Chapitre deux

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La nuit tombait peu à peu sur la capitale. Isis, à son habitude, était assise sur son balcon et respirait l'air qui s'était rafraîchi depuis l'après-midi. Deux jours étaient passés depuis qu'elle avait fait la rencontre de ce nouveau voisin. Cela faisait aussi deux nuits qu'elle entendait chaque heure de la nuit les bruits de soirées bien arrosées dans l'appartement du jeune homme concerné.
Isis avait été même tentée de se joindre à la soirée mais chaque minutes, ses pensées lui rappelaient que côtoyer des gens n'était jamais bon.
Elle n'avait pas eu de nouvelles de sa sœur depuis sa dernière venue, et elle était donc persuadée que tout c'était arrangé entre elle et Sofi.
Assise avec son chat sur les cuisses, Isis contemplait encore les toitures ombragées par la nuit. Son regard bleu s'attardait sur chaque lumière apparaissante, en partant du plus petit feu rouge, aux phares des voitures qui se mélangeaient aux lampadaires parisiens.
Il n'était que 21h45 mais la nuit tombait déjà. Alors que la jeune femme rentrait dans le salon en espérant se reposer devant une série, elle entendit d'énormes rires dans le couloir, puis la voix d'une voisine de l'étage du bas.
Toujours avec une curiosité d'enfant, Isis accoura jusqu'à sa porte d'entrée qu'elle entrouvrit.
Dans la cage d'escalier, elle reconnu la chevelure de Théos ainsi que sa voix, qui se mêlait à celle d'un autre homme et à celle de la vieille voisine du 3e qui se plaignait du bruit.
Cachée derrière sa porte, Isis fût surprise lorsqu'elle croisa le regard de son voisin qui avançait droit vers elle.
-Salut !
Gênée de s'être faite prendre en plein espionnage, Isis fit mine de chercher quelque chose sur le bas de sa porte.
-Impossible de retrouver ma boucle d'oreille, s'exclama-t-elle en soupirant.
Théos arriva vers elle et se baissa pour tenter de l'aider.
-Tu veux de l'aide? demanda-t-il en commençant déjà à chercher.
-J'ai dû la perdre ailleurs, murmura Isis en se rapprochant de sa porte en espérant fuir au plus vite.
Théos se releva donc, et se tourna vers son ami qui l'attendait derrière lui.
-On fait une fête ce soir, dit-il à sa voisine. Tu veux venir?
Isis rougit intensément. Malgré son âge, elle n'avait jamais vraiment été invitée à une soirée. Et n'en avait pratiquement jamais faite.
-Je ne sais pas si je..
-Allez, viens. On commence à 22h et ça va durer longtemps, tache de passer.
Sur ces paroles, Théos tourna le dos à Isis pour ouvrir sa porte d'entrée avant de disparaître à l'intérieur.
Isis resta sur le palier deux minutes, à chercher à comprendre ce qu'elle allait devoir faire.
Elle semblait tenter par le petit diable dans sa tête qui lui hurlait de se préparer pour se rendre chez Théos. Mais le petit ange lui, tentait de la raisonner.
Elle décida avant tout de rentrer à l'intérieur, et de réfléchir à cette proposition avec une clope à la main.
Assise a nouveau sur son balcon, elle étudia avec attention les pour et les contre de cette invitation de bonne intention.
Puis, poussée par le diablotin, elle se leva d'un air décidé, alors qu'elle n'avait même pas fini sa cigarette. Elle avança jusqu'à sa penderie, dans sa chambre. Ses mains prirent intuitivement une robe noire qui devait traîner là depuis un bon bout de temps.
Lorsqu'elle l'enfila, elle se demanda si c'était une bonne idée. Jamais elle n'avait apprécier les robes. Ni les soirées d'ailleurs. Alors les deux lui semblaient n'être qu'un amat de problèmes.
Pourtant, elle se senti belle. Prête à plaire. Plaire à qui ? Personne, ou bien tout le monde.

Elle maquilla ses yeux dans la limite du raisonnable et quand elle eu fini, il était déjà 22h11. Pourtant, Isis s'assit sur son canapé, face à son miroir. Elle se regarda. Encore et encore jusqu'à trouver quelque chose de négatif à dire sur ce qu'elle devenait ce soir ci.
Elle entendait la résonnance de la musique à travers les murs et les blablas des gens qui attendaient qu'on leur ouvre dans le hall.
Dans son esprit, Isis eu l'impression d'un nouveau départ, pourquoi pas une nouvelle vie.
Mais rien n'était le moindre du monde certain.
Elle se dirigea d'un pas déterminé vers la porte d'entrée, posa sa main sur la clenche mais trouva impossible de l'ouvrir. Une larme coula sur sa joue et les sanglots s'ensuivirent.
Elle ne pouvait pas.
Elle ne pouvait plus.
La vie l'avait détruite et ce soir là, elle n'était pas prête à sauter le pas de revivre.

Peut-être une ou deux heures après, Isis fût réveillée par des coups répétitifs dans sa porte. Elle se rendit compte qu'elle s'était endormie là, par terre, contre la porte.
Mais on toquait encore et encore sur celle-ci. Isis se leva et ouvrit la porte délicatement.
Sur le palier, Théos, une bouteille à la main, la regardait.
-Je pensais que tu viendrai, articula-t-il.
Isis ne savait que dire. Elle baissa les yeux et se rendit compte qu'à nouveau, elle allait pleurer. Elle tenta de fermer la porte mais Théos l'en empêcha, mettant sa main et tout son poids contre la force d'Isis.
-C'est quoi ton problème ?
Faible face à cette question qui avait détruit son adolescence, Isis éclata à nouveau en sanglot, perdant encore la force qu'il lui restait. Elle recula de la porte, laissant donc Théos rentrer. Il semblait avoir bu. Il empestait l'alcool.
-Dégage, murmura Isis en serrant les dents.
-Je veux savoir qu'est ce que t'as.
Cette fois, la phrase de Théos ne fût pas agressive. Il semblait s'être transformé en personnage tout doux en à peine deux secondes.
Il rentra dans l'appartement d'Isis, et referma la porte derrière lui. Il s'avança vers Isis et prit ses mains dans les siennes. Isis, comme pétrifiée, se laissa faire.
-On ne peut pas réparer un vase cassé, dit-elle en se reculant et en dégageant violement ses mains de celles de Théos.
Elle s'avança jusqu'au balcon et observa avec les larmes aux yeux la nuit. La Lune était belle et les étoiles éclairait la totalité du ciel.
-Il faut juste que la bonne personne pour le réparer.
Théos se mit derrière elle en prononçant ces mots. Il l'entoura de ses bras et posa sa tête sur l'épaule d'Isis qui n'essaya pas cette fois ci de se décoincer de son piège.

À force d'y croireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant