Chapitre 3

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Les demis sœurs en en-tête de chapitre. (Juliette et Caroline)

J'arrivai dans la petite clairière silencieuse. Je commença par m'installer le dos contre un cerisier. Macaron somnolait sur mes genoux pendant que je lisais un roman. Le chat couleur roux s'etira ensuite et sauta au sol. Il grimpa ensuite en haut du cerisier et miaula. Je leva la tête vers le haut de l'arbre.
-Macaron descends s'il te plaît ! m'exclamais-je. Ou alors je monte !
Mon chat ne descendit pas, je poussa un long soupir et me releva.
-Bon ok j'arrive gros pépère ! Garde moi une place et arrête de bouger, tu vas finir par tomber et te faire mal !
Même si je continuais à lui donner des ordres, je savais qu'il ne pouvait pas m'entendre, mais on ne sait jamais. Je coinça mon livre sous mon sweet et commença à grimper à l'arbre. Je m'agrippais aux branches de peur de tomber. Une fois arrivée à la hauteur de Macaron, je m'assis sur une solide branche et ressortit mon livre de sous mon pull. Il vient se coucher sur mes genoux et il ronronna. Mais qu'est ce qu'il est adorable ce chat ! Il a tellement une tête de bout de chou, je ne peux même pas lui en vouloir. Je lui gratta la gorge et il ronronna de plus belle. Pff, espèce de gros bébé tout poilu irrésistible, va ! Il s'endormit et je rouvris mon livre pour bouquiner. J'en étais où déjà ? Ah oui au chapitre 28. Bon bah je reprends ou j'en étais.
10 minutes plus tard, j'avais terminé mon livre. Je le rengea et recala mon dos sur le tronc du cerisier. Je sortis mon téléphone et mes écouteurs de ma poche de pantalon. Je mis un seul écouteur et sélectionnant une chanson au hasard sur mon téléphone. Je me mis à chantonner la mélodie. J'adore faire ça, rien de mieux pour se calmer. Je partis d'un murmure et j'augmenta le volume de ma voix. De toute façon il n'y avait personne pour m'entendre et comme je déteste chanter devant un public, ma cachette est le meilleur endroit pour le faire. J'étais tellement concentré sur les paroles de la chanson que je n'avais pas remarqué que quelqu'un marchait dans les bois dans ma direction. Au moment où j'allais chantonner le deuxième refrain, ce même quelqu'un se joint au chant. Au début je ne m'en rendais même pas compte. Mais au bout d'un moment je me tus, le visage rouge d'avoir chanté devant un inconnu. Le quelqu'un mystère arrêta de chanter lui aussi et se tourna vers le cerisier où j'étais perché. Je ne le voyais pas, lui ne pouvait pas me voir non plus, et c'était très bien comme ça. Ce qui était sûr, c'était que ce quelqu'un devait être un garçon d'à peu près le même age que moi.
-Hé la fille de l'arbre ! rigola t'il gaiement. Tu sais que ça m'a fait plaisir de chanter, même si c'est avec une inconnue.
-Merci... mais tu es qui en fait ? Tu es dans une cachette secrète connue de moi et de mon chat seulement, alors tu viens faire quoi ici ? demandais-je en me tassant pour être sûre qu'il ne m'aie pas vu.
-Je suis pas sûre que ce soit une bonne idée de donner mon nom à une fille qui ne veut même pas que je vois son visage et qui chante dans un arbre, avec son chat sur les genoux, soupira t'il. Et toi tu es qui ? Donne moi au moins un surnom, madame du cerisier.
-Un surnom ? Mouais l'idée me plaît, acquiesais-je. La fille du cerisier ça me plaît bien mais Cerise c'est encore mieux. Appelle moi Cerise, monsieur le visiteur.
-Bah dans ce cas, mes hommages mademoiselle Cerise, je suis Mister Visiteur, le mélomane de ces bois, très chère, me salua t'il avec une révérence humoristique.
-Bon bref, Mister Visiteur, tu fais quoi ici, j'ai toujours pas eu de réponses ? demandais-je.
-Je peux te raconter ma vie ou tu vas t'endormir ? demanda t'il en retour.
-Psychologue Cerise à l'écoute, confirmais-je.
-D'accord alors. Je me suis disputé avec ma grande sœur et mes parents parce que je leur disaient que je ne voulais pas faire de politique plus tard, mais ils ne m'ont pas écouté, raconta t'il. On s'est tous pris la tête, juste pour ma future carrière, ça se fait pas ! J'ai 15 ans, j'ai encore le temps sérieusement. Donc après mes parents m'ont consignés dans ma chambre, je me suis enfui par ma fenêtre et bah me voilà !
-Ah ouais dur, mon pauvre, compatis-je. Tu tiens le coup ?
-Moui ça va quand même, répondit il. Et toi, tu viens faire quoi ici ?
-Même si tu as l'air sympa, je suis pas sûre de pouvoir te confier ça. Trop personnel.
Je me tassa encore plus. Je n'avais pas envie d'être prise en pitié, je suis pas si faible que ça.
-Allez quand même quoi, s'te plaît Cerise, je te jugerais pas, je te le promets, promit t'il.
-Bon, c'est parti pour l'odyssée de ma triste vie alors.
Et je me lança dans le récit de ma vie familiale. Mister Visiteur avait l'air triste pour moi, même si je ne voyais pas sa tête, cachée sous sa capuche. Je lui raconta tout, et il ne posa pas de questions, comme un bon confident, même un ami je dirais.
-Et maintenant je vis ici avec ma belle-mère et mes demi-sœurs, terminais-je en tripotant le bracelet de ma mère. J'ai peu d'amis, et la seule personne au monde à qui je fais confiance est ma meilleure amie, mais elle ne connais pas encore mon histoire, je ne veux pas qu'elle me prenne en pitié. Et maintenant, tu en sais plus qu'elle. Tu ne diras rien, tu me l'a promis n'est ce pas ?
-Quatre chose à dire, commença t'il. La première ouaouh, je te soutiens ma grande, je sais même pas comment tu fais pour tenir. La deuxième, je comprends que tu ne veules rien dire à ta meilleure amie, moi non plus je ne dis rien à mes amis, ne te sens pas coupable de lui cacher ça, t'inquiète pas.  La troisième, je te l'est promis, je tiendrais ma promesse. Et enfin, la quatrième, ça te dirait qu'on se retrouve plus souvent pour parler de nos petits problèmes comme là, mais on ne se montre pas nos vrais visages, comme ça, si on se connaît, on ne se dira rien. Ça te va ? On pourra se retrouver à la même heure qu'aujourd'hui, tous les soirs, de lundi à vendredi, non ?
Je réfléchis un court instant. Ça m'a fait vraiment un bien fou de parler avec Mister Visiter, j'crois même que je le considère comme un ami. Et puis ça me fera relâcher la pression...
-D'accord, Mister Visiteur, alors pour être sûr, on scelle nos secrets avec une poignée de mains, comme dans le temps ça te va ?
-Pas de problème Cerise, acquiesça gaiement l'adolescent. Allez descends de ton arbre , qu' on se sert la main.
En sentant que je bougeais, Macaron se réveilla et saute de mes genoux pour atterrir dans l'herbe. Il se roula devant lui et il le caressa. Je descendis à mon tour de l'arbre, un peu plus maladroitement. Arrivée en bas du tronc, je perdis l'équilibre et tomba à la renverse. J'atterris sur un truc moelleux. Une veste ? Je constata avec honte que j'étais tombé sur Mister Visiteur. J'étais rouge de honte et me releva aussitôt, en rabattant ma capuche pour ne pas qu'il voit mon visage embarrassé. Je lui tendis ma main pour l'aider à se lever. Il se releva, sa main dans la mienne, et je sentis un léger fourmillement, là où nos mains avaient étés en contact. Avant que je puisse me retourner, le visage toujours rouge, il me retint par l'épaule. Je me retourna.
-Je peux toucher ton bracelet, demanda t'il comme si de rien n'était.
-V... Vas.. Vas y, bégayais-je.
Il m'effleura le poignet et je ressentis le même fourmillement. Le froid sûrement. À moins que... Non, c'est pas ça. Je chassa l'idée avant qu'elle aie pu se préciser.
-Il est magnifique, souffla t'il.
-M... Mer... Merci, rebégayais-je, une main sur le visage, pour cacher mon rougissement. Alors, cette poignée de main ?
-Ah oui c'est vrai, s'excusa t'il en lâchant mon poignet pour me tendre sa main.
On s'échangea la poignée de main de la confidence.
-Amis, demanda t'il ?
-Amis, confirmait-je avec une claque amicale sur le dos.
On se salua, puis je retourna chez moi, Macaron sur mes talons.
Il est si gentil...

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Cha vous plaît 😅 ?
À bientôt !
{Date de publication : 4/11/2020}
PlumeNeigeuse

Cendrillon moderneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant