Chapitre 13

181 14 1
                                    

Quand Raphaël pose ses lèvres sur mon front, un sentiment inconnu me submerge. Il m'est totalement inconnu. Je sens mon cœur accélérer, et mon souffle devenir plus cours. Je n'ai pas peur. Je pourrais même dire que je me sens bien. Un frisson me parcourt, et c'est à ce moment-là, que la source de chaleur apaisante disparaît. Je lève les yeux vers lui, avec incompréhension. Il se contente de se relever et se retourne pour aller je ne sais où. C'est alors que, sans vraiment comprendre pourquoi je l'attrape par la main pour l'empêcher de partir. Surpris par ce soudain contact, il marque un temps d'arrêt, avant de me faire face. Il a l'air très surpris, mais pas déçu. Tout en continuant à tenir ma main, il arbore une expression interrogative et attend une réaction de ma part. Je me lance avec une grande timidité :

- Je... Tu... Voudrais bien qu'on aille boire un verre à deux. J'ai... Pas pu goûter à la boisson que tu m'avais conseillée.

Il s'assoit à côté de moi, ou plutôt il se colle à moi et me répond sur un ton qui ne laisse qu'apparaître la joie :

- Volontiers ! Ça me fait très plaisir que tu proposes cette sortie. Mais cette fois-ci, nous irons dans un endroit plus cosy, où il y aura beaucoup moins de monde. Ça te plairait ?
- Oui beaucoup, répondis-je.
- Donc je peux te demander ton numéro de téléphone ? Demande-t-il avec malice.
- Je pense que c'est faisable, réponds-je tout en le lui dictant afin qu'il puisse l'enregistrer dans son répertoire de contact.
- Voilà, une bonne chose de faite. Je viens de t'envoyer un message, comme ça, tu as le mien, dit-il avec un ton plaisantin.

Je regarde mon téléphone, et j'aperçois le message : « Disons que je passe te chercher vers 19 heures, chez toi, dans deux jours ». Je relève la tête vers lui, croise son regard et lui souris. Nous restons quelques secondes à se fixer, à se contempler... Jusqu'à ce que raisonne le bruit de coups à la porte. Nous nous levons à contre-cœur et ouvrons à mon frère.

Maxime nous salue rapidement avant de me prendre dans ces bras, rassuré de me voir entière. Après quelques répliques échangées, mon frère prévient Raphaël qu'il ne doit pas traîner, il a des cours à assurer. Nous nous souhaitons bonne journée :

- À dans, deux jours, chuchote Raphaël. Je lui réponds par en regard entendu et suis mon frère.

En entrant dans la voiture, Maxime marque un temps d'arrêt et tourne la tête vers moi. Son cerveau tourne à cent à l'heure, il languit de comprendre la situation. Il pose les mains sur le volant et souffle un bon coup avant de se lancer :

- Tout va bien Arizona ?
- Bah oui. Pourquoi ? Répondis-je franchement.
- Tu sais, je n'aime pas trop me mêler de tes affaires, mais... Il s'est passé quelque chose ?
- Rien... Il ne s'est rien passé.
- C'est-à-dire ? Pas d'insomnie ? Continue-t-il.
- Il n'y a rien eu, je n'ai pas fait de cauchemars, lâche-je.

Il ne bouge plus. Il tourne sa tête lentement, avec un air choqué sur le visage et fini par esquisser un sourire :

- Mais c'est génial ! C'est une super nouvelle ! S'exclame-t-il en posant une main sur la cuisse et en la pressant légèrement. Mais ça n'explique pas pourquoi tu as son tee-shirt sur toi, ma taquine-t-il, alors que je pique un fard et détourne la tête.
- C'est... Pas ce que tu penses. Il me l'a juste prêté, pour pas que je remette mon haut sale d'hier.
- Hum, hum...

Après ce petit interrogatoire, Maxime prend la route en direction de la salle de sport. La musique qui sort des enceintes, comble le silence et nous met de bonne humeur. Seulement quand j'y pense, si Raphaël vient me chercher, il y aura forcément Maxime. Il va falloir que je le prévienne et ça risque d'être un moment hyper gênant. Le plus tôt sera le mieux.

Au moment où il se stoppe à un feu rouge, j'éteins soudainement la musique et annonce très rapidement :

- Onvasortirprendreunverreàdeux.

Surpris il tourne la tête vers moi et me demande de répéter plus lentement :

- Je... On va prendre un verre ensemble.

Il me jette un coup d'œil rapide, avant de redémarrer, un rictus amusé :

- C'est lui qui t'a proposé ?
- Euh... C'est compliqué... Disons qu'hier, on a recommandé des verres, mais j'ai fait une crise... C'est moi... Qui a proposé.
- Oh mon dieu Ari ! C'est toi qui lui as proposé ?! Dit-il sous le choc. Je n'y crois pas, ma sœur vient de prendre le devant, se parle-t-il à lui-même.

Après une minute de silence, il reprend très sérieux :

- Tu L'apprécie ? Tu l'aimes ?
- Mais... Je... Je... C'est quoi cette question ?
- Réponds-moi s'il te plait Arizona, sincèrement, dit-il doucement.
- J'en sais rien... Il est gentil... J'ai pas peur de lui... Je me sens bien..., je marque une pose en attente de sa réponse qui ne vient pas et reprends. T'es en colère ?
- Non, je ne suis pas en colère chou. Je suis même très heureux pour toi. Je veux juste que tu prennes ton temps, que tu ailles à ton rythme. Je fais confiance à Raphaël et à toi aussi. Promets-moi que s'il y a un problème tu m'en parleras.
- Je te le promets Max.

Nous sortons de la voiture arrivés à la salle de sport. À peine suis-je entrée dans le bâtiment que Sky me saute dessus signe que je lui ai manqué. Je m'accroupis et la caresse énergiquement avant de me rendre dans le bureau privé, là où se trouve mes vêtements de rechange. Je revêtis un jean bleu basique et un pull de survêtement. Je lace mes Converses. Je me sens tout de suite plus à l'aise. J'attrape la laisse de mon chien juste avant de sortir de la pièce. Un petit tour ne nous fera pas trop de mal, à Sky et moi.

$Je reviens à l'accueil et trouve Ash accoudé au comptoir. Il me regarde avec amusement, ça n'augure rien de bon, je sens que ma disparition d'hier n'est pas passée inaperçue :

- Alors ! Mademoiselle Arizona à fait le mur pour dormir chez le médecin sexy !
- Chut... Tais-toi ! M'écrie-je.
- T'inquiètes pas ma petite Ari, de toute façon grâce à toi, j'ai pu raccompagner une jolie déesse blonde, dit-il en levant les sourcils.
- Tu parles de Lise ! M'étonne-je.
- Oui, madame, de Lise, déclare-t-il fier de lui alors que Max intervient.
- La soirée s'est arrêtée à sa porte visiblement. Il voulait aller plus loin, mais, elle lui a claquée la porte au nez, se moque mon frère.
- Oh ça va, hein. On n'a pas tous la même chance, bougonne-t-il en me fixant. Mais je n'abandonnerai pas.

Je ne peux pas m'empêcher d'exploser de rire en m'imaginant la scène. Enfin, une femme tient tête au grand tatoué ! Ce qui à l'air de lui plaire, mine de rien. Avant de repartir pour le salon, Ash me tire les verres du nez concernant hier soir. Je lui explique très brièvement la situation :

- De toute façon, s'il ose te faire du mal, je lui briserai les os.
- On en n'est pas à ce stade, alors tu vas retourner tatouer et moi, je vais prendre l'air avec Sky. Bonne journée ! Lance-je avant de lui déposer une bise et de me diriger vers la sortie.

Burning HeartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant