Chapitre douze

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Isis se réveilla dans un lit qui n'était pas le sien. Elle pensait au début qu'il s'agissait de celui de sa sœur, qui avait dû la coucher après ses bêtises d'hier. Mais non.
La couette était en soie blanche, avec de la broderie. Et la chambre était richement décorée. Un corps de cheminée, juste en face du lit, était habillé par des cadres photos. Isis força sur ses yeux pour reconnaître un visage sur les photos.
Et là, son sang se glaça. Elle reconnu la silhouette de William sur l'un des cadres. Cela signifiait bien évidement qu'elle se trouvait chez lui. Elle hoqueta si fort qu'elle sursauta d'elle-même. Elle ne se rappelait de rien. Elle ignorait comment elle était arrivée là, et surtout pourquoi chez William. Et alors qu'elle s'imaginait les pires scénarios possibles, la porte s'entrouvrit. Juliette, la fille de William, entra dans la chambre sans bruit, refermant bien la porte derrière elle.
-Papa m'a demandé de venir voir si vous dormiez encore, dit-elle.
Isis ne savant comment réagir, et dans l'incapacité de réfléchir à cause de son mal de crâne soulignant l'abus d'alcool le soir dernier, se contenta de sourire.
-Ne vous en faites pas, il n'est pas méchant. Vous étiez devant le portail de notre maison en train de dormir lorsque papa partait pour le travail.
Isis fût rassurer d'entendre la jeune fille prononcer cette phrase. Meme si elle se sentait honteuse de la manière dont William avait dû la retrouver, elle était heureuse de savoir que rien n'avait mal tourné.
Juliette sortit de la chambre bien vite, pour prévenir son père certainement, mais la personne qui rentra juste après était une femme, habillée d'une robe noire et d'un tablier blanc et bleu. Elle avait des cheveux blonds attachés en chignon et semblait un peu âgée. La femme s'approcha, et sans adresser la parole à Isis, déposa sur le lit un plateau. Il y tenait de petits sablés, une tasse de thé encore chaude, et deux clementine. Alors qu'elle s'apprêtait à avaler un sablé en espérant que cela effacerait sa gueule de bois, William toqua puis, sans attendre réponse, entra dans la chambre où séjournait Isis.
-Vous allez mieux?
Isis fût surprise de cette question et en déduit qu'elle devait être dans un état critique lorsqu'il l'eût croisé dans la rue.
-Oui, merci.
Un silence long et froid s'installa entre les deux adultes qui se regardaient sans savoir que dire.
-J'accepte votre proposition, dit Isis.
Elle savait qu'elle n'en avait pas vraiment discuté avec Théos, mais cet argent facile la faisait rêver.
-Tant mieux, répondit William.
Il sortit de sa poche une liasse de billets en affirmant que la première rémunération était beaucoup plus lourde que les autres. Isis n'osa pas compter les billes qu'il posa à côté d'elle, mais voyant la taille de cette liasse, elle fût satisfaite de se rendre compte que ses problèmes allaient bientôt disparaître.
-J'ai un repas ce soir avec des grands commerciaux américains. Vous m'accompagnerez.
Isis avala de travers en se rendant compte que ce n'était même pas une question qu'il lui posait là. Hoquetant a plusieurs reprises, elle fût soudain prise d'un grand dégoût envers elle-même. Cet homme allait se servir d'elle certainement sans se gêner, à jouer de ses beaux yeux pour gagner la confiance d'hommes de son style, prêts à tout pour l'argent. Prêts à tout, même à utiliser des femmes pour réussir.
Lorsque William quitta la chambre, Isis dégusta son petit-déjeuner. Elle avait beaucoup trop faim.
Sur les coups des 13h, Juliette entra dans la chambre où Isis logeait depuis le petit matin. Elle avait dû se rendormir une bonne dizaine de fois tant la fatigue pesait lourde.
-Papa veut que vous descendiez, dit-elle en quittant rapidement la chambre.
Isis se leva donc, pesante. Trainant des pieds jusqu'à la porte, elle l'entrouvit doucement. Elle se retrouva dans le couloir, face à une rambarde de fer noir sculpté qui donnait sur une grande pièce à vivre en contre bas. Elle avança jusqu'à la barrière, et observa cette richesse débordante.
À l'étage du dessous, il y avait un grand séjour qui réunissait la salle manger et un énorme salon. Deux grands canapés noir, l'un en face d'un autre fauteuil de la même couleur, et l'autre face à une énorme télévision accrochée sur le haut mur. Et dans l'angle, une énorme cheminée où crépitaient encore quelques braises. Du côté de la salle à manger, une énorme table en verre blanc, garnie de trois énormes bouquets de fleurs du jour même certainement. Alors qu'elle observait ce monde si différents de son petit appartement, Isis sentit son téléphone vibrer dans sa main.
Elle venait de recevoir un message de Théos. <<J'ai laissé les clés sous le paillasson. Je pars quelques jours. Donnes moi des nouvelles. Bisous.>>
Alors qu'elle s'apprêtait à répondre au SMS, son prénom résonna. William, planté au milieu de la grande salle, l'invitait à descendre. Elle suivit le tapis du couloir et descendis les escaliers en pierre avec délicatesse. William s'approcha d'elle dès qu'elle fût en bas, puis lui attrapa le bras de façon douce. Ils marchèrent à travers la grande pièce jusqu'à une grande porte blanche que l'hôte ouvrit rapidement.
Isis en resta bouche bée. Derriere cette porte, un énorme dressing empli de robes, chaussures, manteaux et autres tenues féeriques.
-Josephine et Laurie vous aideront à choisir vos vêtements pour ce soir, dit-il en reculant.
Isis se retourna aussi vite qu'elle le put, mais William avait déjà disparu, laissant place à ces deux femmes qui, le sourire maquillé, l'invitèrent à se plonger dans ce monde de tissus.

À force d'y croireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant