Chapitre 6 : Le Repère

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Feitan était sorti de la pièce. Machi s'avança vers moi, toujours avec une mine de dégoût dû à l'odeur qui imprégnait les murs.
La tête baissée, je ne regardais pas ce qu'elle faisait.

Machi : Il faut vraiment qu'il nettoie cette pièce, l'odeur est insoutenable !

Je sentais ses mains autour de mes poignets en sang. Elle était en train de me détacher.

Machi : Tu as de la chance d'être encore vivante. D'habitude Feitan n'est pas aussi doux. Il doit t'apprécier.

Emiko : Pardon ?! Doux ?!

Machu : Oui doux. En général, ses victimes ne survivent pas au delà d'une heure. J'en conclus qu'il a été sympathique avec toi, ou tu es particulièrement résistante. Cependant, vu ton état, je pense qu'il t'en as fais voir de toutes les couleurs.

Elle s'attela à me défaire de mes chaînes. Je pouvais à peine bouger.

Machi : Il va falloir que tu m'aide un peu. Je ne peux pas porter un poids mort toute seule. Même si tu n'as pas l'air lourde.

Je me levais péniblement, non sans souffrir de toutes les blessures que mon corps portait. La torture était terminée, mais j'avais l'impression de continuer à recevoir des coups.
Machi déploya des fils de Nen afin de me porter plus aisément.

Machi : Ce sera plus simple comme ça.

On sorta de la pièce. J'entendais des voix provenir de plus loin, je regardais d'où elle venaient. Plusieurs personnes se tenaient dans une grande salle elle aussi brute. Je reconnus Feitan qui ne s'était toujours pas rhabillé et qui avait encore de mon sang sur lui.

On monta des escaliers. Mon sang goutta le long de notre trajet, on pouvait me suivre à la trace. On finit par arriver dans une chambre avec une salle de bain attenante. Machi me transporta jusqu'à la salle de bain.

Machi : Le chef m'a demandé à ce que tu te lave.

Elle me déposa dans la baignoire. Je luttais pour ne pas gémir de douleur. Elle actionna la poignée du robinet tandis que j'enlevais mes sous-vêtements. L'eau chaude se mit à couler.

Machi : Tiens. Voilà pour toi.

Elle me tends du savon et du shampooing. L'eau qui passait sur mes blessures me semblait brûlante. Elle raviva la douleurs de celle-ci.
C'était insupportable, mais je n'avais pas le choix, je risquais de mourir à chaque instant, si ils le décidaient.

Machi : Si le chef a ordonné à Feitan de ne pas te tuer, c'est que tu dois être spéciale.

Emiko : Je n'en sais rien et je m'en fiche.

Machi : Mais c'est qu'elle a du répondant la demoiselle, tu en as dû dire des choses à Feitan qui n'ont pas dû lui plaire. Ne serait-ce que lui cracher au visage. Aucune de ses victimes n'aurait tenté une chose pareille. Tu dois être suicidaire.

Emiko : Non. Seulement habituée à ce genres de traitements.

Machi sembla surprise de ma réponse.

Machi : C'est peut-être pour ça que tu as survécu.

Je me lavais tant bien que mal et essayais de faire abstraction de la douleur. L'eau laissa apparaître des filaments rouges. Mon sang.
Je tentais de me laver les cheveux aussi, pareil, du sang coulait de ceux-ci.

Machi s'éclipsa seulement 2 minutes. Pendant son absence, je regardais autour de moi.

*pensée : 1 fenêtre dans la salle de bain, 1 dans la chambre, 2 portes. Je peux m'enfuir mais pas dans mon état.*

Machi fit sa réapparition dans la salle de bain. Elle tenait dans ses mains une serviette blanche, et ce qu'il semblait être une tenue.

Machi : Tiens, voilà de quoi te changer. Quand tu seras sortie de la baignoire et que j'aurais fais tes soins, Pakunoda prendra le relais pour la nuit. Elle surveillera que tu ne t'enfuis pas.

Emiko : Vu mon état, ça ne risque pas d'arriver.

Elle sourit à cette phrase.

Machi : Pas faux.

Je sortais péniblement de la douche et m'enroula dans la serviette, qui ne resta pas blanche bien longtemps.

Machi : Le chef m'a demandé de soigner tes plaies, ça ne va pas être une partie de plaisir.

Emiko : Vu ce que Feitan m'a fait vivre, je devrais supporter.

Pas de réponses.

Elle activa pour une seconde fois ses fils de Nen, avec en plus, une aiguille.
Elle commença à recoudre les plaies les plus profondes.

*pensée : Putain ! Ça fait un mal de chien !

Cela prit environ 20 minutes. Elle continua en imbibant des compresses de désinfectant et nettoyait toutes les plaies qu'elle voyait.

Machi : Pures précautions. Feitan ne lave quasiment jamais ses jouets.

Emiko : charmant.

Son travail enfin terminé, j'enfilais la tenue qu'elle m'avait apportée. Un tee-shirt gris avec un jogging noir. Classique.

Machi : tu es plutôt jolie. Les cicatrices et les bleus te donnent même un petit côté rebelle. Je ne sais pas si tu seras toujours vivante d'ici quelques jours, mais je pense qu'on se reverra.

Emiko : Sûrement.

Sur ces mots, elle quitta la pièce. Je m'installais non sans mal sur le rebord de la fenêtre et observait l'extérieur.
Que des bâtiments à moitié effondrés, certainement abandonnés.
La porte de la chambre s'ouvra. Je savais déjà qui se tenait dans l'embrasure de celle-ci, Pakunoda.

On me jeta quelque chose à mes pieds. Je tourna la tête. Mon paquet de cigarettes et mon briquet.

Pakunoda : On a retrouvé ça, j'imagine que c'est à toi.

J'asquiesca de la tête en guise de remerciements, attrapa une cigarette et l'alluma.

Pakunoda : Tu n'as pas l'air très bavarde. Tu t'entendrais bien avec Feitan.

*pensée : Pardon ?!*

Pas de réponses de ma part.

Je me contentais de fumer. La plaie que Feitan m'avait infligé aux lèvres se réveilla.

Pakunoda : Tu n'es peut-être pas une grande pipelette, mais avant que tu ailles dormir, on doit discuter un peu.

Vu le ton qu'elle avait employé, je n'avais pas l'air d'avoir le choix.
Je n'étais pas prête de dormir.

Douces torturesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant