Plumes de Décembre

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L'autre partie de mon cœur

ILYMelancholia

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J'ai 24 ans et je suis en couple avec Enzo, un homme merveilleux qui me rend heureux.
Malgré tout, il me manque une partie de moi : ma sœur.
Ma grande sœur.
Hannah.
Je ne l'ai pas vue depuis 23 ans.
Enfin, je devrai même plutôt dire que je ne la connais absolument pas.

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Il y a quelques mois, j'ai appris que mon père m'avait menti tout au long de mes 24 années d'existence. Il m'avait toujours fait croire que ma mère s'était enfuie avec un autre homme et qu'elle m'avait abandonné quand j'avais un an. Tout cela était faux.

En furetant dans des cartons venant de ma grand-mère, qui était décédée deux ans auparavant, j'avais retrouvé des albums-photos. J'avais parcouru ceux-ci en souriant, en riant et parfois en pleurant. Mais parmi toutes ces photos de moi et de ma famille paternelle, une d'entre elles m'avait soudainement interpellé. J'y reconnaissais mon père ainsi que ma mère qui me tenait dans ses bras alors que je n'étais encore qu'un bébé.

Jusque-là, rien de bien particulier pour moi, j'avais déjà vu des clichés de moi et de ma mère avant ça. Ce qui avait vraiment attiré mon attention, c'était la fillette aux cheveux châtains et bouclés qui se trouvait à nos côtés, sa tête appuyée contre la mienne. J'avais montré cette photo à mon père et je lui avais, évidemment, posé des questions sur cette enfant. C'est ce jour-là que j'ai appris la vérité : le 18 août 2020.

Mes parents avaient divorcé quelques mois après ma naissance et ma mère, qui était atteinte de troubles mentaux chroniques, s'était vu retirer la garde de ses enfants. Mon père avait demandé ma garde exclusive et il avait laissé Hannah partir avec la sœur de ma mère. Il l'avait carrément reniée ! Mais comment un père peut-il abandonner sa fille ? Hannah avait été enlevée à sa mère et avait besoin de lui. Ce n'est pas de sa tante dont elle avait besoin, mais de son père. Et moi, je n'avais qu'un an à cette époque-là, et, encore aujourd'hui, je n'ai aucun souvenir de ma sœur. Vous ne pouvez pas savoir combien ça me déchire les entrailles de ne pas avoir appris ça avant.

J'avais vraiment cru que j'allais étrangler mon père, ce jour-là. Heureusement qu'Enzo était présent pour me retenir. Il s'avère toujours là quand il le faut pour me calmer. J'ai une chance inouïe de l'avoir dans ma vie. Il est le soleil et je suis la tempête. Je pense que nous nous sommes parfaitement trouvés. Lui, l'homme zen et tranquille ; moi, l'homme nerveux et volcanique. Il me rend l'existence beaucoup plus facile depuis qu'il se trouve auprès de moi.

Cela fait donc presque quatre mois que je sais que j'ai une sœur aînée qui s'appelle Hannah. Depuis, je n'ai qu'une seule idée en tête : la retrouver ! Je n'adresse plus la parole à mon père depuis ce jour-là, et je ne pense pas lui reparler un jour.

La première chose que j'ai entreprise, c'est d'essayer de retrouver ma tante. Enzo a tout mis en œuvre pour m'aider : il a d'abord épluché les sites internet avec moi à la recherche de ma mère. J'ai malheureusement appris dans la foulée que celle-ci s'était suicidée à peine deux ans après son internement à la clinique « Hafan Y Coed » de Penarth.

J'ai constaté, par la suite, que ma tante vivait désormais à Boston. Quand Enzo a découvert ça, il n'a pas hésité une seule seconde : il a acheté 2 billets Cardiff-Boston pour le mardi suivant. Il savait combien cela comptait pour moi de retrouver ma sœur et il était prêt à tout pour nous réunir.