Le château du mort

Chapitre 11 : préparatifs

Chapitre 11 : préparatifs

« Tu peux nous expliquer ce que tu entends par sauver ton frère s'il-te-plait ?

- Il y a quelques mois de ça, mon frère et moi sommes allés dans le château dont vous parlez. Je ne sais même plus pourquoi on est entrés mais enfin bref. Comme vous avez pu le constater, ce château est tout sauf normal; des objets nous fonçaient dessus. Puis au moment où on voulait sortir de ce lieu, un gros boum s'est fait entendre dans une des pièces du haut. Fidèle à ses idées, mon frère est monté pour voir ce qu'il s'y passait. Alors je l'ai suivi car je ne pouvais pas rester toute seule.

Elle s'arrêta de parler quelques minutes puis elle reprit avec la voix mêlée de sanglots :

- Puis quand on a trouvé la pièce où le bruit a été entendu, on a vu un cadavre pas très vrai allongé sur le sol et un être lumineux et blanc se tenait devant lui avec un sourire plein de dédain. On aurait dit qu'il avait fait ça par pur plaisir. Puis quand cet être s'est avancé vers nous j'ai vu qu'il avait un couteau à la main plein de sang. Mais ce que je n'ai pas compris sur le coup c'est pourquoi il était plein de sang alors que le cadavre à ses pieds devait être là depuis longtemps. Mais bon la question m'a effleurée brièvement. Puis pendant qu'il s'avançait, mon frère m'a jetée dehors et il m'a dit « sort d'ici je te rejoins plus tard ». je voulais lui répondre quelque chose mais il m'a fermé la porte au nez. Alors respectant sa volonté je me suis enfuie le laissant seul derrière moi et depuis je ne l'ai plus jamais revu. Mais j'ai l'intime conviction qu'il n'est pas mort.

- Qu'est-ce qui te faire dire ça, demandai-je ?

- Je ne sais pas. Une intuition c'est tout.

- Tu sais que le doute est maigre dans cette situation ?

- Oui je le sais bien mais mets-toi à ma place. Je me rassure comme je peux.

- Oui c'est vrai. Je suis désolé, répondis-je.

- Ce n'est pas grave.

- Pour ma part, dit Bertrand d'un ton sérieux, je dois encore réfléchir. Je ne sais pas si je suis prêt pour y retourner une fois de plus. Vous ne pensez pas la même chose ? »

Les autres et moi-même acquiescèrent directement. Même si ça me coûtait de l'avouer je ne voulais pas revivre les événements qui s'étaient passés à l'intérieur. Je pensais qu'Anne aussi ne voulait pas mais elle y était presque forcée. Je n'étais vraiment qu'un salaud, je ne pouvais même pas aider ma petite amie quand elle avait besoin de moi car j'avais trop peur des répercutions sur moi. Quel homme pathétique je faisais. Avant que nous partions de chaque coté différents Anne nous demanda d'y réfléchir. On avait le week-end pour réfléchir. Je rentrais avec Guillaume :

« Tu comptes faire quoi toi, demanda-t-il ?

- Je ne sais pas. Je veux accompagner Anne car je sais qu'elle va y aller avec quelqu'un ou pas et je ne veux pas qu'elle y aille seule. D'un autre coté je ne veux pas revivre les évènements qui s'y sont déroulés. Si seulement j'avais la conviction que rien ne va se passer; j'irais.

- C'est vrai que ça fiche la trouille. Moi aussi je ne sais pas quoi faire. je te suivrai, si tu y vas, j'accepterai ta décision et si tu n'y vas pas, j'accepterai aussi ta décision.

Il mit sa tête dans ses mains puis regarda le ciel et continua :

- Tu ne trouves pas que l'être humain est intéressant ? Il est traumatisé par un événement et il est totalement paralysé jusqu'au bout de sa misérable vie. Et on se dit « race supérieure » c'est vraiment pitoyable.