8. Les responsabilités nous rattrapent toujours

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Après le petit-déjeuner, ils s'employèrent à ouvrir la porte, poussant du mieux qu'ils le purent la neige qui s'était amoncelée durant la nuit. Le soleil éclairait le ciel et les températures se faisaient plus agréables même si l'extérieur restait extrêmement frais. Épuisés d'avoir ainsi repousser la poudreuse qui, accumulée, pesait son poids, les hommes frissonnèrent. Quentin partagea un sourire avec son fils et entreprit de s'habiller chaudement. Dave les observait et se demandait ce qu'il pouvait faire pour les aider. Quoi qu'ils aient en tête.

— Je vais aller chercher Géralt, annonça le père de famille. Il pourra sûrement faire quelque chose pour le disjoncteur. En attendant, si tu peux déblayer le chemin, Zach ?

— Comme d'hab, répondit l'adolescent en haussant les épaules.

Il enfila son gros manteau et le pantalon qui le protégerait du froid et se tourna vers le chanteur qui n'esquissait aucun mouvement.

— Monsieur daignerait m'aider ou préfère-t-il se limer les ongles en attendant mon retour ? le taquina le brun.

Le châtain grimaça et lui lança un regard noir avant de lui réclamer une tenue. Zach ricana et la lui fournit, puis fouilla dans les chaussures de son père pour dégoter une paire de bottes à sa taille.

Ensemble, ils se munirent d'une large pelle et commencèrent à creuser un chemin. Habitué, le brun allait plutôt vite et s'amusait à se moquer de Dave qui suait, les joues rougies par l'effort, tirant sur ses bras avec la force du désespoir.

La neige crissait sous leur pas. Les mains du châtain devenaient glaciales, il avait la sensation de ne plus les sentir. Zach avait oublié de lui fournir des gants. Il se tourna vers Dave qui semblait vivre sa pire matinée et forma une boule avec ses mains avant de la lui lancer en pleine figure.

Le châtain lui jeta un regard interdit, ses épaules se mouvant au gré de sa respiration. Il shoota dans une monticule de neige et lui lança un regard noir. Ce qui lui valut une autre boule de neige en pleine figure.

— Zach !

— Dave ! s'amusa-t-il.

Le chanteur grimaça et brandit la pelle avec maladresse, le menaçant.

— Qu'est-ce que tu fais avec ça ? se moqua le brun. Repose la pelle, tu vas te faire mal.

— C'est censé te faire mal, à toi, répliqua-t-il en laissant tomber l'instrument à ses pieds.

— Pfff, rit Zach. Vu comment tu as du mal à déblayer une allée, je ne crains pas ta force de mouche.

— Ma force de mouche ?

Le brun s'amusa à faire jouer ses muscles avant de tirer la langue au garçon. Dave fondit sur lui et lui crocheta la cheville. Par réflexe, Zach agrippa sa veste et tomba au sol avec le garçon. Il sentit la neige coller son cou et retint un frisson glacé. Le souffle de Dave se retrouva près de ses lèvres et leurs regards s'emmêlèrent en silence. Le chanteur esquissa un sourire et demanda, provocateur :

— J'ai toujours une force de mouche ?

— Ouais, mais par contre, t'as une chance de cocu ! répondit Zach en ricanant.

Le châtain plissa les yeux et lui pinça la joue avant d'amorcer un mouvement pour l'embrasser, hésitant au dernier moment. Le cœur battant la chamade, le brun avait coupé son souffle par réflexe. Ils se regardèrent en silence, aucun n'osant franchir la distance en plein jour. Sous les ombres de la nuit, c'était plus simple de se laisser aller. On pouvait assimiler cela à un dérapage nocturne. En plein jour, les choses devenaient plus réelles.

L'homme du trainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant