⌜Chapitre 25⌟

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Point De Vue : Levi

Je soupire, fatigué. Je lâche mon stylo et frotte doucement ma main endolorie par les heures et les heures de travaux, je ne me plains jamais mais qu'est-ce que ce travail m'ennui au plus au point. Remplir des foutues papiers encore et toujours, mon quotidien depuis que je suis devenu caporal-chef.

Je me laisse tomber lourdement sur le dossier de ma chaise, j'aimerais continuer pour en être plus vite débarrassé mais je ne crains que toute ma motivation ait disparu pour aujourd'hui. Mon corps est présent, mais je n'en suis pas aussi sûr pour ce qui est de mon esprit, qui lui, est complétement ailleurs.

Je pose lourdement mes coudes sur mon bureau et passe mes mains au travers de mes cheveux avant d'effectuer de léger massages sur mes tempes. J'ai la tête embrouillait, quel galère ! Mon esprit n'arrive plus à se focaliser ces derniers jours, et j'en connais parfaitement la raison, oui je la connais très bien.

Elle. Elle qui obnubile toutes mes pensées depuis qu'elle est partie.

C'est cela qui me perturbe autant. De la savoir si loin de moi me tue, j'ai effroyablement peur pour elle. C'est étrange, pour une personne aussi insensible que moi envers tout le monde, elle est la seule pour qui je m'inquiète autant. Bien sûr, je lui fais amplement confiance, elle sait se défendre et elle est redoutable. Mais, je ne peux m'empêcher d'avoir un vide en moi, elle n'est plus là pour l'instant et ça me change beaucoup.

Après tout, elle est bien la seule personne qui me reste encore dans ce monde. Elle est la seule à être ma source de lumière encore restante dans cette pénombre infinie qu'est mon cœur. Et je sais que pour elle, c'est la même chose. Ils ne nous restent plus personne à tout les deux, tant que chacun de nous sera encore là, l'autre aura toujours la force de se battre ainsi que de se relever.

On s'est promis de ne pas s'abandonner, je le ferais, je respecterais cette promesse.

Je lève doucement mon regard et m'étire lentement. Mon regard finit par se poser plus bas, sur un de mes tiroirs de bureau, un tiroir fermé à clé. Le seul d'ailleurs. Je passe lentement ma main dans une de mes poches puis j'en sors un petit objet métallique en argent. Une clé. La clé de ce fameux tiroir de bureau. Je l'observe un petit moment avant de m'abaisser et de la rentrer dans la petite fente avant de la tourner légèrement vers la droite et de la déverrouiller.

Clink !

J'ouvre le tiroir et tombe sur une pochette noire, je la prends entre mes mains et la pose sur mes papiers, avant d'ouvrir délicatement la première page, comme si. . . Elle allait me brûler en la découvrant de nouveau.

Mes yeux rencontrent finalement la chose présente dans cette pochette, je devrais plutôt dire, les choses présentent dans cette pochette aussi noire que mon cœur. De les revoir, là, devant moi, me procure un sentiment douloureux, très douloureux je dirais même déchirant. Mais, je ressens aussi une part de nostalgie et de bonheur, car c'est bien les seules choses qu'ils restent d'eux. Les seules chosent matériels qu'il y avait d'eux, après, les choses immatérielles, seul moi et Kyoko les connaissons. . .

J'attrape avec précaution une feuille de papier entre mes mains. Et je me remémore tristement les circonstances de la présence de cette feuille de papier en ce moment. J'analyse doucement le titre présent sur chacune de ces feuilles de papier, le titre que Kyoko leur a donnée.

┊ 𝑺𝒐 𝑰𝒔𝒕 𝑬𝒔 𝑰𝒎𝒎𝒆𝒓 ┊

Cette pochette, contient simplement tous les dessins fait par Kyoko depuis notre rencontre

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Cette pochette, contient simplement tous les dessins fait par Kyoko depuis notre rencontre. Au début, je ne voulais pas la garder car j'avais jugé bon de la laisser à Kyoko pour quel puisse se souvenir d'eux, comme elle voulait le faire. Mais, elle m'a suppliée de la garder avec moi, elle m'a assurée qu'elle serait plus en sécurité avec moi plutôt qu'avec elle.

Je pense qu'elle en n'a peur, peur d'affronter ces dessins et de revoir surgir en elle, des sentiments qu'elle ne comprend pas. Elle n'a pas encore vraiment fait son deuil, même 8 ans après, je sais qu'elle en souffre toujours. J'en souffre aussi mais, je sais que s'éternisait là-dessus ne nous mêlera à rien, il faut continuer même si cela est dur. Kyoko le sait aussi, mais je sais que c'était ses premiers amis, ce qui rend la perte de ceux-ci encore plus douloureuse. . .

Je fais défiler les nombreux dessins qui reflètent notre vie, nos moments, nos joies, nos peines. Kyoko les a tout représentait, un jour, elle m'a dit que si l'un de nous quatre venez à disparaitre, et bien, les autres, pourrait alors se souvenir de celui-ci avec ces dessins.

Elle ne s'attendait sûrement pas à ce que ce soit aussi violemment et rapidement, et que non pas une personne partirait, mais deux.

Je referme la pochette et descend cette fois-ci mon regard vers mon cou. Un petit objet s'y est glissé depuis quelques années, un objet auquel, je donne une immense importance. Je l'observe d'entre mes mains et lâche un petit sourire nostalgique. Cet objet, représente le pourquoi je me bats. . .

Pour la liberté, oui, pour libérer de ce monde cruel et impitoyable, l'ange que tu étais et qui n'attend que d'être sauver.

Je scrute doucereusement le prénom graver à l'intérieur de cet objet. J'y passe précautionneusement mon doigt dessus, comme si, cela allait le rendre encore plus beau et plus symbolique qu'il ne l'ait déjà. Je tourne à plusieurs reprises cet anneau entre mes doigts, oui, c'est une bague. Une bague gravée plus précisément, gravé par le nom de la personne qui possède, elle aussi, une bague gravée autour de son cou. Je suis sûr que vous avez deviné, il n'y a qu'une seule personne qui compte autant à mes yeux.

Kyoko. Ma gamine irresponsable.

Sur cette bague est gravée son prénom, alors sur la sienne, c'est donc mon prénom qui y est gravé. Chacun possède la bague de l'autre, comme si, chacun possédait une partie de l'autre même à l'autre bout du monde. Ces bagues représentent nos cœurs, nos promesses, nos serments, notre amitié. . .

Car, j'en possède une deuxième avec cette fois-ci, le prénom de mon défunt ami. Et elle, en possède aussi une deuxième sur laquelle y est inscrit le nom de notre défunte "sœur". Elle désirait vraiment à ce qu'ils en possèdent une aussi, elle affirmait que comme cela, ils seront toujours avec nous et que leurs âmes pouvaient reposer en paix. Je ne m'y suis pas opposé, j'étais amplement d'accord avec elle.

Après tout, ce sont eux qui nous poussent à combattre, c'est parce que nous ne voulons pas que cela se reproduise. C'est pour eux que nous sommes encore en vie, purement grâce à eux que Kyoko est restée résistante et aguerrie. C'est eux, qui même s'ils ne sont plus à nous côtés, nous poussent à rester en vie !

Isabel, Farlan, êtes-vous toujours à nos côtés ? Prenez soin de Kyoko pour moi, car en ce moment, je ne peux le faire. Je vous la confie donc pendant ces quelques années de séparation.

𝐋𝐀 𝐒𝐈𝐋𝐄𝐍𝐂𝐈𝐄𝐔𝐒𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant