partie 19

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J'ignore quoi dire. Ça doit faire environ cinq minutes que je la regarde sans rien dire. Au moins, avant personne ne savait que je sais pour la mère de Abdou khadre mais maintenant il n'y a rien que je puisse faire pour prétendre ignorer le sujet.

- je... Je suis sincèrement perdue... Je, mais pourquoi vous avez décidé de m'en parler à moi et pas à lui?

- je ne me sens pas à l'aise à l'idée de lui dire. J'aurais paniquée parce que ça fait des années que j'essaie et à chaque fois que je croise son regard je n'ose pas. De toute façon je sais que je n'aurais pas pu lui offrir cette vie, il ne serait pas l'homme qu'il est si je l'avais éduqué mais je lui dois au moins la vérité et qu'il sache qu'il n'est pas seul, il a des demies frères.... La vérité c'est que je vous sens plus réceptive et je sais que vous vous saurez quoi lui dire.

- ... Heu je... Ce n'est pas à moi de le lui dire. Je crois que c'est quelque chose que seule une mère peut dire à son fils. Je suis la moins placé pour le sujet. Vous devriez essayer de vaincre votre peur et lui dire exactement ce qu'il se passe. Et sérieusement si vous êtes sa mère pourquoi vous l'avez donné à Mame Binta.

- quand je travaillais chez eux, j'avais 19 ans et ils se disputaient tout le temps surtout quand ils ont découvert que ma patronne ne pouvait pas avoir d'enfant. Monsieur Dia était devenu bizzare avec moi. Il m'offrait de l'argent des vêtements tout ce qu'une jeune fille de mon âge rêvait d'avoir. Notre relation a par la suite commencé à changer.A cette époque ce genre de sujet était Tabou. Je n'osais pas en parler et en plus il m'avait menacé de ne pas parler de notre idylle , l'homme gentil qu'il était s'est transformé en un homme nerveux et peu expressif. J'ai voulu démissionner et m'en aller mais je me rendis compte être enceinte. J'étais une simple villageoise qui avait renoncé à un mariage précoce pour travailler et avoir mon propre argent et j'étais là enceinte. Je pensais qu'il allait refuser la paternité mais non. Il m'a pris en charge et tout allait bien jusqu'à ce que Mame Binta s'en rende compte. Elle voulait me faire avorter mais la grossesse était trop avancé. Elle n'a pas pu faire autrement que de me laisser garder le bébé. Alors j'ai eu Abdou khadre mais je te jure que je ne l'ai jamais tenue dans mes bras. Dès sa naissance ils me l'ont arraché des mains. Mame Binta s'en fichait que ça ne soit pas son fils tout ce qu'elle voulait c'était un enfa|

Elle avait même pas fini la phrase que je vois Abdou khadre dans le salon. Oh mon dieu ! Il a tout entendu ! Je me lève de peur.

-... Heu bonjour ! Pourquoi vous avez l'air d'avoir vu un monstre ? C'est moi ça va ?

Oh seigneur, il n'a rien entendu. Je me dépêche et m'avance vers lui.

- qu'est ce que tu fais là ? Je te pensais au boulot.

- pourquoi t'es nerveuse comme ça ? mais bonjour sokhna! Qu'est ce que tu fais là ? Je savais pas que vous vous connaissiez.

- ah ça... Elle es venue te voir. Elle a quelques choses à te dire. Dis-je en me retournant vers sa mère.

On ne peut plus lui cacher la vérité. Il est temps de lui dire parce que je sais que s'il sait que j'étais au courant j'aurais de gros problème et je connais Abdou khadre quand il s'énerve c'est plus le même en plus vivre dans le mensonge aussi longtemps ce n'est plus possible.

- que se passe-t-il? Rien de grave j'espère. Vous avez besoin de quelques choses.

Elle le regardait tristement redoutant sûrement ce face à face pénible quand le téléphone de Abdou khadre se mit à sonner.

Je l'ai défié du regard de ne pas répondre mais il m'a ignoré et s'est dirigé vers la sortie pour répondre

- mais pourquoi vous n'avez rien dit ?

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