1. Téléphone perdu

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Zach attendait patiemment le train, le nez plongé dans son écharpe bleu nuit, ses mains glacés fourrées dans les poches de son manteau. Il renifla, sautilla sur ses deux pieds en pestant contre le retard dû à la neige et retoucha son bonnet qui cachait ses mèches brunes. Il poussa un soupir satisfait en apercevant les wagons entrer en gare.

Ses parents avaient insisté pour qu'il trouve LA poupée qui créerait un énorme sourire sur le visage de leur nièce. Il avait râlé un bon nombres de fois parce que le vendeur du coin n'avait plus rien en stock. En même temps, qui irait terminer l'achat de cadeaux la veille de Noël ? Grognon, il s'était résigné à prendre le train en direction de la ville voisine qui, elle, disposait d'un véritable centre commercial.

Il était épuisé de sa matinée. Il ne voulait plus qu'une chose : rentrer chez lui afin de se terrer dans le fond de son lit, au chaud. Il grimpa dans le train et poussa un soupir d'aise en sentant la chaleur du véhicule s'infiltrer sous ses vêtements. Il ouvrit la porte qui menait à une rangée de siège et s'enfonça dans le train, une mine agacée sur le visage.

Perdre son temps pour chercher une maudite poupée l'avait harassé et mis de mauvaise humeur. Son épaule buta contre celle d'un inconnu et il grogna en se retournant, fusillant le passager dont la figure était cachée par une capuche noirâtre. Ce dernier s'inclina légèrement en murmurant un désolé, un signe de main signifiant qu'il s'excusait. Il râla et l'insulta mentalement avant de faire demi-tour, lorsque son pied heurta un objet. Ses yeux noisettes s'attardèrent sur le téléphone à la coque flashy. Il le ramassa et appuya sur le bouton de verrouillage pour découvrir une photo noir parcourut de petites boules lumineuses.

Étant donné qu'il n'y avait pas grand monde, il comprit aisément que le smartphone devait appartenir à l'autre imbécile qui l'avait bousculé sans se soucier de lui faire mal ou non. Il remonta l'allée à contre cœur et tapota l'épaule de cet homme qui n'avait pas encore franchit la porte. Celui-ci se retourna et baissa la tête, une expression ennuyée sur le visage.

— Euh, non, désolé... tu comprends, je suis en vacances, je ne veux pas... je fais une pause. Alors, si tu pouvais éviter de prendre des photos, s'il te plaît.

Perplexe, Zach lui jeta un regard incrédule avant d'observer l'appareil dans sa main. Pourquoi tu veux que je te prennes en photo, imbécile ?! pensa-t-il en le dévisageant. Tu t'es pris pour qui sérieux ? Il poussa un léger soupir et répondit :

— Non, c'est juste le télépho...

— S'il te plaît, coupa le jeune homme, si je commence à signer des autographes, tout le monde va venir et je veux vraiment passer incognito.

Irrité d'avoir été interrompu dans sa phrase, d'autant plus qu'il ne connaissait absolument pas ce bougre, il lui mît le téléphone sous le nez  et fit claquer sa langue contre sa palais, énervé.

— Je te connais pas, mec. Ton téléphone !

Il ouvrit la bouche et contempla le smartphone égaré, un air stupide collé sur sa figure.

— Oh, euh... désolé... je... je croyais que...

— Que j'étais un fan ? rétorqua Zach, agacé. Je ne sais pas qui tu es, mais cesse de te prendre pour une star.

Contrarié qu'il ne prenne pas l'appareil, il attrapa le poignet du garçon et le lui fourra dans la main avant de tourner les talons en soupirant. Il n'avait jamais rencontré quelqu'un comme lui. Qui pouvait bien venir se terrer à Wasteland, la veille de Noël, alors qu'il était censé être famous ? Et moi, je suis la reine d'Angleterre, songea-t-il en levant les yeux au ciel, se laissant tomber sur le siège qui lui était attribué.

L'homme du trainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant