11_ Tenth crime and begenning familiarity

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_ Bonne, la vue ? Résonna la voix caverneuse de l'homme.

La dragonnière frémit comme une vulgaire feuille mais ne se laissa point démanteler. Elle fit une légère révérence à l'intention des roseaux pensants [humains] et les regarda se relever.
Ils se trouvaient au mitan de la bourgade, avait-elle remarqué. Les feux jaillissaient entre trois puissantes branches, donnaient un caractère clair-obscur à la nuit noire. Elle remarqua également le ventre sans finesse de l'ancien chef du hameau [bourgade] et les lanières en cuir tréssées qui lui fixaient les poignets et les chevilles contre des anneaux de fer.
Le sourire terrorisant qu'afficha la neutre lui donna le grelot. Elle songeait à comment l'envoyer chez saint Pierre et les manières de le faire étaient variées et plus efficaces les uns des autres. L'étouffer par exemple ? Non. Le noyer dans un lac était plus propice ! Ou peut-être pas... L'égorger l'était encore plus ! Le brûler ! Comment avait-elle pû ne pas penser à ça?

Elle opta pour cette manière tandis que deux soldats __ à en juger par leurs solides carrures, leur singulier façon de s'habiller et leur manière de se tenir debout __ se présentaient à lui. Après l'avoir vénéré, ils se lancèrent.

_ Nous sommes à vos ordres son altes...

_ Day ou Night. C'est comme vous le voudrez. Tout ce que je souhaite c'est que cette homme soit délivré de ces lanières.

Elle sentit les regards d'incompréhensions de la multitude d'Hommes qui l'entouraient et même les deux soldats restèrent un moment interdites avant d'obéir.
DayNight considérait l'ancien propriétaire du hameau d'un œil froid que lui, n'osait imiter.

_ Je te laisse une chance d'avoir la vie sauve vilain couard. Seulement si tu cours plus vite que moi au point que je ne puisse te rattraper.

Avant même que la neutre achève sa phrase, l'homme était dans la course mais tomba à la renverse sous les rires de l'homme mystérieux qui n'avait pourtant pas quitté le ciel de vue. Ses rires s'accompagnèrent de ceux des autres tandis que DayNight ne regardait que lui. Sa façon particulière de rire... Après cette exécution, elle saura qui était cette homme. Ce décida t-elle.
Elle aida l'homme à se relever, se mis près de lui, prête à entamer un compte à rebours mais la jeune blonde qui s'avança vers elle l'en dissuada.

_ Accordez moi l'honneur d'effectuer cette course ma Day. Lui demanda t-elle sans oublier d'émettre une révérence digne de ce nom.

_ Bien. Répondit-elle simplement.

Cela commençait à devenir insupportable de voir ces humains la respecter à ce point alors que sa vie ne vallait pas mieux que celle d'un verre quand elle vivait dans le terre des Loups. Ou peut-être ce n'était pas vraiment du respect. Peut-être avaient-ils tout simplement peur d'elle pour ce qu'elle était capable d'engendrer quand elle se mettait en colère. Elle s'écarta quand même pour laisser place à la courageuse humaine qui se lança en avant avec impétuosité comme incité par un vent ardant dès que la neutre fit un court compte à rebours.
[•••]

L'homme criait à s'en trancher les cordes vocales à l'effet primaire du feu qui fusait sur son corps. Il suppliait à la neutre de lui laisser la vie sauve, qu'il saurait changer mais ni ses cris, ni ses pleurs avant d'être au feu, ni ses supplications ne semblaient pénétrer le cœur de DayNight parce que la partie sombre en elle ne pouvait lui faire ressentir le moindre regret à ce qu'elle faisait en ce moment là. Un cœur... En avait-elle au moins ? Parce qu'elle ne l'avait jamais sentis vraiment battre. Elle voulut rire aux éclats, mais à la place, des larmes ironiques manifestèrent sa gaieté. Ses émotions sont confuses depuis sa naissance. Elle ne n'arrive jamais à rire quand elle est heureuse, ni pleurer quand elle est malheureuse.
Elle quitta la chaise confortable sur laquelle elle était assise __ non seulement parce qu'elle ne le méritait point mais aussi ça ne servirait à rien de s'assoir plus longtemps alors que le corps de l'homme finissait de se consumer tristement jusqu'aux bras de l'inexistence __ et fit face aux êtres qui la regardaient soit avec admiration, soit avec bienveillance, soit avec reconnaissance, soit avec terreur.

Emotions Speechless : How Could She Control Them ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant