IMPRÉVU

chapitre 4

Aïcha

- Abdou khadre laisse moi descendre !

- tu n'es pas fatiguée,? c'est sûrement la douzième fois que tu répètes la même phrase. Je te laisserai pas descendre de cette voiture temps que je ne serais pas sûr que tu entreras dans cet hôtel. Je ne te laisserai pas dormir dans la rue.

- pourtant c'était loin d'être ton problème ces 16 dernières années. Je ne veux rien de toi. Encore moins maintenant.

- mais pourquoi tu me détestes? Je n'ai rien fait c'est toi le problème. Tu t'es tiré sans même me donner de nouvelles alors que tu portais mon enfant.

- parce-que tu crois que tu es innocent ? Tu as envoyé ta mère parceque t'avais pas les couilles de me dire en face que tu voulais pas de cet enfant.

- j'ai jamais fait ça d'accord ! Premièrement, quand j'ai su que tu étais enceinte j'étais encore un adolescent, j'étais pas près à être père, on était deux gosses immatures sur le point de mettre au monde un autre gamin. J'étais pas prêt et toi non plus, n'empêche quand j'ai su que tu étais enceinte j'étais pas le plus heureux du monde mais j'ai pris un appartement et je t'y ai logé. Ma mère m'a dit que t'étais pas enceinte et que tu voulais juste me duper parce qu'elle est venu te voir. J'ai pas pu te demander parce que quand je suis revenu te demander des explications tu avais disparu. J'en ai conclu que tu mentais. Quand je me suis assagi  et que j'ai eu mon premier enfant je me suis rendu compte que j'avais toujours cette partie de mon cerveau qui me rappelait que j'avais peut-être un enfant. Et je t'ai cherché partout pendant près de six ans si tu ne me crois pas demande à ma mère...

- TA MÈRE ! Mais tu rigoles ? La même qui ne m'a jamais aimé, la même qui juste hier est venue avec des gaillards pour me tabasser.

- Quoi ? Tu es sûre ? Ma mère ferait jamais une chose pareille.

- pourquoi je mentirai ! Dit la vérité ! Admettons même que je crois un mot du mensonge hyper bien élaboré que tu viens de me servir ? Cette année là, tu as eu une bourse d'étude non ! La simple et pure vérité c'est que tu ne voulais pas perdre ta bourse et que ça t'arrangeait bien de croire ta mère à cette époque.

- tu as raison... Je ne vais pas te contredire, j'étais égoïste et borné. Et j'avoue j'ai préféré croire que tu mentais parce que ça m'arrangeait de ne pas être père à 18 ans.  Mais jamais tu entends jamais depuis, je ne me suis endormie sans penser à toi et à l'enfant qu'on aurait dû avoir. Je n'ai pas passé ma vie à me morfondre mais j'étais loin du bonheur. Je t'ai cherché Aïcha même si tu ne me crois pas. Je t'ai cherché partout..... partout... Des années durant Parce que je t'aime Aïcha, je n'ai jamais cessé de t'aimer.

- ne me dis pas ça ! Ne me dis pas ça ! Dis-je en forçant la portière mais je ne peux pas sortir de cette maudite voiture. Je ne veux pas être ici. Je ne  veux pas pleurer devant lui, je veux plus qu'il me voit comme ça.

- mais c'est la vérité Aïcha.... Calme toi ! Je suis fou amoureux de toi.

- laisse moi descendre Abdou khadre laisse moi descendre !

- non, je sais pourquoi tu veux descendre parce que tu as peur de succomber dans mes bras mais on ne peut pas surmonter l'inévitable.  Tu m'aimes Aïcha même si ta bouche s'acharne à crier le contraire.

- Est-ce que tu t'entends parler ! Tu m'as abandonné, t'étais pas prêt pour un enfant à 18ans mais juste deux ans après tu as eu un enfant avec lola, c'était quoi la différence entre nous? Écoute Abdou khadre, je ne veux aucun problème avec toi alors s'il te plaît passe à autre chose. Ruminer le passé  me fait du mal alors s'il te plaît épargne moi ta culpabilité. J'ai déjà assez de choses dont je dois m'occuper pour l'instant.