4. Une monticule de neige

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Balloté de part et d'autre, Zach grimaçait et pestait contre les filles hystériques qui se pressaient contre eux. Il avait l'impression d'être entouré d'animaux sauvages, prêt à tout pour un peu de chair fraîche. Dave tentait de calmer la foule, signait des autographes çà et là et prenait des selfies malgré ce qu'il avait d'abord annoncé. Rapidement, la foule prit de l'ampleur et le brun se sentit tiré en arrière afin de permettre aux autres un meilleur accès. On l'éjecta pratiquement du cercle et il manqua de s'étaler sur le sol. Grommelant, il se massa tous les endroits qui avaient été martyrisé et fusilla le groupe du regard. Dave ne semblait même pas s'être rendu compte de son absence. Il leva les yeux au ciel et décida de sortir du chalet.

Il dû se frayer un chemin lorsque d'autres gens affluèrent, ameutés par le prénom du si célébrissime, Dave Seamus. Cela en devenait ridicule. Exaspéré, il shoota dans une botte de neige et contempla le ciel qui se couvrait de nuage. Déjà, de petits flocons descendaient en cascade jusqu'à la terre, ajoutant une couche supplémentaire au drap blanc qui recouvrait le sol. Il jeta un coup d'œil à son téléphone et décida de rentrer chez lui. Le chanteur semblait se complaire dans cette petite routine et il ne voyait aucun intérêt à l'attendre.

Même pas pour son sourire ? lui souffla une petite voix. Il fronça les sourcils et secoua la tête. Non, mieux valait ne pas développer de petit coup de cœur pour ce bellâtre. D'autant plus qu'il n'était là que pour une journée.

Il se dirigea entre les stands, ses narines chatouillées par les effluves sucrés des pâtisseries et se lécha les babines. Peut-être qu'il pourrait en prendre quelques unes avant de rentrer ? Ses yeux s'attardèrent sur des cacahuètes caramélisées et il esquissa un sourire. Sa mère en raffolait. Il se dirigea vers le vendeur et lui tendit un billet, réclamant un de leur produit. Il reconnaissait le vendeur, cet homme tenait la confiserie du quartier. Et apparement, ce dernier se souvenait également de lui.

— Comment tu vas en ces temps ? lui demanda-t-il.

— Ça va, répondit le jeune garçon en haussant les épaules.

— J'ai croisé ton père cette semaine.

— Ah...

— Je suis vraiment désolé pour ta mère.

Le cœur du brun se serra de douleur, mais il plaqua un faux sourire sur son visage. Il détestait cette sollicitude chez les gens. Quel intérêt de montrer son soutient lorsqu'il était impossible de faire quoique ce soit d'autre ? Il se contenta de hocher la tête et de réclamer un ruban bordeaux.

— Tu es tout seul ?

— Oui, je devais acheter une poupée pour ma cousine, répondit-il en levant les yeux au ciel.

— Ah, les enfants ! s'amusa le vendeur. Tiens ! Ne mangez pas tout et brossez vous bien les dents.

Zach récupéra le paquet en se demandant s'il était sérieux et tourna la tête vers la droite en entendant son prénom. Il écarquilla les yeux en apercevant Dave courir vers lui suivit d'une foule d'admirative. Non, mais c'est un sketch ?! songea-t-il, perplexe. Il n'avait vu cela que dans les films. Le chanteur arriva à sa hauteur, captura sa main et l'entraîna à sa suite sans plus de cérémonie. Le brun poussa un cri de surprise et manqua trébucher. Il jura et tira sur son poignet, mais l'élan du jeune adulte l'empêchait de se soustraire à sa poigne.

— Dave, putain !

— Cours juste !

Il lui offrit un sourire amusé et Zach pesta contre la terre entière. Il indiqua un chemin qu'il connaissait pas cœur et dont il savait pouvoir perdre ces folles furieuses. Ils bifurquèrent dans des ruelles et l'adolescent se fit un poing d'honneur à zigzaguer partout. À bout de souffle, il avisa les bennes à ordures qui se trouvaient accolées contre un chalet et s'empressa de se cacher derrière. Il ramena ses jambes contre son torse et posa son front sur ses genoux, essoufflé.

L'homme du trainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant