Chapitre X

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La journée prend fin et Angelo et moi continuons à nous connaître tout en me faisant visiter sa maison.

C'est bizarre de le dire mais Angelo est assez agréable comme compagnie. Outre le fait qu'il soit un play-boy, il sait un peut utiliser sa cervelle et je suis surprise qu'il ait un goût assez prononcé pour l'art et la musique. J'avoue que je ne savais pas du tout pour son côté artistique.

Il me décrit une de ses peintures accrochée à un mur et je l'observe, admirative.

Il a peint en quelque sorte les Enfers, des flammes jaillissent de partout et en arrière plan, il y une cage métallique et pas trop loin de cette cage, il y a un Phénix . Je suis peut-être nulle en peinture mais la signification est claire et nette : cette peinture représente la liberté à moins qu'il y ait une autre signification.

— Qui est le Phénix ? je demande en me tournant vers lui.

Le visage d'Angelo s'assombrit et je crois que j'ai touché un point sensible. Ce Phénix doit bien représenter quelqu'un !

— ma mère, répond-t-il finalement. Avant son décès, elle vivait dans un monde terrible avec mon père et elle n'était pas heureuse. Elle était enfermée dans une cage, entourée de flammes mais son décès lui a permis d'être libre... et s'il y a vraiment un paradis, elle mérite nettement sa place.

Je hoche longuement la tête, un doigt sous mon menton. Tout à coup, Angelo prend ma main et m'emmène dans une autre salle.

Je sais qu'Angelo était proche de sa mère contrairement à son père. Son père lui a imposé son rôle de chef, comme moi aussi. On m'a imposé d'être la future tête de la Mafia Moretti. Cependant la relation entre Angelo et son père est beaucoup plus complexe qu'on le croit. Moi même, je suis toujours perdue dans la compréhension.

Nous entrons dans une pièce qui ressemble vraisemblablement à une salle de musique et je découvre plusieurs instruments de musique. Un piano, une guitare, un violon... il y a vraiment de tout !

Les yeux grands ouverts de surprise, je me pivote vers Angelo et on dirait qu'il a lu la surprise sur mon visage puisqu'il se met à rire.

— Attends, vous jouez à tous ces instruments ?

— Quand tu as eu une mère qui aimait la musique, tu es un peu obligé, rit-il. Et toi, Fossettes, tu joues d'un instrument ?

Fossettes...

Je hais ce surnom !

— Aller, ne fais pas cette tête. C'était une blague.

Bon, bref.

Je pousse un soupir en observant chaque instrument et de vagues souvenirs commencent à revenir à la surface.

— Je joue un peu de piano mais j'étais douée pour le violon. J'étais la meilleure de la province ou voire plus... en fait je ne sais pas, mais mes proches me disaient que je jouais bien, j'avoue avec un sourire forcé.

Quand j'étais encore adolescente, j'ai eu des professeurs privés, en particulier mon père qui aimait le violon mais je n'ai jamais eu l'occasion de participer à un concours ou encore à m'intégrer dans un groupe de musique. Selon ma mère, c'était trop dangereux pour moi, personne ne devait savoir que Hortensia Moretti avait une fille.

Tout à coup, Angelo part au fond de la pièce et revient avec une grande boîte rouge en velours. Il me fait signe avec son regard d'ouvrir la boîte et méfiante, je l'ouvre lentement avant de me figer sur place, le couvercle toujours entre mes mains. Un violon de couleur brun se trouve dans cette boîte. Mon regard examine l'instrument et je distingue un nom gravé sur le marbre du violon : Aelys. La mère d'Angelo.

Deux Identités Pour ElleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant