Chapitre XV

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Le lendemain.

Le problème avec Aria Gomez est réglé et aujourd'hui, nous partons en Égypte pour rencontrer ma cousine. Elle ne sait pas la cause de ma venue et je sais déjà que mon idée ne va pas lui plaire.

Je bois mon café en attendant le con qui me sert d'ami et il se pointe avec ses bagages. Il passe devant moi sans daigner m'adresser un regard et je souris en coin en voyant ma trace de main qui est toujours ancrée sur sa joue.

Il le mérite.

Parfois, il faut le remettre à sa place. Sa nature d'homme dominant surgit du jour au lendemain et pour toucher son estime il faut tout simplement le gifler. Ce n'est pas la première fois que je le gifle. Ce qu'il a dit hier soir m'a déçu et j'étais à deux doigts de cogner mon pied contre ses couilles.

— Tu ne vas pas m'ignorer encore très longtemps, America, je m'exclame.

Le dos tourné, il hausse les épaules.

Je secoue ma tête et termine ma tasse de café avant de sortir de la cuisine. En même temps, quelqu'un se met à toquer à la porte.

— America, tu attendais quelqu'un ? crie-je depuis le salon.

Rien. Le silence.

Bon, il me fait encore la gueule et ça m'amuse.

Je pars ouvrir la porte mais je regrette rapidement.

Je croise un regard bleu, celui que j'espérais ne plus revoir de toute ma vie.

Cette pétasse d'Elina. Le truc que mon frère a épousé et avec qui je suis obligée de partager mon nom de famille.

La rousse m'adresse un grand sourire mais celui-ci disparaît aussi vite quand je m'exclame avec sarcasme :

— Ah, mais qui vois-je ! La croqueuse de diamant. Tu peux repartir où tu es venue, je ne veux pas te voir.

Je ferme la porte mais elle pose un talon devant celle-ci. Elle ouvre à nouveau la porte et je croise mes bras contre ma poitrine, déjà agacée de sa présence.

Comment elle sait que je suis ici ? J'espère que mon stupide frère ne le sache pas...

— Comment tu sais que je suis ici ? Et où est ta gosse ? je demande, blasée.

Elle se tourne presque vers nos soldats et je comprends que parmi eux, il y avait un imbécile qui lui a informé de ma présence en Espagne.

— Santos ne sait pas que tu es ici et Hortensia est avec ma mère.

À l'écoute du prénom de ma mère, mes poils se hissent d'effroi et de colère. Je lui tourne le dos et entre dans le salon. L'autre conne me suit et bordel ! j'ai envie qu'elle s'en aille !

— J'espérais que tu changes le prénom de ta fille. Je n'aime pas.

— C'est pour rendre hommage à ta mère, me répond-t-elle. Santos me dit sans cesse que notre petite fille ressemble à ta mère.

Je grince des dents et m'affale sur le canapé en lui adressant un mauvais regard.

— Je sais qui est ma mère et elle n'est pas du genre à accepter des offrandes humaines. Ça ne servait à rien d'appeler ta fille comme ça. Au contraire, tu ravives les douleurs des autres.

Elina prend une mine déçue et mon regard se promène sur elle. Toujours vêtue d'une robe noire chic et accompagnée d'un sac de luxe. Elle observe le salon avec les lèvres pincées.

— C'est ici que tu vis ? Pourquoi t'es là ? Tu n'étais pas censée être en Italie ? me demande-t-elle.

— Ça ne te regarde pas, dis-je simplement.

Deux Identités Pour ElleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant