Comme chaque année, depuis que je suis enfant, quelques jours avant Noël, nous réalisons des sablés aux épices pour toute la famille. Cette année ne déroge pas à la règle.
Je me rends chez ma mère, dans son appartement au nord de Minneapolis pour les faire. Ma sœur doit nous rejoindre pour ce moment convivial en famille. Enfin, ça c'est si ma sœur met du siens aussi, car franchement elle peut être horrible quand elle s'y met.
Attention ne vous m'éprenez pas, je l'aime, c'est ma petite sœur, je ferai tout pour elle. Mais il y a des moments, j'ai juste envie de lui foutre une grande claque dans sa gueule tellement elle peut être ... je ne trouve pas de mot plus adéquat que « casse-couilles ». Désolée pour mon vocabulaire, mais c'est derniers temps, je trouve qu'elle est de plus en plus.
Ma mère a emménagé dans un appartement à Minneapolis suite au décès de mon père. Elle n'arrivait plus à vivre dans la maison qu'elle avait partagé avec son époux, trop de souvenirs. Et cela, lui a permis de se rapprocher de ma sœur et moi.
Je grimpe les trois étages à pied jusqu'à son logement. Cela me fait faire un peu d'exercice avant d'attaquer les repas gras des fêtes. Même si on a déjà commencé avec celui de mon travail la semaine dernière. Toute forme de sport est bonne à prendre.
Dès que je pénètre chez maman, je suis assaillie par les effluves d'épices, d'orange et de sapin. Toute les odeurs que l'on ne sent qu'à cette période de l'année, et que j'adore.
— C'est moi, maman !
Même si la porte est toujours ouverte pour moi, je préfère m'annoncer pour ne pas lui faire peur. Je ne voudrais pas qu'il lui arrive quelque chose parce qu'elle ne s'attendait pas à me voir.
— Je suis dans la cuisine, ma chérie.
Information superflue, entre l'odeur et les bruits qu'il y a dans l'appartement, elle ne pouvait pas être ailleurs.
Je la soupçonne même d'avoir fait une fournée ou deux de pain d'épices avant mon arrivée, incapable d'attendre de l'aide.
Après avoir abandonné ma veste et mon sac à main sur le canapé du salon, je m'empresse de retrouver ma mère.
Ce n'est qu'après un gros câlin, que je constate l'étendue des dégâts. Ma mère a ravagé sa cuisine, ce qui n'est pas inhabituel en cette période de l'année. Ce qui l'est plus, c'est qu'elle ne cherche même pas à dissimuler les preuves.
Il y a de la farine partout, même sur le sol. Des bouteilles vides de lait perdues sur le plan de travail et le carrelage. Et le pire étant les coquilles d'œufs qui jonchent le parterre. Ça va être un enfer à tout nettoyer.
— Mais qu'est ce qui t'a pris, maman ? Y en a partout.
Je ne sais même pas où poser les pieds de peur de marcher sur quelques choses qu'il ne faudrait pas. Ni où regarder tellement il y en a partout.
— J'ai pris un peu d'avance. Vu qu'on aura un peu moins de main d'œuvre, je ne veux pas te retarder plus.
Enfin de là, à transformer sa cuisine en champs de bataille... Mais c'est autre chose qui accapare mon attention, qui me fait stopper net ce que je suis en train de ramasser pour le mettre à la poubelle.
— Attend, qu'est-ce-que tu veux dire par moins de mains d'œuvre ?
Avant même qu'elle ne me donne sa réponse, je sens que celle-ci ne va pas me plaire, mais alors pas du tout.
— Ta sœur ne viendra pas. Du coup avec tout ce qu'on à faire...
Voilà, c'est typiquement l'un de ces moments où je lui foutrais bien une claque ou un coup de pied au cul, au choix, pour lui remettre les idées en place une bonne fois pour toutes.
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Mes Joyeuses fêtes de Noël
RomancePrenez une mère qui veut aider tout le monde, une sœur nombriliste, une tante aigrie, un oncle coureur de jupon, une autre tante alcoolique, deux garnements pourris gâtés. Rajoutez y un inconnu convié par l'un des membres de ma famille. Et vous obte...