Chapitre 2 : premiers phénomènes

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La gigantesque porte s’ouvrit dans un grincement strident qui résonna au plus profond de mon être.

« Je ne vois rien du tout, dit Bertrand

- Il est où l’interrupteur, demanda Guillaume ?

- Elle est inhabitée il ne peut donc pas…, commença Marie »

La lumière s’alluma laissant entrevoir un lustre monstrueux et serti de pierres précieuses.

«Autant pour moi mais c’est quand même très bizarre qu’un château où personne ne vit reçoit toujours de la lumière.

- Oui mais ça nous arrange pas mal pour le coup, répliquai-je

- Oui mais…

- Bon alors vous faites quoi je vous attends moi, cria Bertrand »

Il avait déjà monté les escaliers, et était parvenu aux premiers étages. Nous fîmes de même et nous montâmes les marches quatre à quatre. L’entrée avait un volume immense. On pouvait, au moins, y faire tenir une table de 3 mètres de longueur et de 2 mètres de largeur. Une vague odeur de poussière pouvait se faire sentir, ainsi qu’une odeur de moisissure. Les murs étaient ornés d’un papier peint marron foncé, presque vert foncé, ce qui allait tellement bien avec les émotions que dégageait cette bâtisse.  

Arrivés en haut on aperçut une multitude de pièces au moins sept à droite et sept autres à gauche. Le sol était entièrement recouvert d’un tapis rouge sang et il était très sale. Sur les murs, des multitudes de tableaux aussi terrifiants les uns que les autres et les couleurs de ces derniers étaient très sombres. Les fenêtres que je voyais de la route donnaient sur un petit jardin mal entretenu, alors que les fenêtres que je ne pouvais pas voir donnaient sur le derrière de la maison et, là, on pouvait voir un jardin bien entretenu, grand et magnifique.

« Pourquoi le jardin de cette maison à l’abandon est si bien entretenu ? Ça me fait peur moi je sors je vous attends dehors même s'il fait déjà noir, déclara Marie.

Effectivement, même si la lumière venait d’être ouverte, étrangement, les ténèbres avaient repris leurs droits. Je ne fait pas plus attention que ça.

- Mais attends. Il reste encore deux étages à visiter, dit Bertrand.

- Je m’en fous je pars quand même, conclut Marie. »

Je la vis descendre les marches et s’engouffrer dans la pénombre du rez-de-chaussée. Pourquoi ressentis-je une certaine peur ?

« Bon aller moi je monte à l'étage au dessus, dit Bertrand qui me fit sortir de mes pensées. »

Je le vis aussi monter et aller dans la noirceur totale du second étage.

« Eh bien il ne reste plus que nous deux mon cher Kirito, déclara Guillaume.

- Oui il faut croire, répondais-je.

- Eh, tire sur mon doigt Kiki.

- Ok mais tu m’appelles plus jamais comme ça, pigé ?!

- Ok ok, me répondit Guillaume. »

Je m’exécutai et un gros bruit de pet retentit dans le château. De toute façon il fallait s’y attendre venant de sa part.

« Ah ah ah ah ah

- Tu vois tu as enfin rigolé à une de mes blagues dit-il fier de lui.

- Ce n’est pas moi qui ai rigolé.

- Je… quoi !? Alors qui a rigolé ? Marie et Bertrand ne sont plus là et il n’ont pas pu m’entendre… si ?

- Tu as toujours tes mouchoirs sur toi demandai-je ? »

Tout d’un coup un cri strident et féminin retentit dans le château entier (et dans ma chair aussi) Ce signal venait du rez-de-chaussée.

« C’était la voix de Marie déclarai-je. Il se passe quelque-chose de pas net ici. Allons voir ce qui est arrivé en bas.

- Oui tu as raison, dit-il en ayant la voix qui tremblait »

Nous nous dirigeâmes ni une ni deux vers les escaliers qui menaient en bas avec une petite boule au ventre à cause de la peur et une appréhension certaine. Tout en descendant les marches des objets nous fonçaient dessus comme par exemple des vases, des assiettes, des bouts de chiffon comme si le château ne voulait pas qu’on aille voir ce qu'il se passait.

« Bon dieu mais c’est quoi ce bordel, lâcha guillaume dans un excès de peur ! Comment tu fais pour rester de marbre ? ».

C’est vrai on avait tous les deux peur mais je ne voulais pas lui montrer sinon il aurait perdu ses repères et ça aurait été catastrophique.

- « Va savoir, répondis-je nonchalamment. »

Nous arrivâmes enfin en bas et nous nous dirigeâmes expressément dans la salle de droite. La vision fut horrifique.

- « Pour répondre à ta question, dit Guillaume d’une voix tremblante, oui j’ai encore des mouchoirs sur moi ».

On pouvait voir Marie soulevée dans les airs au dessus d’une armoire, qui était déjà assez grande, entourée d’une lumière quasiment aveuglante et le pire de tout c’était qu’elle était habillée d’une robe blanche maculée de sang. D’un coup, une voix assez aiguë résonna dans le château entier.

« Ce n’est que le commencement, dit-elle »

Avec Guillaume on se regarda longuement entre quatre yeux. Comme si nos yeux voulait transmettre des mots, nous comprirent ce qu’il nous restait à faire : sauver Marie, retrouver Bertrand et sortir tous les quatre d’ici sains et saufs.

- « On y va !!!, criai-je.

- Pas de problème. On va ramener tout le monde à la maison, s’exclama Guillaume. Allez !!!! »

Le château du mortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant