Chapitre trois

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-Viens avec moi, dit Théos.
Il prit sa main et la tira jusqu'à la porte d'entrée. Là, Isis s'arrêta net. Elle regarda Théos dans les yeux, quelques secondes, avant de se laisser à nouveau emmener.
Ils traversèrent le couloir rapidement, et se retrouvèrent entouré du monde dans l'appartement de Théos.
Il y avait des filles, des femmes plus grandes, des hommes de tout âge. Il y avait de la musique et l'odeur qui flottait dans l'air était un mélange de fumée et d'alcool digéré. Théos disparu quelques minutes, laissant Isis au milieu de ce monde qui ne prêta même pas d'attention à sa venue, puis revint avec un verre pour elle.
-Tout va bien, dit-il en souriant.
Puis la musique s'accéléra tandis qu'Isis avalait deux grandes gorgées de la liqueur stagnant dans son verre.
Les gens autour d'elle lui semblait être d'étranges personnes, toutes différentes mais toutes pareilles.
Elles dansaient, remuaient leur corps au rythme de la musique.
Les filles semblaient toutes naturellement belles, et les garçons, tous dans une optique de chasseurs de femelles ou de conquérant d'alcool fort.
Certains et certaines étaient assis, sur les canapés du salon. C'était particulièrement eux qui enfumaient en conséquence la pièce pleine de vie.

Alors que la soirée passait dans un brouhaha impressionnant, Isis sentit la fatigue lui tomber sur le crâne. Elle n'avait bu qu'un verre, d'un liquide dont le goût lui avait particulièrement chatouillé l'estomac. Elle avait cru comprendre qu'il s'agissait d'un alcool mais il fut impossible de savoir lequel était-ce.
Il faut dire qu'il n'était pas dans ses habitudes d'en boire, et elle pouvait se vanter de cela.
La fatigue prenant donc le dessus, Isis s'efforça à trouver Théos à travers la foule.
Alors qu'elle tentait de se faufiler entre les corps s'amusant ici et là, elle finit par se retrouver vers un canapé noir, en cuir, sur lequel Théos, accompagné de l'ami croisé dans la cage d'escalier tout à l'heure, relachaient de leur bouche des nuages de fumée impressionnants. Ils étaient entourés d'environ cinq filles, dont une qui semblaient particulièrement proche de l'hôte.
-Je m'en vais, expliqua Isis assez fort pour qu'on puisse l'entendre.
Théos acquiesça puis se leva afin de la raccompagner jusqu'à la sortie.
Lorsqu'ils furent dans le couloir, Théos ferma la porte de l'appartement avant d'éclater de rire.
-Ils font tellement de bruit, articula-t-il entre deux étouffements de rire.
Isis se mit à rire elle aussi, comme si elle ne contrôlait plus. Elle reprit rapidement ses idées et exprima un contentement en souriant amicalement à Théos qui lui rendit le même sourire.

Lorsqu'elle fût enfin débarbouillée du peu de maquillage qui était resté sur son visage toute la soirée, Isis resta bloquée devant le miroir. Elle retira sa robe et enfila une nuisette bleu claire avant de quitter la salle de bain.
Elle attrapa une cigarette et ouvrit la porte vitrée pour rejoindre le balcon.
Assise sur la chaise, elle tirait de longues respirations qu'elle recrachait casi immédiatement.
Pour une fois, elle n'avait pas l'impression de n'être personne. Elle s'était amusée. Elle avait rit. Elle avait été entourée de gens toute la soirée et pourtant, elle se sentait bien.
Enfin il y avait la lune qui descendait déjà et Isis regardait l'heure. Son téléphone affichait 3h28. Elle haussa les sourcils en se demandant comment elle avait tenu si longtemps éveillée.
Et alors qu'elle finissait d'embaumer ses poumons de fumée, son téléphone sonna.
Étonnée d'un appel si tardif, elle prit le temps de regarder de qui il venait. C'était sa sœur.
Isis prit le téléphone dans la paume de sa main, décrocha. De l'autre côté du téléphone, à nouveau, Asla en pleur.
-Je suis enceinte.

À force d'y croireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant