Chapitre 5

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Alexis Gómez

Comme prévu mon réveil sonne à 8 heure. Je l'éteins en grommelant dans ma barbe et m'étire pour éviter de me rendormir.

Je me demande comment va se passer la vie à Memphis. J'avoue que quelque part j'ai hâte sans même savoir pourquoi. Néanmoins le changement ça fait du bien et pour une fois je me lève d'un bon pied.

Je me lave le visage, me démêle les cheveux et habille mon regard brun d'un peu de mascara. Par la suite j'entreprends d'enfiler un jean noir taille haute et un tee-shirt de la même couleur que je noue, laissant le piercing de mon nombril apparent.

Est-ce que je prend la peine de mettre des chaussures ? Mmh bon aller je vais mettre des baskets.

Soudain, quelqu'un toque à ma porte. Je sais déjà de qui il s'agit.

-Alexis ! Je t'attend pour déjeuner ! Me crie Abby depuis le couloir.

-Ça va j'arrive j'arrive !

Je la rejoins et nous descendons dans la cuisine. La plupart des filles dorment encore nous sommes donc seules à manger. Je pique un fruit sous le regard moralisateur de la louve.

-Quoi ? Je lui lance désabusée, en croquant dans ma pomme.

-Sérieusement Alexis c'est pas ça qui va te nourrir tu-...

-Je sais je sais ! La coupais-je. Tu m'as déjà dis tout ça.

Sachant que le combat est perdu d'avance elle préfère ne pas surenchérir. Assise sur le plan de travail j'observe un peu mieux les lieux. Tout est grand et luxueux ici. Rien à voir avec ma petite maison qui se délabre de plus en plus chaque jour.
Mais mes parents sont beaucoup trop attachés à ce vieux taudis pour déménager. Il aurai une sois disant valeur familiale. Pas sûr qu'ils connaissent vraiment ce therme.

-Bon quel est le programme du jour mon cher Watson ? Dit gaiement mon amie, m'arrachant à mes pensées.

-J'ai cru entendre Madame Walsh dire à l'une des filles hier soir que nous allions toutes sortir en ville cette après-midi. Histoire de visiter un peu les lieux.

-On est vraiment obligé de rester groupées ? Râle-t-elle.

-Apparemment c'est pour notre sécurité. Nous serons plus faciles à surveillées.

-Quoi ? Donc les toutou de l'alpha vont nous coller aux basques toute la journée ? Oh mon dieu...

Quelle drama queen celle-là. Je lui répond par une moue désespérée, car moi aussi cette idée ne me plaisait pas.

-Les toutous de l'alpha comme tu dis sont là pour éviter que tu meures bêtement. Déclare froidement Darren en entrant dans la pièce.

On entendrait presque une mouche volée. Un silence gênant plane dans l'air alors j'abandonne lâchement Abby et en profite pour sortir fumer une petite cigarette.

Je me suis certainement attirée les foudres de mon amie en la laissant à son sort mais tant pis. J'allume ma cigarette et aspire une première bouffée de nicotine. Mes épaules se relâchent, me détendant un peu plus à chaque petit nuage de fumée expulsée d'entre mes lèvres.

La plaine est magnifique, complètement illuminée par l'astre flamboyant. Un petit vent agréable vient me caresser les joues, tant dis que mes pieds se mirent à avancer sans destination précise.

Il y a une vingtaine de maisons - ou plus- dispersées non loin de la villa, qui doivent sûrement appartenir aux autres membres de la meute puis la seule chose qui habille le reste de cette immense étendue d'herbe est l'orée des bois que j'arrive à apercevoir dissimulée dans le fond du décor.

J'ai très envie d'aller y faire un tour mais mieux vaut ne pas m'y aventurer seule aussi tôt. Elle me parait profonde et géante.

Comme la plaie invisible qui entaille mon cœur...pensais-je sur le coup.

•~•~•~•~•

-Très bien puisque tous le monde est là allez-y mais ne vous éloignez pas trop les unes des autres ! Nous prévient madame Walsh.

-Super...On va où en premier Urban Decay ou Victoria Secret ? Plaisante Abby avec ironie.

Pour toute réponse je soupire.

-Cette idée de quartier libre est complètement idiote si on ne peut même pas choisir où l'on va. Maronnais-je.

-Élémentaire mon cher Watson.

Darren ainsi que d'autres loups présentés comme des gammas soit grossièrement les soldats de la meute se sont positionnées équitablement à quasiment chaque intersection de l'avenue commerciale.

Dans une meute il y a tout en haut de la pyramide hiérarchique le couple Alpha qui mène la danse et guide la meute, au second rang il a les bêtas qui sont un peu les protecteurs et gardes personnels du couple alpha et qui doivent diriger la meute en cas d'absence d'alpha. Puis ensuite nous avons les gammas qui sont les loups chargés de la protection du territoire. Tout en bas de la pyramide se trouvent les omégas, loups sans aucune fonction qui fait simplement parti de la meute, souvent très peu appréciés à cause de cela de par leur faible rang social.

-Bon on fait quoi ? Je lance.

-Et si on se barrait d'ici ? Me répond sournoisement Abby.

-Je te suis, mais on revient avant qu'ils ne s'en rendent compte.

-Évidemment pour qui tu me prends.

Mon amie me coule un clin d'œil avant de m'attraper par la main et de courir discrètement dans une petite rue bifurquant de l'autre côté de l'avenue.
Enfin libérée des regards oppressants de ces loups.

Nous marchons d'un pas rapide le plus loin possible et en profitons pour observer le décor vivant de Memphis. Les voitures défilent sans jamais s'arrêter, les gens sont pressés et arpentent les trottoirs d'une démarche sûre, et nous croisons même quelques groupes d'ados chahuter sur des célébrités.

Après une petite heure de marche nous décidons de faire une pause.

-Tiens un Starbucks ! Allons-y. Fis-je en pointant l'enseigne du doigt.

Nous y entrons et commandons notre boisson, puis nous allons patienter autour d'une table quand une soudaine envie de faire pipi me pris.

-Je reviens je vais aux toilettes.

Pour toute réponse Abby acquiesce et continue de pianoter sur son portable. Je trouve rapidement la porte indiquant les wc et entre dans celles dédiées aux femmes. Je m'enferme dans une cabine et fait mon affaire avant de sortir et me laver les mains. J'ouvre le robinet et plonge mes mains sous le jet d'eau, je suis tellement dans mes pensées que je n'entends pas la porte s'ouvrir derrière moi.
Lorsque je relève les yeux, une silhouette masculine se tient debout derrière moi, dans le grand miroir.
Je sursaute et m'apprêtais à lui demander des explications lorsqu'il se jeta brutalement sur moi, me faisant tomber sur le carrelage.

-Dégagez de là bon dieu ! Hurlais-je en me débattant.

Cet homme puait l'alcool à plein nez. Il est évident qu'il était loin d'être sobre.

Très soudainement ses yeux prirent une couleur surnaturel mordoré et de longs crocs blancs se mirent à dépasser de ses lèvres. En un rien de temps sa main se retrouve autour de mon cou le serrant avec force et il planta ses crocs dans ma nuque.
Une douleur atroce me secoua et un long cri d'agonie étouffé par son autre main s'échappa de ma gorge.
Mais qu'est-ce qu'il se passe !?

Anam Cara T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant