Chapitre 4

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Les mots résonnèrent dans son esprit pendant plusieurs secondes avant de réellement s'enregistrer. Lentement, Esmeralda rouvrit les yeux et relâcha le souffle qu'elle avait retenu. Son regard se posa à nouveau sur le mafieux qui, la tête reposée contre son poing, l'observait avec un amusement feint. Dans cette position, il donnait l'impression de la dominer, tel un roi depuis son trône.

Elle passa par toutes sortes d'émotions. D'abord soulagé, puis perplexe, avant de laisser place au doute et finalement à une profonde incompréhension de la situation.

Hein ? À quoi jouait-il ?

— Mm ? Quelle est donc cette expression sur ton visage ?

Esmeralda réalisa que ses sourcils s'étaient froncés instinctivement.

— Pourquoi n'avez-vous pas tiré ?

— Quoi ? Aurais-tu préféré mourir ? demanda-t-il en perdant son sourire, visiblement curieux.

— N... Non.

Retrouvant son masque jovial, il l'invita à s'asseoir d'un geste gracieux de la main.

— As-tu déjà pris un petit-déjeuner ? demanda-t-il alors qu'elle s'installait sur l'un des fauteuils en cuir autour de la table en acajou.

Esmeralda secoua négativement la tête et se mis à triturer nerveusement le manche de son manteau, évitant soigneusement les iris envoûtant de l'homme. Il émanait de lui une aura si intimidante qu'elle se sentait incapable de soutenir son regard.

— Vladislav, contacte le room service et demande au chef de préparer un petit-déjeuner copieux pour mon invitée spéciale, ordonna-t-il tout en saisissant l'un des dossiers posé devant lui pour commencer à le feuilleter.

L'homme inclina légèrement la tête avant d'obéir.

— Je ne comprends pas, murmura Esmeralda, son regard fixant ses mains de manière perplexe.

La serveuse sentit un frisson lui parcourir l'échine lorsqu'elle l'entendit parler dans sa langue natale. Pour autant, il ne semblait pas s'adresser à elle, mais à Darya. Son ton était léger et badin, mais sous cette façade plaisante résidait une menace indéniable.

Elle s'autorisa un rapide coup d'œil sur le criminel qui parlait à la blonde sans même lever le regard de sa feuille, avant de revenir sur ses mains qui tremblaient légèrement.

Bien qu'elle ne comprenait pas ce qu'il disait, Esmeralda savait que derrière ce ton léger, se cachaient en réalité des menaces sanglantes. Elle pouvait clairement percevoir le contrôle qu'il exerçait sur Darya qui était figée sur place, le regard horrifié.

— Qu'est-ce que tu ne comprends pas ? interrogea-t-il d'une voix calme.

— Pourquoi n'avez-vous pas tiré ?

— Je n'ai aucune raison de te faire du mal, chaton.

— Mais...

— Mm ?

— ...Vous me croyez ?

Pendant quelques secondes, ses yeux s'écarquillèrent légèrement et il parut surpris.

— Bien sûr.

— Je ne comprends toujours pas pourquoi.

— Tes yeux ne mentent pas. Et puis, te tuer alors que nous avons beaucoup de choses à discuter serait contre-productif.

— Oh.

— Mais si ça peut te rassurer, mon majordome a vu cette chère Darya te traîner de force hors de la chambre en visionnant les vidéos de caméra de surveillance.

𝐂𝐚𝐩𝐭𝐢𝐯𝐞 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐦𝐚𝐟𝐢𝐚Où les histoires vivent. Découvrez maintenant