Chapitre 1

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Moi qui pensais n'avoir fait qu'un petit somme de rien du tout, j'ai bien été surprise lorsque Maxime est venu me réveiller en trombe en me disant : « Désolée petite sœur, j'ai pas vu l'heure tourner ! Le point positif c'est qu'il te reste quand même environ quinze minute pour t'habiller et filer ».

  Et maintenant je me retrouve en train de zigzaguer entre les passants et les touristes pour rejoindre le foyer pour jeunes en difficultés où je travaille. Je dois avouer que c'est agréable d'habiter sur la côte Californienne, seulement quand on voit les faces cachées, ça casse toujours les fantasmes. De nombreuses villes connues sont si belles que les vacanciers du monde entier viennent les visiter, tout est tellement beau sur le papier. Mais la réalité, c'est qu'un Californien sur sept vit en dessous du seuil de pauvreté et surtout n'oublions pas les SDF, ils y en plus de cent cinquante milles. Et voilà que Los Angeles et baptisé « La capitale des sans-abris ».

  Heureusement pour moi, j'ai toujours vécu confortablement et c'est pourquoi j'ai voulu aider les autres, j'en ai fait mon métier en quelque sorte. Ces jeunes sont une source de bonheur pour moi et un modèle, car même s'ils ne sont pas avantagés, ils ne perdent pas espoir et veulent se battre pour avoir un avenir meilleur. Pour la plupart...

  Dès que j'entre dans l'enceinte du foyer, de nombreux jeunes viennent me saluer ainsi que Karan, mon collègue. Nous nous sommes toujours bien entendu, il est venu aux Etats-Unis pour avoir une chance de mieux s'en sortir et envoyer de l'argent à ses parents restés en Inde. Deux à trois fois par an il leur rend visite, mais il m'a laissé entendre qu'il y allait surtout pour voir sa sœur. Il s'inquiète beaucoup pour elle car Priya a accepté un mariage arrangé. Même si la société évolue, les castes contrôlent encore la vie des habitants et des jeunes gens.

  Je dépose mes affaires dans la pièce qui sert de bureau, la ferme à clé et retourner dans la pièce principale, la cuisine ouverte. Celle-ci et très lumineuse grâce aux grandes baies vitrées. Elle comporte un ilot central capable s'accueillir une dizaine de personne et qui donne sur l'énorme salon. Comme ça, nous pouvons avoir un œil sur tout le monde. Tout peut très vite dégénérer même si cette structure est faite pour les aider. Je m'assois sur l'un des tabourets de bar libre et sors mon téléphone pour trouver des activités à leur faire faire. D'ailleurs c'est assez complexe puisque nous avons toutes les tranches d'âge, le plus jeune à neuf ans et le plus vieux doit en avoir vingt. Il faut donc que cela convienne à tout le monde et ne coûte pas trop cher, l'argent se fait de plus en plus rare. J'ai déjà mis en place des cours de boxe une fois par semaine qui ont lieu dans la salle de sport de mon frère Maxime, pour les volontaires. Nous nous occupons aussi de leur trouver des stages ou d'essayer de trouver ce qu'ils voudraient faire dans le futur. Nous sommes, en quelque sorte, les parents qu'ils n'ont pas, qui ne remplissent pas ce rôle.

  Quand le porte d'entrée claque, je relève la tête et découvre Hugo qui s'avance à grand pas vers moi. Il balance son sac par terre et s'assois à côté de moi :

- Que se passe-t-il ? demande-je doucement.

- Journée de merde... je suis dégoûté, on a révisé au moins deux heures sur la chimie et j'ai eu un C-. Désolée Ari, dit-il coupable.

- C'est rien, on sait tout les deux que tu déteste ça. C'est toujours mieux qu'un D non ?

- Oui, mais bon...

- Laisse tomber et passe à autre chose, ça ne sert à rien de resasser ses erreurs, d'accord ?

- D'accord, acquiesce-t-il.

- Tu veux manger un truc ?

- Un verre de jus et une tartine s'il te plait.

- C'est comme si c'était fait, affirme-je en lui serrant l'épaule en signe de réconfort.

Burning HeartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant