Chapitre XIV

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Arrivée sur le sol espagnol depuis une trentaine de minutes, j'observe avec ennui la foule dans l'aéroport avant de remarquer une grande silhouette venir dans ma direction. America me fait un grand sourire et j'ai beau essayer de réprimer mon envie de sourire mais je ris quand il me prend dans ses bras et me soulève presque du sol.

— Bordel de merde, après quatre ans de séparation, nous voilà enfin ! s'exclame-t-il, heureux. Sara, tu... tu as beaucoup changé.

Il glisse un regard sur ma tenue et j'ôte ma paire de lunettes ainsi que la capuche qui était sur ma tête.

— Je ne suis plus la fille qui aimait porter des vêtements à fleurs, America. Et visiblement, je vois que je ne suis pas la seule qui ai changé. Tu t'es grave musclé ! Dis-moi, tu as fait tout ça pour Tessa ?

America n'a pas changé d'un poil à part sa corpulence et sa barbe soigneusement coupée. Ses cheveux bouclés tombent sur son front lui donnant toujours un petit air enfantin ce qui contraste beaucoup avec sa tenue du style « je suis un délinquant de la cité ».

America lève les yeux au ciel et prend ma valise avant de poser un bras sur mes épaules. Nous sortons de l'aéroport.

— Non. J'ai abandonné Tessa depuis trois mois. Elle ne m'aime pas.

Je fais une moue et pose ma tête contre son bras.

America est mon seul ami d'enfance. Le Seul. Je le considère comme mon frère, nous avons vécu dans la même maison et ma mère l'aimait énormément. Me séparer d'America a été une dure épreuve et j'ai cru qu'il allait jamais me pardonner depuis que je suis partie en douce de la maison... Enfin, c'est plutôt Santos qui m'a forcé à quitter la maison en douce pour partir au Japon.

Mais je suis contente qu'il ait accepté ma demande d'aide. America est mon confident et comme ma mère l'a toujours voulu, une fois quand je serai la patronne de notre mafia, America sera mon bras droit.

Une fois dans sa voiture, le chauffeur nous emmène à une propriété que personne ne connaît. Carlos et Santos ne savent pas que je suis en Espagne et s'ils le savent, ils me tueraient.

— Alors, comme ça tu veux aider le lion affamé ? demande le brun en haussant un sourcil.

Je lance un regard dans la direction du chauffeur et America semble lire dans ma pensée.

— Tu peux lui faire confiance, c'est un ami de longue date.

Je me redresse sur mon siège et tourne ma tête dans la direction de mon ami.

— Tout devient confus, America. Enfin, je sais que mon but est de rendre justice à maman mais tu sais... tu sais Angelo Canzano est vraiment différent du portrait qu'on m'a décrit. On se ressemble un peu lui et moi.

— Tu en pinces pour lui ?

Je ne manque pas d'étouffer.

— Quoi ? Non !

— Alors pourquoi l'aider ? Ton but n'était pas de le tuer et de t'emparer de sa mafia ? demande-t-il avec un regard conspirateur.

Je soupire et pose ma tête contre la vitre. Avec America, je n'ai pas besoin de cacher mes pensées et mes sentiments. Il sait lire en moi et ça, c'est un de ses atouts qui me fait le plus chier. Mais j'ai besoin d'en parler. Avec Enzo, ce n'est pas pareil. Il est juste mon coéquipier et America est mon second, il est mon pilier.

— Quelque chose au fond de moi me pousse à l'aider. Pourquoi se battre ? Bientôt je prendrai la place de Santos et je ne veux pas être comme lui. Je ne veux pas régler mes problèmes en tuant mes ennemis. Je veux régler les problèmes diplomatiquement. Et puis, qui sait ? Je réussirai à dégoter une alliance entre les Moretti et la Cosa Nostra.

Deux Identités Pour ElleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant