Putain, ce n'est pas possible ! Il a fallu que je tombe sur le seul mec un tant soit peu serviable à des kilomètres à la ronde. C'est bien ma veine.
J'ai dû faire quelque chose d'horrible dans une vie antérieure pour avoir aussi peu de chance depuis quelques temps.
— Oui, moi aussi je peux faire un truc si vous voulez.
Alors là, c'est le pompon. Maintenant c'est ma sœur qui veut aider. La même personne qui était vautrée dans le canapé pendant qu'on se démenait à préparer tout le dîner avec Ann et maman, de l'entrée au dessert. Je dois être tombée dans un univers parallèle, ce n'est pas possible.
Je ne sais pas comment je fais pour réussir l'exploit de me contenir, et de ne rien lui cracher à la figure. Je dois prendre sur moi et c'est dur. Heureusement que je lui tourne le dos, en voyant son visage enjoué, je n'y serais jamais parvenue.
Mais non, elle est en mode séduction, du coup elle doit se montrer sous son meilleur profil. Et aider en cuisine lui apporterait des points, c'est sûr.
Par contre, je ne loupe pas l'étonnement qui s'inscrit sur le visage de Ann. D'ailleurs, un assez semblable apparaît sur celui de ma mère, mais elle se reprend bien plus vite que son amie.
— Nous finissons les biscuits de Noël.
Comme s'ils avaient entendu qu'il y avait une réunion secrète dans la cuisine, mes deux petits cousins débarquent en courant, tels des fusées à réaction.
— On peut faire le sapin, s'écrient-ils à l'unisson en sautant dans tous les sens.
Mais oui, c'est ça la solution. Brian et Kayla vont faire le sapin avec les morpions. Et moi, je reste tranquille dans la cuisine à faire mes petits sablés avec maman et Ann. Et tout le monde est gagnant. Moi je suis peinarde loin d'eux et eux se rendent utiles en aidant les mioches à faire ce qu'ils attendaient depuis plusieurs heures.
Sauf que, depuis que Brian est arrivé dans cette maison, ça ne se passe pas comme je le souhaiterais. Ça ne m'étonne pas tant que ça que ma mère aille à l'encontre de ce que je souhaite.
— Oui, les jeunes allez faire le sapin. Nous nous allons finir les sablés.
Franchement pour une fois, ça ne pourrait pas se dérouler comme je veux. Je ne demande pas grand-chose, être tranquille une petite heure avant de devoir supporter tous ces gens durant un repas interminable.
— Je vais rester ici, je riposte malgré tout, et finir les sablés avec vous.
Perdu pour perdu, je tente le tout pour le tout. Pour prouver à ma mère que ma décision est prise, je rejoinds Ann devant le plan de travail recouvert de farine.
— Ma chérie, tu es la seule qui connaîsse Brian...
Elle dit ça comme si c'était normal que je reste collée à lui. Après ce que j'ai entre-aperçu dans sa chambre, je ne suis plus sûre d'être la seule personne à le connaître. Je pense même en être au même point que celle-ci. D'ailleurs cette personne ne se fait pas prier pour se manifester.
— Tu connais Brian ? s'écrit-elle totalement bouleversée par cette nouvelle.
Si elle avait participé à la conversation à son arrivée, elle serait déjà au courant.
— Oui
— C'est un bien grand mot connaître.
Brian et moi avons répondu en même temps, par contre nos réponses sont loin d'être les mêmes. Lui est très affirmatif, alors que moi je suis plus sur la réserve. Je me permets d'éclaircir les choses, afin d'éviter tout malentendu pour le reste du séjour.
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Mes Joyeuses fêtes de Noël
RomantikPrenez une mère qui veut aider tout le monde, une sœur nombriliste, une tante aigrie, un oncle coureur de jupon, une autre tante alcoolique, deux garnements pourris gâtés. Rajoutez y un inconnu convié par l'un des membres de ma famille. Et vous obte...