Chapitre XXXIII

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Emilia a mis tout son coeur pour ma tenue. Je m'observe à travers le miroir et forme une grimace en voyant mon reflet. Je ne me reconnais pas et ça ne me ressemble pas.

Comme si Emilia remarque ma déception, elle pose une main encourageante sur mon épaule.

— Ne fais pas cette tête, Daniela. Ton but est de faire regretter Angelo, non ? Crois-moi avec cette tenue, il va voir flou.

Flou ?

Pour l'instant, c'est moi qui vois flou.

— J'espère que t'as raison. Et à l'avenir, Emilia, ne me fais plus habiller... de cette sorte.

Elle lève exagérément ses yeux au ciel avant de retourner dans sa chambre.

OK, je voudrais faire baver Angelo et lui faire regretter ce qu'il m'a dit plus tôt, mais Emilia m'a opté pour une tenue... provocante ?

Enfin, je ne sais pas si c'est provocant mais une chose est sûre, c'est la dernière fois qu'on me verra porter une robe en cuir aussi court que ma patience. Ce genre de chose ne me va pas, peut-être pour Emilia car elle est très grande et elle a des formes, mais moi non. Je suis plate de partout et mon teint pâle n'arrange pas la chose.

J'ai l'habitude de porter des jeans ou encore des ensembles de tailleur.

Enfin bref, ce n'est que pour une soirée et je sais que je ne devais pas tomber dans le piège d'Angelo, mais je suis tellement tentée. Il savait que je n'allais pas refuser sa provocation.

Et moi, qui voulais m'éloigner de lui... quelle conne !

Je pousse un soupir frustré et rejoins les autres dans le salon.

Lorsque Enzo pose ses yeux sur moi, il recrache presque sa bière sur sa petite-amie et celui-ci ouvre grande la bouche en me jugeant de la tête aux pieds.

— Laisse-moi deviner... Emilia est partie trop loin ? demande-t-il.

— La ferme, Enzo. Je suis assez nerveuse à cause de ta sœur, alors n'en rajoute pas une couche. Je fais tout ça pour... un mec.

— Tu fais ça parce qu'il a déconné, souligne Enzo. Avoue, tu ne peux pas t'en passer de lui, Daniela. Tu l'aimes.

Je tique sur sa dernière phrase et roule des yeux. Est-ce que j'aime Angelo ? Je n'ai pas trop eu d'expérience sur l'amour et je n'ai jamais aimé une personne avec un amour passionnel. Mais cela dit, j'avoue que je ressens des sentiments pour Angelo. Il y a que lui qui hante mes pensées. J'arrive à peine de penser à quelque chose d'autre.

Mais je ne sais pas si je l'aime... peut-être ce n'est qu'une simple attirance. Rien de plus.

Je hausse les épaules et Enzo penche sa tête sur le côté, intrigué.

— Daniela...

— Je ne sais pas, Enzo ! Je ne sais pas ce que c'est l'amour, je me justifie avec les joues rouges. Je t'ai déjà dis ce que je ressens pour lui mais ça va sûrement disparaître, surtout quand cette mission prendra fin. Je ne dois pas me leurrer et jamais je ne serai en couple avec Angelo.

— Vous avez tellement de points en commun, s'exclame Bianca. S'il t'aime vraiment, il pourra te pardonner. Certes pas tout de suite mais son cœur bat toujours pour toi. On peut pas tirer un trait sur une personne qu'on aime plus que tout...

Elle baisse ses yeux et passe une main sur son ventre plat. Un silence gênant règne dans le salon jusqu'à l'arrivée de diva d'Emilia. Nous partons ensuite au manoir d'Angelo.

Nous arrivons aux environs de vingt-et-une heures et à peine je pose un pied dans le hall de cette immense maison, je crois être à poil devant ces centaines de gens.

Deux Identités Pour ElleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant