Chapitre 8 : Premier match de championnat

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           Cela faisait une semaine que nos joueurs japonais étaient aux Etats-Unis, et ce soir-là, c'était leur premier match de championnat. Ils affrontaient l'Espagne au Staples Center. Ce gymnase, qui pouvait accueillir jusqu'à vingt mille personnes, était considéré comme l'arène principale du basketball aux Etats-Unis. Jouer en ces lieux était le rêve de tous les amoureux de basket, et aucun des japonais ne dérogeait à la règle. Ils avaient tous des étoiles plein les yeux.

           A l'intérieur, il y avait une ambiance de folie. Dans les vestiaires, on pouvait entendre, de manière étouffée, la musique, les chants et les supporters qui faisaient retentir les klaxons de mini trompettes. Le public martelait de leurs pieds le plancher des tribunes, offrant ainsi un rythme assourdissant dans le sous-sol. Tout cela, rendaient l'atmosphère étouffante pour l'ensemble de nos basketteurs.

« Les gars... Vous entendez... ? demanda tétanisé Takao. Imaginez comment ça doit être sur le parquet.

— Effectivement, c'est légèrement plus bruyant que ce qu'on a connu jusqu'à maintenant, dit calmement Midorima pas le moins du monde inquiet.

— Allons Takao, fit remarquer Akashi tout aussi serein. Nous sommes aux championnats du monde de basketball, tu t'attendais à quoi franchement ?

— Youhou ! Moi je suis carrément fan ! Je ne tiens plus en place ! cria Hayama survolté.

— Tu ne veux pas te tenir tranquille un peu, souffla Mibuchi outré. On n'est pas à la fête foraine !

— C'est tout comme ! Ha ha ! Ajouta-t-il tel un dément qui mimait sa façon de jouer au basket avec un ballon invisible. »

           Aomine trépignait de joie, à tel point que ses jambes ne tenaient plus en place. La tête baissée, fixant le sol avec son air de fauve, on l'avait rarement vu aussi concentré. Le coach, qui avait désormais rempli la feuille de match, apparut enfin dans les vestiaires pour leur annoncer que c'était le moment. A peine après avoir franchi l'entrée d'accès du sous-sol au terrain, les japonais sentirent comme une vague de chaleur les envahir. Les cris et les applaudissements de chaque supporter résonnaient comme un écho et rebondissaient de part et d'autre du gymnase, pour littéralement leur en mettre plein la figure.

           Certains de nos joueurs étaient exaltés, d'autre remontés à bloc, d'autres encore morts de peur, mais une chose était sûre : ils avaient tous la niaque pour remporter ce premier match et ainsi s'imposer dans le championnat, aux yeux de tous les spectateurs et téléspectateurs, comme une équipe prodigieuse. Les remplaçants se dirigèrent vers leur banc pour y déposer leurs affaires. Les titulaires, Midorima, Akashi, Aomine, Kise et Murasakibara, quant à eux, commencèrent leur échauffement. Chaque joueur regardait l'immensité de ce gymnase qui accueillait chaque année les plus célèbres basketteurs du pays.

« Woaw ! C'est vraiment impressionnant ! s'extasièrent en chœur Hayama et Takao.

— Ça n'a rien à voir avec ce qu'on a connu jusqu'à maintenant, dit impressionné Imayoshi.

— C'est vrai ! Mais ne nous laissons pas démonter pour si peu hein ! s'exclama Kiyoshi tout sourire. »

           Il accompagna sa parole d'une tape dans le dos de chacun des deux joueurs en face de lui, Takao et Hayama. Leur différence de gabarit et la force dont avait fait preuve Kiyoshi faillit disloquer leur corps tout entier à un tel point que le blond et le brun manquèrent de trébucher. Devant eux marchait Mibuchi qui se prit Takao dessus. Le grand brun efféminé, se retourna en grimaçant puis, en voyant qui était tombé sur lui, se mit à sourire tendrement.

« Ce n'est rien Kazu-chan*. Tu ne t'es pas fait mal au moins ? » demanda-t-il suavement.

           Reo Mibuchi se tenait face à Takao, les deux mains placées fermement sur ses épaules et le fixait d'un regard sincèrement inquiet. Le plus petit des deux jeunes hommes remarqua pour la première fois que son coéquipier avait des yeux aussi clairs et hypnotisant que les siens. Complètement décontenancé par cet élan d'attention, Takao se libéra immédiatement de l'emprise affective de Mibuchi et eut le réflexe de regarder en direction de Midorima, qui s'entrainait à marquer des trois points. Soulagé qu'il n'ait pas assisté à la scène, il remercia simplement le brun qui se tenait face à lui.

Par amour du basketOù les histoires vivent. Découvrez maintenant