Chapitre 1 (partie1)

41 7 2
                                    

Les portes claquent, les tiroirs grincent. Il ne manque plus que le son des assiettes se fracassant sur le sol de la cuisine et les voisins pourraient téléphoner aux flics. Je n'ai pas très envie qu'ils débarquent pour crises domestiques ou autres scènes de ménage. Mais je ne suis pas de ces femmes qui hurlent ou crient à se déchirer les cordes vocales. Taper ou alors supplier en pleurant ? Non, je ne suis pas de celles qui s'agenouillent pour empêcher son homme de partir.  En revanche, je ressens tout de même des choses violentes, mais je les muselle.  J'ai cette pointe dure et froide qui atteint mon corps pour s'y enfoncer lentement et me mettre à mal. Cette douleur qui accompagne mon manque de souffle et l'étau qui se referme autour de ma poitrine. Mon être entier est prêt à hurler, mais je ne laisse rien transparaitre. Lui non plus ne me crie pas dessus. Il se contente d'attendre patiemment que je réponde à ses questions. Nous sommes deux têtes de mules refusant depuis longtemps de s'avouer nos sentiments. La roche est solide entre nous, ne jamais admettre car ce serait baisser les armes. Chacun de nous est fait de bois dur, éduqué à être fort dans toutes les circonstances. La tête haute, le visage impassible, il suffit d'attendre que cela passe. Signer une reddition ? Nous ne savons pas faire.

— Alors, nous sommes d'accord. Tu gardes l'appartement et je prends la voiture. Je dormirai à la caserne. Je ne peux pas tout emporter, comme tu le sais je n'aurai pas beaucoup de place dans cette minuscule chambre qu'ils vont m'allouer. Je finirai les cartons et demanderai à Marc de les stocker dans son garage. Ça te va ?

J'entends l'intonation rauque de sa voix. Allongée sur notre lit, qui ce soir va devenir simplement mon lit, je perçois le calme qu'il tente de garder pour me parler. J'imagine les étoiles sur mon plafond. Elles me calment toujours. Qu'importe les pays où j'ai pu être envoyée, j'ai toujours su qu'en regardant le ciel, il y avait cette constante, mes étoiles qui pouvaient me ramener à la maison. Pourtant, là, dans cette chambre rien ne me permet de me sentir chez moi. Je sens le matelas s'enfoncer lorsqu'il s'assoit à mes côté. Faustin pose sa main sur ma cuisse, ses doigts dessinent des petits cercles. Mais comme je ne réagis toujours pas, le ton de sa voix augmente légèrement.

— Bon sang Marie-Jeanne, tu m'entends ? Réponds-moi s'il te plait.

Oui, je suis toute ouïe, mais je ne sais pas quoi lui dire comme souvent. Alors je me redresse, fixant mon regard céruléen dans ses pupilles toutes aussi noires que ses cheveux de jais et hoche la tête.

— Tu ne me parleras pas, c'est bien ça ?

Je hausse les épaules et tords ma bouche en pinçant mes lèvres pour lui indiquer que je n'ai rien à dire. C'est ainsi, il y a des personnes faites pour être en couple et d'autre non. Je dois faire partie de cette dernière catégorie. J'ai essayé, vraiment. J'ai fait mon maximum pour réussir à construire quelque chose avec quelqu'un, mais je dois être endommagée. Il y a forcément quelque chose en moi qui m'empêche de construire une relation sérieuse et durable. Les plans de courtes durées, j'ai donné et je voulais véritablement tenter le coup de vivre en couple. J'ai pourtant arrêté l'armée, mais avec un passé comme le mien, il est parfois difficile pour les hommes de s'engager. J'évite le plus possible de parler de ce que je faisais avant de rentrer à l'hôpital. Puis il y a ceux qui fantasment sur ma profession de soignante, non mais certains sont resté à l'époque des blouses blanches ouvertes sur le devant et les porte-jarretelles blancs. C'est pathétique et ça m'agace au plus haut point. Quand j'arrive enfin à en trouver un qui ne commet pas d'impair, il y a quand même le coup de l'armée de terre qui revient sur le tapis. Et rebelote le coup de l'uniforme. Si les femmes, en général, craquent pour les hommes en uniforme et bien je peux dire que ces messieurs aussi. Seulement voilà, avec une famille comme la mienne, mes faits d'armes et mon grade, je fais peur. Enfin, arrive le jour où il y en a un qui n'a pas fui en courant. Faustin. Militaire de carrière lui aussi, adjudant-chef, nous nous comprenions enfin. Lui-même n'arrivait pas à trouver la compagne qui saurait accepter les missions extérieures. Je m'étais pourtant jurée de ne jamais sortir avec un collègue. Mais comme je prenais ma retraite militaire après presque dix ans de service, je pouvais revenir sur mes principes. Surtout que je pensais que j'avais enfin trouvé mon idéal, celui qui pourrait me comprendre car nous étions pareils, tant sur le plan de la carrière que sur les termes des relations longues distances. Sauf... qu'après sa dernière opération extérieure, il a changé. Lorsqu'il est rentré de ses six mois de mission, il n'était plus le même. Faustin avait un regard éteint, il avait constamment la crainte de me voir partir. J'ai essayé de le faire parler sans vouloir insister. Peut-être qu'une femme « civile », moins formatée que moi aurait continué de demander. Je n'aime pas les personnes qui insistent, qui titillent sans cesse pour nous faire parler. J'ai supposé qu'il n'aurait pas voulu que je le fasse, tout comme moi je n'aime pas.

—Je n'aurais pas dû persévérer, je t'ai braqué et maintenant tu ne me parles plus. Marie-Jeanne... je...

...

Bonjour les Wattpadiennes Anonymes

Je suis vraiment très contente de vous retrouver. J'espère pouvoir à nouveau échanger avec vous. J'adore bavarder si vous vous souvenez. Je n'ai pas écris depuis 2 ans, mais l'envie était bien présent.

Voilà une nouvelle histoire, l'espoir blanc. Je viens donc de vous livrer mon 1er chapitre, couper à la fin. Oui je sais c un peu sadique. 😁
La suite très vite. Je vais essayé de poster 2 fois pas semaine.

Un grand merci a @LilineLovepour la réalisation de la couverture. 

Biz à bientôt
Vinie

L'espoir blancOù les histoires vivent. Découvrez maintenant