chapitre 1

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Aïcha Sall

Ça fait trop longtemps que j'attends. Je fais les cent pas. Si ça continue, il va être en retard alors qu'il a une composition tout de suite à huit heures.

- maman, tu aurais du me laisser y aller plus tôt, si j'avais marché, j'aurais déjà été à l'école. de toute façon, ça ne valait pas la peine d'attendre ma tante. Il n'y a que toi qui lui fait confiance.  Me dit Abdou.

Il n'a que 16 ans mais je sais pertinemment qu'il a raison.

- attend moi ici, je vais aller à la boutique. Dis-je.

J'envoie une tonne de message épuisant par la même occasion mon forfait mais elle n'appelle pas. Pourtant c'est elle même qui  m'a proposé de venir chercher mon garçon dans sa voiture pour qu'il ne soit pas en retard.  Je suis carrément bête.
J'entre dans la boutique et à voir la tête de Assane, il se doute sûrement de ce que je vais faire alors il renferme instinctivement son visage. Je ne veux surtout pas m'abaisser mais mon fils a besoin de cet argent. Je ravale ma fierté et fonce.

- bonjour Assane, comment tu vas ?.

- Aïcha ça va!

- ça va bien merci... Tu pourrais me prêter 600 FCFA s'il te plaît je te promets de te rembourser dès la fin de la semaine.

- Aïcha tu me dois déjà 8000 je te rappelle et je sais que tu n'as pas de quoi me payer, je suis désolé mais je ne peux plus te prêter quoi que ce soit à moins que tu me rembourses ce que tu me dois.

- je suis désolée, je commence un nouveau travail dès demain matin, je te promets de te payer dès que je reçois mon salaire, Abdou doit aller à l'école, il a une composition ma sœur m'avait dit qu'elle allait...

- Aïcha ! Me coupe t-il !

- Oui...

- tout le monde a ses propres problèmes. Si j'écoutais ceux de tout le monde j'aurais déjà fermé la boutique. Je ne peux rien pour toi désolé.

Je suis déçue mais je ne peux pas lui en vouloir.  Il a raison, de toute façon ce n'est pas sa faute si je suis dans cet état.

Où pourrais je trouver cet argent? Je dois de l'argent à ma voisine aussi. Seigneur ! Je retourne à l'arrêt.

- maman....

- ne t'inquiètes pas j'arrive tout de suite !

Je regarde mon téléphone, il est sept heures 40. Je cours vers la petite chambre que je loue. Je prends le peu de riz qui me restait environ un demi kilo. Je fonce chez ma voisine.

- Fatim, comment tu vas ?

- je n'ai rien à te prêter Aïcha, va-t-en.

- je sais, pardon mais tu pourrais m'échanger ce riz avec juste 500fr j'en ai besoin d'urgence c'est pour Abdou s'il te plaît.

Elle s'avance vers moi et regarde le sachet.

- ce qu'il y a ici ne vaut même pas 300 FCFA . Toutefois,  si tu veux je te donne  500fr mais il va falloir que tu viennes me nettoyer ma maison !

- tout ce que tu veux ! Juste donne moi l'argent, il doit y aller sinon on va fermer le portail.

Elle fouille dans son pagne et me sort un billet. Je le prends et cours le donner à Abdou.

- tiens vas-y dépêche toi avant qu'il ne ferme ! Dis-je en lui faisant un bisou.

- maman où t'as eu ça ?

- ça n'a aucune importance. Vas-y maintenant.

- à ce soir je t'aime...

- je t'aime aussi...

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