Anastasia, prête-moi ta dague.

La guérisseuse opina de la tête avant de faire ce que l'amie d'Eden lui disait.

- Si tu es prête, commençons: "Transformation!" 

Sous les yeux médusés d'Anastasia, le Démon se mit à léviter, puis à entamer sa métamorphose: sa peau blanche devint violâtre, ses vêtements se déchirèrent et laissèrent place à un torse et à des jambes d'une pilosité extrême, ses muscles se durcirent, ses pupilles se dilatèrent et ses dents se jaunirent. Bal venait de révéler sa véritable apparence.

Avec la force de ses poings, il brisa le bureau qui se tenait devant lui en plusieurs pièces, avant de les envoyer percuter les livres contenus dans les bibliothèque pour les faire tomber. Le Démon rugit:

Les Faces du Destin 1: Le Commencement (Réécrit)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant