Chapitre 4

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Un silence pesant s'abat sur la pièce après mon intervention. Sur le visage de Brian, c'est la surprise qui apparaît dans un premier temps puis la joie, du moins c'est ce que je pense décelé. Ou alors c'est ce que j'espère. Mais avant qu'il est pu dire quoi que ce soit, tout juste s'il ouvre la bouche, ma mère s'extasie de la nouvelle.

— Oh ! Vous vous connaissez ! C'est génial !

C'est à la limite si elle ne tape pas dans ses mains en sautillant sur place, tellement cette nouvelle la réjouit. Je n'irais pas jusqu'à dire que je le connais, ni que c'est génial. Je serais bien plus modérée dans mes propos. Mais je me vois mal expliquer tout ça maintenant, devant tout le monde, et encore plus à ma mère.

On ne va pas se mentir, depuis deux jours, j'ai énormément pensé à lui, à ce qu'il s'est passé entre nous, que j'aimerais le revoir et surtout par quel moyen je pourrais le retrouver.

A croire que le Père Noël m'a apporté mon cadeau sans que j'ai eu besoin de lui écrire une lettre. Jamais je n'aurais imaginé qu'il débarque sur le pas de ma porte le 24 décembre et en plus que ce soit ma tante, celle que j'aime le moins au monde, qui me l'amène.

Sentant qu'il se passe quelque chose d'intéressant, ma sœur rapplique à ce moment-là. A croire qu'elle a un sixième sens, pour détecter les mecs mignons, elle les sent à des kilomètres à la ronde. Alors là tous ses sens doivent être en alerte maximale.

— Qu'est-ce-qui se passe ? demande-t-elle comme si elle ne le savait pas déjà.

Je ne peux pas m'empêcher de lever les yeux au ciel. Ce qui ne passe pas inaperçu auprès de Brian. Je le remarque au petit sourire narquois qu'il me renvoie.

— Oh, enchantée, dit-elle en avançant droit sur Brian au cas où il n'aurait pas compris qu'elle s'adresse à lui. Je suis Kayla.

Et elle lui sort le grand jeu, la totale. Il a droit au grand sourire, à la poitrine mise en avant grâce à son décolleté et même à un léger mouvement des cheveux en arrière.

Quand elle est à quelques centimètres de lui, Brian lui tend sa main droite en une invitation à lui serrer, tout en répondant à sa question.

— Brian, moi de même.

Et là, elle fait ce que je qualifierais du « grand Kayla tout crachée », ce qui ne m'étonne même plus. Ce qui n'est pas le cas de notre invité.

— Ah, non ! Tu viens passer les fêtes de Noël avec nous, on ne va pas faire de chichi, on se fait la bise.

Je ne sais pas par quel tour de force elle réussit à le faire se baisser, vu qu'il est plus grand qu'elle, et lui colle deux bises, une sur chaque joue. Mais pas juste la joue qui touche l'autre, non, le gros bisou sur celle-ci.

A la stupeur qui s'affiche sur son visage, il ne s'y attendait vraiment pas. Le pauvre, il n'est pas au bout de ses surprises. Il ne sait pas dans quoi il s'est fourré en acceptant l'invitation de ma tante.

Bienvenue dans ma famille, Brian !

Cette petite scène a mis tout le monde mal à l'aise, et particulièrement Brian.

Comme pour me donner raison, Ann prend la parole.

— Je vais voir où elle en est la dinde.

Sans attendre de réponse, elle s'enfuit dans la cuisine. On vient à peine de l'enfourner. Elle sait parfaitement qu'elle ne peut pas être cuite et c'est trop tôt pour la retourner ou l'arroser avec du bouillon. C'est une fuite.

Après je ne peux lui jeter la pierre, même moi j'ai honte du comportement de ma sœur. Je ne comprends pas comment elle ne se rend pas compte de ce qu'elle fait. L'aguicher de cette manière devant toute ta famille ne se fait pas, surtout qu'il y a des enfants dans la pièce, quel exemple elle leur donne.

Mes Joyeuses fêtes de NoëlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant