J'ai mal. Je me sens mal.
Mes yeux papillonnent et essayent de s'habituer à la lumière du jour. Je me redresse avec difficulté et observe ma chambre d'hôpital avec horreur. Une odeur étouffante de bétadine et de mort règne dans cet endroit. Et le fait d'être quasiment nue sous cette blouse ne me rassure pas plus. Je vois une veste appartenant à mon frère roulée en boule sur l'un des sièges. J'ai du mal à me souvenir, tout est flou... Sky ! Faites qu'elle aille bien, sinon je ne me le pardonnerai jamais. Je n'en peux plus de rester assise à ne rien faire, je me sens toute molle. Tous ce que je déteste.
Je me bascule en position assise avec difficulté. Au moment où j'essaye de poser le pied à terre une voix féminine retentit :
- Je ne pense pas que se soit une bonne idée, d'essayer toute seule. Vous devez certainement avoir mal, je vais vous apporter un anti-douleur.
Je lève la tête et remarque une femme blonde d'une vingtaines d'années. Elle doit sûrement travailler ici, je n'ai rien à craindre. Enfin, j'essaye de m'en convaincre. Mais la première chose à laquelle je pense est de demander :
- Où est mon frère ?
- Il est parti vous chercher des vêtements, je pense que vous vous sentirez mieux qu'en blouse, sourit-elle. Il ne devrait pas tarder à arriver, ne vous inquiétez pas.
- D'accord, dis-je doucement en essayant de calmer ma respiration dans une tentative laborieuse.
- Je m'appelle Lise, se présente-t-elle dans une tentative de m'aider à gérer ce début de crise.
- Moi, c'est Arizona, réponds-je.
- Très bien Arizona, continuez de respirer lentement et profondément. Pensez à une chose qui vous rend heureuse, qui vous rassure.
Sur ces conseils, je ferme les yeux et pense à mon père, à mon frère. A nous trois réunis en famille, le soir de Noël. Je me souviens encore de cette robe rouge moulante que je portais. Aucun des deux mâles de la maison ne me laissâmes sortir. Mon père m'avait dit « Saches ma chérie que tant que je serai en vie, personne ne t'approchera, tu es bien trop précieuse pour que je te laisse au mains de ces petits branleurs ». J'avais éclaté de rire après cette déclaration, je n'avais que quinze ans.
En sentant cette sensation de bien-être, je relève la tête et remercie Lise. Elle me fait un clin d'œil et lance :
- Je pense que la boule de poil que je vois arriver est à vous, je vous laisse profiter je reviendrai dans un quart d'heure. Et souvenez vous, rester dans votre lit.
En voyant le museau dépasser de la porte, je me mets à pleurer :
- Viens ici Sky, aller grimpe mon grand.
Je n'ai pas à lui répéter deux fois, de manière athlétique il saute sur le matelas et vient délicatement déposer une léchouille sur ma joue. Je perds mes mains dans sa fourrure brune et plonge mon visage dans son cou. Trop contente de le sentir vivant et en bonne santé contre moi.
Une fois mes larmes calmées, Sky se serre contre moi et pose avec beaucoup de délicatesse sa tête sur le haut de ma cuisse. Ash s'approche, prend ma main dans la sienne et la porte à sa bouche :
- Sache que je te déteste d'avoir agit avec autant d'inconscience. Tu n'imagines même dans quel état j'étais. J'avais l'impression que tout s'effondrait autour de moi... me confie-t-il avec un sentiment de tristesse mélangé au soulagement.
- Je suis désolée, murmure-je.
- Ne ment pas Ari, tu n'es pas désolée et je le comprends, dit-il en me regardant droit dans les yeux. Skyler est ton compagnon le plus fidèle, il fait partie intégrante de ta vie, il t'aide à garder la tête hors de l'eau mais sache que je n'aurais pas pu supporter de te perdre et de l'annoncer à Maxime. Et encore moins à Hugo. Si tu n'étais plus là ce petit aurai coulé dans la détresse. Comprends bien que chaque acte à des répercutions sur les autres. Promets-moi de ne plus te mettre en danger sérieusement... Personne ne le supportera Ari, me supplie-t-il.
- Je voulais pas vous faire mal ou vous faire peur, dis-je sincèrement tout en prenant conscience de la portée de mes actes.
Je lui fais signe de venir me prendre dans ses bras. Je sens que j'en ai besoin et que lui aussi. Ash est comme un frère, je ne serai rien sans lui. Du moins je n'en serai pas là s'il ne m'avait pas sauvée.
***
Comme prévue Lise revient mais cette fois ci accompagnée d'un médecin. Un médecin grand, imposant, musclé. Je sens mon corps se tendre, se crisper d'appréhension et Sky l'a bien compris puisqu'il relève la tête et fixe l'individu avec une lueur presque féroce. Mais Ash calme les esprit en allant se présenter au médecin :
- Je suis un ami proche, comment va-t-elle ?
- Mademoiselle Tyler va très bien, les bilans sanguin sont bons. Voici vos analgésiques mais avant j'aimerai juste écouter vos poumons afin de m'assurer que tout est OK de ce côté-là, dit-il en attendant que je lui donne la permission, de toute façon j'y suis obligé alors j'effectue un geste de tête en signe d'approbation.
Il attrape le tabouret à roulette et s'approche de moi. Je sens mon rythme cardiaque augmenter, la peur me prend aux tripes. Je pense que tout le monde peut lire ma frayeur :
- Détendez vous mademoiselle Tyler, tout va bien. Vous êtes entourée de votre chien et votre ami est assis juste à côté de vous. Il n'y a aucun risque, et à mon avis si je fais un pas de travers j'aurais le droit à un joli cadeau de la part de votre berger, annonce-t-il sur le ton de la plaisanterie. Alors, vous allez vous redressez sans vous faire mal.
Je m'exécute toujours sur la réserve :
- Super, je vais juste poser le stéthoscope sur votre dos pour écouter vos poumons.
Je ferme les yeux est essaye de me calmer. Ash sentant mon combat intérieur vient s'installer à côté de moi sur le lit et entreprend des petites papouilles sur mon genou pour me calmer. Je sens la blouse qui s'écarte dans mon dos... Tout va très bien, il n'y a aucun danger. Ash est juste là. Sky est à tes pieds, il n'y a rien à craindre.
Lorsque je sens le pavillon glacé se poser sur la fine peau de mon dos, c'est la rupture. Toute la sensation d'apaisement disparait et laisse place à l'affolement :
- Stop ! Je veux qu'on arrête ! Je veux pas faire ça ! Je veux pas qu'on me touche ! hurle-je en pleurs.
- Ari, regarde-moi, m'intime Ash avec une grande douceur. Je suis là, tout va bien Querida.
- Non... Je veux pas... Je veux pas !
- Respire. Regarde moi Ari. Allez un petit effort, en voyant que je tourne la tête vers lui il me félicite. Voilà, je suis là. Il n'y a aucun danger. C'est juste le médecin, rien d'autre.
- Je veux pas faire ça...Je veux pas qu'on me touche... Non... Non...supplie-je.
- Chut... C'est fini...Viens dans mes bras... Ce sont mes mains d'accord. Les miennes. Ce sont les miennes, chuchote-t-il en effaçant les traces glaciales.
- Oui... C'est les tiennes, renifle-je la tête enfouit dans son cou, c'est les tiennes. Je le sais.
- Exactement ma puce. C'est moi. Maintenant je veux que tu inspires profondément avec moi d'accord, inspire et expire.
Inspire. Expire. Inspire. Expire.
Tout redevient plus calme, le bercement du réconfort et de la fatigue m'accueille une fois de plus dans les bras de Morphée.
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Burning Heart
Любовные романыArizona est une jeune femme passionnée de sport. Elle partage son temps entre la salle de sport qui appartient à son frère et le foyer pour jeune dans lequel elle travaille. Ce sont les seules choses qui lui permettent de garder les pieds sur Terre...