❄️ 2 5 D é c e m b r e ❄️

61 8 83
                                    

❄️
Le Prince Au Sucre D'orge

-literharry
❄️

Il est une fois, une jeune femme sur un port. Il y fait froid. Ses doigts ont viré au rouge et son souffle forme de la fumée blanche à chaque expiration. Pourtant, Anya reste là, plantée sur le port de Copenhague, face à cette statue si fascinante de « La Petite Sirène ». Passionnée de littérature et adorant s'occuper et comprendre les enfants, la jeune femme a choisi comme sujet de thèse pour la fin de ses études les contes. Leur univers enchanté l'a toujours fait rêver même du haut de ses vingt-sept ans. C'est la veille de Noël et elle doit se dépêcher de rentrer. Sa famille d'accueil, chez qui elle vit le temps de son Erasmus, l'a conviée à leur soirée familiale. Alors qu'elle était en train de rentrer après avoir révisé ses partiels à la bibliothèque universitaire, elle a décidé de faire une halte au port pour venir admirer la statue. Effectivement, elle n'est qu'admiration face à cette sculpture abîmée par le temps. Elle s'apprête à reprendre sa marche, afin de pouvoir rentrer et se réchauffer lorsqu'elle l'entend, un chant.

C'est un chant mélodieux, jamais elle n'a entendu un si beau son. Ça semble venir de l'eau. Anastasia s'approche du bord afin de tenter de distinguer les paroles. Ça ne ressemble à aucune langue qu'elle ne connaît. Intriguée, elle se penche au dessus de l'eau. La mer est agitée ce soir, elle sent même quelques gouttes qui s'échappent des vagues qui frappent contre le béton et viennent sur son visage. Elle ne comprends pas comment le son peut venir de là. Il n'y a rien.

Du moins, c'est ce qu'elle pense jusqu'à ce qu'elle aperçoivent une chevelure flamboyante qui fend les flots rendus bleu nuit par le ciel. Elle se relève brusquement, cherchant son téléphone sans quitter des yeux la chevelure qui s'enfonce un peu plus dans les vagues. Ses pensées fusent rapidement, elle ne peut pas elle-même se rendre dans l'eau. Il fait bien trop froid et la mer est trop agitée, elle risquerait de blesser cette personne et se blesser aussi. Ses doigts tremblent alors qu'elle tente de composer le numéro des urgences. Alors qu'elle arrive enfin à taper sur les bonnes touches, le chant reprend plus fort et la chevelure rousse émerge des flots. C'est une femme. C'est cette femme qui chante depuis tout à l'heure.

Elle observe Anya avec un sourire, sa chanson ensorcelante venant entourée la jeune femme. Elle s'agite un peu et ne semble absolument pas en danger. Anastasia tente de calmer son rythme cardiaque qui s'était affolé durant quelques instants. Alors qu'elle voulait tenter une blague sur la température et le fait de se baigner, sa voix se bloque dans sa gorge. La jeune femme continue de chanter mais la seule pensée d'Anastasia est : « est-ce réellement une femme ? » car, là, sous ses yeux, elle voit bien cette chose qui brille au rythme des déambulation de cette... personne. Une chose visqueuse, brillante et qui ressemble plus que tout à une queue de poisson.

« Bordel, mais c'est une sirène. Une vraie sirène. »

La... sirène ?, la sirène continue de nager en chantant. Elle se met sur le dos et sa queue sort de la mer. Elle est tellement brillante. Anya se demande comment elle n'a pas pu la remarquer plus tôt, bien que lorsqu'elle se retrouve sous l'eau, les scintillements sont bien moins forts. La sirène lui sourit, son chant se faisant plus doux et plus calme. Elle sort son bras de l'eau et fait signe à Anastasia de s'approcher. Elle le fait, sans vraiment le décider. Elle s'avance vers le bord, la sirène s'avance vers elle.

« Viens, tu vas voir, c'est amusant !

- Je... Tu - tu es une sirène ?

- Oui, une vraie de vrai. Je m'appelle Mermy.

Plumes de DécembreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant