Chapitre 1️⃣

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<<L'argent est un bien utile,mais qui trop souvent grise les riches,les rend aigris et sans cœur.Rares sont ceux qui demeurent fidèles à leur personne et gardent leur humanité.Ils pensent pouvoir tout acquérir avec leur richesse, oubliant que même sur le plus haut trône du monde,ils ne peuvent s'asseoir qu'avec leurs fesses et que ces fesses sont couvertes de la plus belle des merdes presque tous les mois,ce qui ne les différencie guère du pauvre qu'ils méprisent.Ce dernier justement bien que criblé par les coups du soleil et du vent et, rompu à la tâche pour un misérable salaire,peut se reposer tranquillement à la fin de la journée et dormir du sommeil du juste à l'instar du riche qui est constamment sur ses gardes, occupé à garder une fierté et une dignité qui ne vaut pas plus que celles du pauvre.Je ne fais pas là une comparaison,et non une prise de position car, l'argent toujours reste l'assassin mais reste l'éternel serviteur de l'homme.Demeurer soi-même, là est la clef.>>

Voilà les propos que tinrent ma mère alors que nous venions d'être mises à la porte sans aucune pitié de chez nous.Ah!une affaire de biens et de famille.Car oui.En Afrique il n'est pas question qu'on pleure pour ta mort,en réalité,on ne célèbre par tes funérailles mais plutôt ta richesse laissée et dont ils se réjouissent d'accaparer.Ce n'est pas là une chose extraordinaire.Par chance pour nous,une femme d'un rang assez élevé chez qui maman travaillait comme ménagère avait eu vent de la situation et en bon samaritain, décida de nous héberger.

Apprenant par la suite que j'étais une élève, elle s'engagea aussi à prendre en charge ma scolarité, insistant d'ailleurs pour que j'aille dans une bonne école.La fierté étant un caractère inné de ma mère, cette dernière refusa cette perche rendue qu'elle trouvait suspecte que bienheureuse.Mais finalement, elle a cédé.

-Amen, répondis-je après sa bénédiction pour moi.Merci Maman.

Elle acquiesce avant de me congédier.

-Il se fait tard,tu dois te reposer pour être à l'heure.Passe bonne nuit.
-Toi aussi maman chérie,lui rendis-je dans avec un câlin et une bise à l'appui.

L'amour entre nous s'est plus renforcé depuis ce jour où mon frère a quitté nos vies.Nos avions passé une sale période et moi j'étais la seule qui pouvait redonner le sourire à ma mère.Nous croyons avoir accepté la réalité de l'avoir perdu mais au fond,nous caressons cet espoir de le revoir un jour,Il nous manque en secret et pour toutes les deux, c'est une vraie torture de vivre son absence et même d'en discuter ; tout simplement alors on évitait le sujet.

De plus,les vacances dernières ont été les plus horribles.J'avais perdu un père et elle un mari.Cela a été un véritable choc car nous nous sommes retrouvées seules tel des orphelines.Il ne me restait plus qu'elle et pour elle,son monde se résumait à moi, je suis la seule chose qu'il lui restera jusqu'à la fin de ses jours.Perdre des gens chers, c'est comme mourir dans l'âme et continuer à vivre de corps.On est plus qu'un cadavre ambulant.

Je retourne enfin à ma chambre où je vais directement me coucher.Les draps sont chauds mais au dehors,il soufflait d'un vent à faire frissonner un mort qui, légèrement, pénétrait ma chambre par les fenêtres.Ce sont sous ses douces caresses et avec une dernière image de la lune solitaire que je m'endors doucement.Demain sera autre jour.

Le lendemain à 6h00 minute.

Dring!!!!!!!!!!! Dring !!!!!!!!!!!! Dring !!!!!!!!!!Je l'envoie valser dans un coin de la chambre, agacée par cette sonnerie perturbante.J'etais dans de beaux rêves moi!me plaignis-je en m'asseyant en tailleur dans mon lit.Je baille et m'étire paresseusement, j'avais les paupières lourdes encore.Je ne sais pas si vous avez connu cette envie de ne pas vouloir vous rendre au cours le premier jour de la rentrée sinon moi, j'ai aucune envie alors là pas du tout d'y aller encore que ce sera ma première journée dans une nouvelle école......le stress de ça.Mais,je me console vite de ce que c'est ma dernière année au second cycle et donc elle passera vite comme un TGV.

C'est sur cette pensée que je bondis du lit et vais faire la vaisselle laissée la veille avant d'aller m'apprêter pour l'école,ce que je fis vite et rejoins ma mère et notre bon samaritain,Mme Monique avec qui je me suis vite familiarisée.Je l'appelais aussi maman.Elles prenaient le petit déjeuner ce que moi je ne fais jamais.

-Bonjour mes mamans chéries,les saluai-je en leur faisant à chacune la bise.Comment allez vous ce matin ?
-Bien et toi ma fille ?me relève ma seconde maman.
-Oui et même si je suis stressée je ne veux surtout pas être en retard à mon premier cours dans ma nouvelle école, avouai-je avec un regard plein de panique.
-Tout se passera bien chérie.N'aies pas peur ok ?me rassure ma mère en me souriant,un sourire que je lui rends bien évidemment.  -Bon j'y vais.Passez bonne journée et faites attention à vous,les saluai-je en leur donnant la bise d'au revoir.
-Idem et toi aussi Abigaëlle.A propos, je te trouve belle dans l'uniforme,me complimente ma seconde maman.

Je souris comme pour dire merci en regardant l'ensemble sur moi :une jupe montante mi-cuisses verte à carreaux et une chemise blanche ainsi qu'une cravate du même tissu que la jupe L'école Julia Santos (dans mon imagination) avait exigé des chaussures fermées donc je portais mes baskets basses NIKE.

Je me sauve en courant vu que j'avais perdu pas mal de temps.J'arrive au collège avec une trentaine de minutes et le trac me submerge encore plus quand je vois la vaste cour pleine à craquer d'élèves.Je m'engage dans la foule dépaysée,je ne savais pas par où aller.J'etais encore là à tourner et à me retourner quand je sens une main chaude sur mon épaule.Je me retourne en sursautant légèrement alors que l'inconnue porte la main à la bouche, les yeux ronds.

-Oh! excuse moi je.......je me suis trompée de personne.Desolée,tu lui ressemble tellement de dos ! bafouille t-elle désolée.
-C'est pas grave moi c'est Abigaëlle et je suis novice et toi ?
-Shannah.Ravie de faire ta connaissance.Tu fais qu'elle classe?
-La terminale (Tle)D1,tu sais où elle se situe ?
-Au troisième étage troisième classe, m'indique t-elle.
-Oh merci,dis je avant de reprendre le chemin.

Je l'ai trouvé sans grandes difficultés et j'y suis entrée.Vous devinez déjà ces regards indiscrets sur moi fusant de partout et qui me relookent comme si j'avais commis le pire péché du monde!A vrai dire, j'ai horreur de l'effet que ça fait,je suis vraiment mal à l'aise.Mais, je me trouve vite une place à un bureau vide (table+chaise).La sirène me sauva à mon plus grand bonheur en marquant le début du premier cours de l'année.Si d'autres désertaient les balcons, d'autres guettaient le seuil de la porte pour voir qui sera le prof au premier cours,Au moins,je me sens libérée de ces mille paires qui pesaient sur moi comme un fardeau.

Sans tarder,un professeur fit son entrée rompant ainsi avec le bavardage.Le cours de français débute ainsi jusqu'à 9h40, heure de pause.

Je rangeais mes affaires pour me rendre à une pause où je me perdrai inévitablement encore quand deux silhouettes se pointent devant moi.Je reconnais facilement Shannah la fille de ce matin qui me souriait alors que l'autre euh....... j'en passe,si vous voyez un peu le genre.

-Je te présente Ornelle ma copine celle avec qui je t'ai confondu ce matin.....
-Ah!Moi c'est Abigaëlle, m'empressai-je de me présenter avec un joli sourire alors qu'elle me dévisageait en me regardant de haut,ce qui me fait ravaler mon sourire et me rend confuse.
-Ma jumelle de dos, complète t-elle pour moi sur un ton ironique.

Je passe mon regard confus de Shannah désolée à Ornelle plutôt ferme avec un regard froid.

-Shannah on y va.Je t'avais bien dit qu'elle n'atteindrait pas ma cheville,dit elle en me toisant avant de tourner les talons.

         
Ladite Shannah s'exécute,me laissant seule à assimiler la scène qui venait de se faire.Je prends sur moi cette humiliation et sors à mon tour.

         
Je descendais très vite les escaliers vu que j'avais perdu pas mal de temps avec ces filles qui sont pourtant loin d'être mon genre de potes.C'est sans compter que j'entre de pleins fouets avec quelqu'un,ce qui me fait tomber sur les fesses dans une marche d'escaliers alors que lui,il n'avait pas bougé d'un iota.Je manquais de couler des larmes, c'était pas de trop pour un premier jour de novice ?Les larmes me piquèrent les yeux mais je me retiens en battant plusieurs fois les cils et enfin je lève mes yeux sur les siens et...........


Rose NoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant