Chapitre 6 : révélations

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Chapitre 6 : révélations

Un silence pesant se fit entendre pendant une minute puis Marie me dit :

« Tu es vraiment sûr de vouloir l’entendre ?

-        Oui je suis sûr même si c’est dur à encaisser, je veux quand même savoir ce qu’il s’est passé.

-        Si tu veux, soupira Marie. Quand je vous ai quittés pour aller en bas j’ai été frappée par derrière à la tête et je me suis évanouie. Puis je me suis réveillée dans ton lit, le jour d’après.

-        Ce n’est pas possible, nous étions seuls dans le château, et c’est peu probable qu’un de nous t’ait frappé, lui dis-je.

-        C’est vrai que ça paraît invraisemblable mais c’est la pure vérité.

-        Je te crois, mais c’est très difficile à avaler, lui répondis-je.

-        Bon je vais devoir raccrocher, excuse-moi. On se voit demain c’est ça ?

-        Oui je reviens demain au lycée.

-        Ok. D’ici là essaie de dormir et de ne pas penser à ce que je t’ai dit, conclut-elle.

-        Je vais essayer. A plus !

-        A demain. »

Pour oublier tout ce que je venais d’entendre, je pris un manga et le lis jusqu’à l’heure du dîner, cependant je ne mangeai pas beaucoup. J’étais encore trop traumatisé par les événements qui ont eu lieu hier, et le pire de tout c’était les béquilles; pas facile à manier, imposantes, c’était vraiment insupportable et j’ai bien cru que j’allais les détruire juste pour me défouler.

Arriva l'heure de dormir. Je crus que ça allait être dur pour dormir, mais même pas, je m'endormis d’un coup comme ça.

J’entendis un oiseau chanter au bord de ma fenêtre comme s'il me disait de me réveiller, d’ailleurs il était bien l’heure de me réveiller. Alors je m'approchai de la fenêtre et je dis merci à l’oiseau, puis je descendis les marches pour prendre mon petit-déjeuner et ma mère me dit :

« Alors tu es prêt pour aller à l’école avec tes béquilles ?

-        Oui. Le lycée a un ascenseur donc je n’ai pas à m’en faire. Puis j’ai Bertrand qui m’attend devant le lycée pour porter mon sac.

-        Eh bien tant mieux, me dit-elle. Ca fait du bien de savoir qu’on a des amis sur lesquels on peut compter.

-        Sans doute. »

C’était vrai que ça faisait du bien de savoir qu’on pouvait compter sur eux mais était-ce vraiment le cas ? Si ce qui était arrivé à Marie était vrai, alors est-ce que c’était l’un de nos amis présents qui l’a frappée ? Non c'était impossible ils n'auraient jamais fait ça. Je me faisais des idées.

C’était l’hiver dehors, mais je trouvais qu’il faisait chaud. Les oiseaux étaient là ce qui était bizarre vu que l’on était en hiver, enfin tout était bizarre dans mon quotidien en ce moment et même plus que ces oiseaux en avance, alors je dirais plutôt que c’était normal.

Je regardais le paysage s’estompé au fur et à mesure que la voiture avançait. Le paysage se transformait en ligne horizontal, partant derrière moi pour se remettre droite. Je me demandai si ce dernier resterait comme ça. Si, au terme de cette histoire sordide, la ville resterait la même ; celle que j’ai toujours connu. Un sentiment de nostalgie vint m’emplir le cœur, sans que je sache pourquoi.

Bertrand était posté devant le lycée comme je lui avais demandé hier soir par sms. Il me dit :

« Alors le miraculé, il va bien ?

-        En dehors du fait que je sois un grand taré pour venir au lycée juste après avoir été à l’hôpital, oui je vais bien merci.

-        Effectivement moi aussi sur le coup je n’ai pas compris pourquoi tu voulais revenir aussi vite, mais bon pas grave.

-        En fait, je suis venu exprès pour te voir, Bertrand.

-        Ah bon ! Eh bien voilà qui est inattendu. Je te préviens tout de suite j’ai une petite-amie, me dit-il.

-        Non ce n’est pas pour ça. C’est pour autre chose, répondis-je.

-        Alors vas-y dis-moi tout.

-        Bertrand, que s’est-il passé dans le château pour que tu atterrisses dans une armoire ?

-        J’étais sûr que tu allais me poser cette question aujourd’hui. Tu es sûr que tu veux entendre ma réponse, dit-il ?

-        Oui je suis sûr et certain, répondis-je.

-        Ok alors, en fait, ce n’est pas très compliqué quelqu’un est arrivé derrière moi, m’a porté un coup à la tête et je me suis évanoui. J’ai repris connaissance dans cette armoire sombre et quelques minutes plus tard vous êtes arrivés pour me délivrer.

-        C’est bien ce que je pensais. Il est arrivé la même chose à Marie.

-        Oui apparemment. Elle m’a dit qu'il s’était passé pour elle et c’est sensiblement la même chose.

-        Effectivement, il vous est arrivé la même chose à vous deux. C’est assez troublant. Mais nous voilà arrivés à l’ascenseur, prenons-le.

-        Kirito, attends s’il-te-plait, dit une voix féminine au loin.

C’était Anne qui accourait vers nous. J’avais oublié comment son visage était magnifique. Elle me dit :

-        Bonjour. Est-ce que je peux prendre l’ascenseur avec toi ?

-        Bertrand ça ne te dérange pas ? Demandai-je.

-        Non de toute façon, fallait que je fasse de l’exercice alors je vais prendre les escaliers. A tout de suite Kirito

-        Oui. »

On prit l’ascenseur ensemble avec Anne. Il était assez petit et on pouvait à peine tenir à deux. Mais ce qui me turlupinait c’était la réaction d’Anne. Pourquoi a-t-elle voulut prendre l’ascenseur avec moi ? Ca défiait toute logique. Après quelques secondes elle me dit :

« J’ai appris pour ta sœur. Toutes mes condoléances Kirito.

-         Merci, répondis-je.

-         Et toi, sa va, tu n’as rien ?

-         Non, répondis-je. Je pense que ça va aller pour cette journée. Merci de t’en soucier

-         De rien, dit-elle en regardant vers le bas. Tu sais, si il t’était arrivé quelque chose, j’aurais été triste…

J’étais stressé. Mon cœur battait la chamade et je suais à grosses gouttes, puis elle continua :

-        Tu sais, on se connait depuis la sixième ça fait donc longtemps.

-        Oui, lui répondis-je en essayant de ne pas croiser mon regard avec elle.

-        Et puis ces jours-ci j’ai remarqué que tu me regardais en classe, tout le temps. Mais est-ce que tu savais que moi aussi je te regarde tout le temps depuis la sixième.

-        Quoi ?

-        Kirito Abaku, est-ce que tu veux sortir avec moi ?

Le château du mortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant