Chapitre six

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Cela faisait deux minutes déjà qu'Isis attendait sous la sculpture de métal symbolique de Paris. Elle attendait avec impatience l'homme qui n'allait être rien d'autre qu'un amat de problèmes dans sa vie.
C'était ce qu'elle ressentait amèrement. Un homme marié, riche. Qui pourtant avait prêté attention à son regard ensorcelant et à son charme peu naturel.
Aujourd'hui comme hier soir, Isis s'était fait belle. Bien qu'elle eut été surprise d'avoir accepter un rendez-vous avec un homme lui faisant des avances, ce petit jeu la faisait devenir plus forte.
Elle avait la simple impression de pouvoir dominer le monde entier, devenir la reine de cette planète en péril.
Elle attendait donc le cher William qui était très certainement en retard. À peine pensait-elle à rentrer chez elle tant elle était impatiente, qu'une grande et imposante voiture noire s'arrêta. William en sortit, habillé comme à son habitude d'un joli ensemble noir.
Sa moustache était soigneusement coiffés et ses cheveux l'était aussi.
Aux yeux d'Isis, cela n'était pas de la perfection. Ce n'était rien d'autre que de la prétention.
Il la salua en posant sur sa joue un baiser, lui tendant en même temps un bouquet de lys, avant d'avancer d'un pas décidé vers Les Champs de Mars. William prit la parole le premier.
-Le divorce avec ma femme à été accepté. Dans moins d'un mois je ne serai plus son mari, expliqua-t-il de manière simple.
Isis acquiesça et là, elle comprit tout le manège de l'homme d'affaire. Il quittait sa femme, et donc n'avait aucune raisons de s'en faire lorsqu'il allait voir d'autres femmes. Bien qu'Isis fût persuadée que ce monsieur voulait simplement trouver en elle une maîtresse à chérir en cachette, elle concluait finalement que William voulait peut-être plus que de simples amourettes nocturnes.
Ils marchèrent tous les deux sur le sentier réalisé à cet effet, et parlèrent de chose et d'autres. William en revenant toujours à son couple.
-Ça faisait longtemps que ça n'allait plus, eut-il répété au moins cinq fois. Notre fille a été longtemps la raison pour laquelle nous sommes restés ensemble. Mais la vérité est que nous ne pouvons rien faire lorsque la flamme s'éteint.
Isis ne faisait qu'acquiescer toutes les paroles de William, ne voulant exprimer son point de vue sur aucunes formes d'amour.
-Vous vivez donc seule ? hasarda William, bien que sachant déjà la réponse.
-Oui, la solitude me va bien, répondit sèchement Isis. Je trouve la vie tellement injuste que je préfère la vivre seule dans une justice qui me plaît, la mienne.
Ces mots sonnaient comme une symphonie. Une vérité tellement réelle qu'elle en devenait sa propre vérité.

La matinée s'acheva bien vite, sous le soleil qui semblait déterminé à montrer le bout de son nez. Isis quitta donc William qui lui, repartit dans la voiture qui l'avait emmené un peu plus tôt. Isis, quand à elle, rentra à pied.
À peine eut elle laissé William qu'elle sortit de sa poche une paire d'écouteurs. Elle les brancha en un geste rapide à son téléphone, qu'elle rangea directement dans sa poche arrière droite.
Elle les mis dans ses oreilles, et laissa son esprit s'ambommer de la musique, imprégnant tout son être du son délicat qui résonnait déjà dans sa tête.
Elle marchait donc, dans la rue, entre le bruit insupportable des voitures et la puanteur humaine.
Elle traversa une ou deux routes, manquant de peu de se faire renverser, prenant toute la place sur le trottoir salit par la pluie nocturne. Elle s'arrêta dans une boulangerie où elle acheta un simple croissant qu'elle dévora aussi vite qu'elle ne l'eût sorti du sachet de papier.
Les yeux flous, son esprit tout entier absorber par les notes de musique, ses pas lourds mais en rythme avec chaque son.
Isis fit une escale chez sa seule et unique amie, Charline, qu'elle n'avait pas vu depuis au moins deux mois. Elle débarqua dans le hall de l'appartement, monta les escalier jusqu'au premier étage et toqua a la porte de la concernée.
Trois secondes après, son amie lui ouvrit la porte.
Charline, une petite femme un peu enrobée, aux cheveux blonds courts parsemés de mèches grises, se tenait là. Une fois qu'elle reconnu Isis, elle lui sauta dans les bras.
-Ça faisait longtemps !
Isis fût forcée d'enlever ses écouteurs, qu'elle rangea soigneusement dans sa poche de manteau.
A l'intérieur, Isis laissa sa veste sur le porte manteau, avant de se faire attaquer par Jenny, le petit chihuahua de Charline. Elle la caressa bien deux minutes avant de s'engager dans l'appartement.
Rénové par Charline et son copain depuis peu, l'appartement avait prit des couleurs grises et noires depuis la dernière fois où Isis avait mit les pieds ici.
Elle fût installée sur une grande table en verre blanc, où reposait un vase pleins de roses blanches face à la cuisine. Isis posa son bouquet de lys sur la table et attendit que Charline lui apporte le verre de jus qu'elle lui avait demandé.
Charline était habillée d'un longue jupe rouge et d'un débardeur blanc qui laissait deviner la forte poitrine de la femme.
-Alan est parti se promener avec Mia, dit Charline en s'asseyant en face de son amie.
En effet, Charline était maman d'une petite fille nommée Mia. Elle était la petite amie d'Alan depuis au moins le collège. Charline avait 5 ans de plus qu'Isis, et du haut de ses 26 ans, la maman se sentait extrêmement bien dans sa peau.
Il faut avouer que l'amitié entre Charline et Isis n'a rien d'étonnant. Charline fût avant tout la meilleure amie d'Asla, mais la vie fût qu'elle se perdèrent de vue pendant qu'Isis continua à la fréquenter.
Alors que les deux femmes parlaient des nouvelles qui s'étaient écoulées depuis les deux derniers mois où elle ne s'était pas vu, le conjoint de Charline, Alan, rentra.
Poussant lentement la poussette dans laquelle se trouvait Mia, il s'écria :
-Isis ! Ça fait tellement longtemps qu'on ne t'avait pas vu !
Isis lui renvoya une salutation avec autant de bonne humeur, et se leva pour aller voir sa filleule, Mia.
La véritable raison pour laquelle Isis était toujours amie avec Charline était que celle ci était sa seule amie, et surtout, car elle était la marraine de sa fille. Elle s'approcha de la poussette où était attachée la petite de 2 ans. Elle la sortie de la poussette et la pris dans ses bras, la faisant voler dans les airs.
Isis détestait les enfants, et n'en voulait pas. Mais voir le bonheur d'une seule petite fille la rendait très heureuse.
-Je vais faire les magasins samedi prochain, expliqua Charline, tu veux nous accompagner ?
-Je suis sûre que Mia sera contente de voir sa marraine plus souvent, renchérit Alan.
Isis n'eut pas d'autre choix que d'accepter.
Sa petite filleule, était une petite métisse aux cheveux magnifiques. Elle était habillée d'une petite robe rose et, à peine fut-elle posée par terre, qu'elle courut partout dans le salon.
À ce moment, Isis se rappela pourquoi elle n'aimait pas les enfants ; il n'y a pas de bouton OFF.
Elle se rassit à table, où Alan les rejoint, s'installant de manière à pouvoir garder un œil sur Mia qui jouait dans le salon avec des jouets extrêmement bruyants.
-Et tu n'as toujours personne dans ta vie, commença Alan.
-Non, la coupa Isis. Et je me porte bien ainsi.
Voyant leur amie fermée sur le sujet, Charline et Alan proposèrent à Isis de rester manger ce midi ci. Ce qu'elle accepta bien évidement, car elle savait très bien la flemme qui prendrait possession d'elle si elle devait préparer à manger chez elle en rentrant. Alors que Charline et Alan commencèrent à mettre la table et à préparer le repas, Isis alla jusqu'au salon.
Là, Mia répétait des sons tous aussi incompréhensibles les uns que les autres. Elle s'amusait à frapper un jouet contre la table basse, ce qui le faisait faire deux fois plus de bruit. Malgré les bruits parasites dans l'appartement, Isis réussit à s'enfermer dans une bulle quelques instants. Regardant par la grande fenêtre qui donnait sur la rue, elle observait un Paris différent de celui qu'elle connaissait lorsqu'elle fumait depuis le quatrième étage de son immeuble. Comme quoi chaque endroit de Paris est différent d'un autre.
Les yeux posés sur le ciel aux nuances de bleu, elle se fit sortir de ses pensées par Mia, qui tirait d'une force impressionnante sur son haut.
Forcee de se baisser pour attraper la petite crapule à couettes, elle le fit avec le sourire. Elle porta Mia et lui montra du doigt tous les beaux endroits de Paris que l'on voyait d'ici.
-Tu as de la chance d'avoir un bel appartement, des parents super et une si mignonne petite bouille, dit Isis à l'attention de sa petite protégée qui semblait intéressée par le sujet.
Bien vite, le couple invita Isis à se mettre à table. Ainsi elle mangea en compagnie de Mia qui n'arrêta pas de faire moins de bruit.
La fillette n'en faisait qu'à sa tête et s'amusait à lancer ce qu'il fallait manger un peu partout. Puis lorsque son papa haussa un peu le tont pour l'obliger à manger, Mia se mit à pleurer tellement fort qu'Isis sursauta.
Heureusement, ils purent finir le repas dans le calme. Enfin, après un petit déssert, Charline emmena Mia au lit, après l'avoir changer et lui avoir nettoyer la bouche.
Isis la suivit dans la chambre de la petite. Les murs étaient peints en rose pâle et en blanc, et pendait du plafond trois petites cigognes au dessus du berceau. Charline ferma les volets doucement, en murmurant un air joyeux qui apaisa tout de suite Mia qui commença à fermer les yeux.
Rapidement, les deux femmes quittèrent la pièce pour laisser la place aux rêves de Mia.
-Tu vois, dit Isis, je ne me verrai jamais maman. Ce serait impossible pour moi d'avoir la patience de m'occuper d'un bébé.
Charline sourit bêtement, ne sachant que dire. Elles rejoignirent Alan à table, où un café bien chaud les attendaient.

À force d'y croireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant