𝐋𝐀 𝐒𝐈𝐋𝐄𝐍𝐂𝐈𝐄𝐔𝐒𝐄

⌜Chapitre 26⌟

❝Point De Vue : Kyoko❞

─ Tu es beaucoup trop distrait, reprends-toi. "Je lui ordonne."

Il se replace et fonce sur moi tête baissée, il ne comprendra donc jamais ? Avant qu'il ne me touche d'un millimètre, j'attrape son bras et le retourne pour le plaquer contre son dos puis, je lui fais une balayette avant de le laisser s'écrouler par terre.

─ Foncer tête baissée vers ton adversaire ne donnera résultat qu'à ta mort, ne te l'ai-je pas déjà expliqué ? De plus, tes sens ne sont pas actifs, tu ne te fies qu'à ce que tu vois et non pas à ce que tu pourrais entendre ou percevoir. "J'attends qu'il se relève."

Lui : Je ne comprends pas, comment activer mes sens ? Est-ce vraiment possible de percevoir quelque chose avec seulement l'ouïe, n'est-ce pas impossible ? "Il reprend son souffle puis se relève." 

─ Oui, c'est possible. Mais pour réussir cela, il faut une grande patience ainsi qu'un grand calme en soi. Peu de personnes y arrivent, souvent ils se laissent emporter par leurs émotions ou ils ne font pas attention à ce qui les entoure. C'est une erreur fatale ! "Je plonge mes yeux dans les siens, indifférente."

Lui : Incroyable ! Et vous, savez vous faire cela ? "Il me regarde, impressionné."

─ Premièrement, ne me vouvoie pas, je déteste cela. Personne n'est au-dessus de personne. Ensuite, oui, je sais faire cela mais ce n'est pas un grand exploit. C'est une technique certes efficace mais très dangereuse. "J'ouvre ma main." Pour pouvoir l'utiliser, vérifie bien que tu n'es pas en zone de vue, car en utilisant cette technique ton esprit n'est plus focalisé sur le combat et. . . Tu meurs ! "Je referme brusquement ma main."

Lui : O-Ouah. Je comprends. "Il prend une respiration, et ferme les yeux." Je ne dois utiliser cette technique qu'en dernier recours. "Il se place en position de défense." Je dois vider mon esprit de toutes pensées, je dois ressentir les effets de la nature et la comprendre. . . Je suis prêt !

Je soupire, quel idiot. Je me place et attend quelques secondes. Et puis, je m'élance avec rapidité sur lui. Je suis déjà devant lui, il lève son bras mais il est lent et désordonné, je passe en dessous de celui-ci et lui donne un coup de coude dans le bas du dos avant de m'appuyer sur mes mains et de le terminer avec un coup de pied dans le ventre, il s'écroule. Il gémit de douleur et ouvre les yeux, avant de croiser mon regard.

─ Tu ne fais pas d'effort, tu serais déjà mort devant moi. Tu ne fais pas le poids, et tu le sais, mais tu n'essayes pas de changer cela. Tu penses que, comme je suis plus forte que toi, tu as déjà perdu. Or, ce n'est pas la force qui fait gagner un combat, c'est la stratégie et la concentration. Ce n'est pas parce que je suis plus forte que toi, que tu ne peux pas me toucher, j'ai des points faibles comme tout le monde. Il suffit juste que tu trouves, par toi-même, les faiblesses de tes adversaires. "Je lui tourne le dos." Tu peux comprendre, même si tu es idiot, tu peux comprendre mes paroles et les appliquer. "Je l'abandonne sur ces paroles."

J'avance dans les couloirs, il est bientôt l'heure des entrainements. J'ai entrainé cet idiot pendant plus de 4 heures pour qu'au finale, il n'est rien retenu de mes paroles. Je sens que ces années vont être longues s'ils sont tout comme cela.

Alors que je marche, je croise un groupe de trois soldats. Une fille et deux garçons, une blonde, un blond et un brun. Mon regard est froid comme d'habitude, la fille me remarque mais continue de marcher, en m'observant minutieusement. Les deux cadets m'observent aussi, je passe à côté d'eux, en frôlant la fille de l'épaule. Nos épaules se croisent et un frisson me parcoure le corps, immédiatement. Je la sens, elle aussi, se raidir. Je continue ma route, en faisant comme ci de rien n'était mais, je l'ai ressentie.

Je sens le regard insistant de cette fille sur mon dos, il me brûle. Je ressens aussi sa panique, même si je ne comprends pas pourquoi. Je tourne au détour d'un couloir et m'arrête, brusquement. Ce ressenti. Je ne le connais que trop bien, je l'ai constamment avec moi. Mon regard devient plus dur, mes mains se contractent et mes sens s'éveillent en un éclair.

Le stress, la culpabilité, l'étrangeté. . . 

L'odeur de la mort et de la dangerosité.

❝Point De Vue : ???❞

Ce n'est pas bon, non, pas bon du tout. Je suis complètement paniqué, chose qui m'arrive très peu en temps normal. Mais là, là, en croisant cette fille, en la frôlant. . . 

??? : Annie, ça va ? "Me demande une voix."

Je lève mon regard et aperçois Reiner et Berthold me regardant avec insistance. J'acquiesce et ils continuèrent à avancer, moi, je tournais mon regard dans la direction opposée. Regardant le couloir vide avec intérêt.

Qui est-elle ? Pourquoi suis-je si stressée en la voyant ? Elle ne me donne pas confiance, elle est beaucoup trop observatrice à mon goût. Mais le pire est que, elle a compris. . . 

Elle l'a définitivement et inévitablement, compris !