Amour ça rime avec Souffrir ?

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Je pars me chercher un verre d'eau fraiche dans la cuisine pour me rafraichir les idées. J'étais encore une fois plongée dans mes pensées lorsque la voix de mes parents s'élève derrière moi.

-(T/p), tu vas te changer !

Je les regarde, intriguée.

Maman- A 19h00 nous sommes invités au vernissage d'un de mes amis.

-Tu as des amis peintres ?

Maman- Bien évidemment !

Papa- Allez, il ne faut pas que nous soyons en retard.

Je monte précipitamment dans ma chambre, enfiler une robe et me maquiller. Je redescends 30 minutes après :

Maman- Tu es désespérante ! Des baskets avec une robe ?!

-Mais j'ai mal aux pieds lorsque je mets mes escarpins.

Maman-Et bien mets des pansements, mais s'il te plait, ne mets pas de baskets !

Mais laissez-moi !

Je me chausse de mes escarpins et après que ma mère est approuvée nous montons dans notre voiture.

-Depuis quand c'est prévu ?

Papa- Il y a plus d'un mois.

-Merci de me tenir au courant. En plus je vais être seule !

Papa- Maman a invité la mère de Takao, Takao sera sûrement là !

Purée... moi qui voulais rester à la maison seule, à réfléchir à ce que Leeroy m'avait dit. Mais bien sur l'objet de mon questionnement sera là, comme par hasard.

La voiture s'arrête devant une galerie d'art et nous y rentrons. Les personnes se pressent autour de nous pour accueillir ma mère. Je profite de cet attroupement pour échapper à la vigilance de mes parents et me faufile à travers les œuvres pour trouver un coin tranquille.

Je m'assois sur une chaise et reste là, à contempler le vide.

Je ne sais pas combien de temps il s'est écoulé quand quelqu'un me touche l'épaule. Je relève doucement la tête, contrariée que quelqu'un soit venu interrompre mes rêveries.

-Ah, c'est toi !

Takao- Fais au moins mine d'être contente.

-Ecoute, t'es bien gentil mais j'ai passé une dure journée.

Takao- Oh, c'était aujourd'hui que Leeroy et Lily partaient ?

-Oui.

Je n'étais pas vraiment triste pour cette raison. Je savais que tôt ou tard je reverrais les jumeaux. Mais je m'en voulais d'éprouver pour Takao plus que de l'amitié. Car oui, j'étais à un moment obligé de me le dire, Takao n'était pour moi plus qu'un simple ami. Mais cela ne m'enchantait pas. Je ne serai plus pareille, donc mon amitié avec lui arrivait à sa fin.

Takao- Ouhou ! Arrête de rêver.

-Je ne rêve pas. Je réfléchis !

Il s'assoit par terre à côté de ma chaise.

Je le regarde. Etais-je seule à éprouver ses sentiments ? Sûrement ! Il devait encore, de son côté me considérer comme une amie. Je soupire. J'étais confronté à ce dilemme. Soit je lui avouais tout et donc je le perdais, soit je lui cachais, mais plus rien ne serait comme avant.

-Sinon comment tu-vas ?

Takao- Bien et toi ?

Mon cœur se serre. Je ne pouvais pas continuer comme ça.

-Il faut que je te parle.

Je me lève, mes jambes tremblent. Il faut que je le fasse !

Je ressens une vive douleur dans ma poitrine mais essaye de l'ignorer. Il fallait que je sois honnête avec lui.

Je l'emmène devant la galerie. J'étouffe.

Takao- Tu sais que tu me fais peur.

-Laisse-moi parler.

Je prends une grande inspiration. Si je lui avouais et qu'il ne ressentait rien à mon égard, je le perdrais. Etais-je prête ? Il ne me restait plus que lui !

Takao- Je veux bien que tu me parles mais comme tu ne dis rien.

Sans réfléchir, je l'enlace.

Si je l'aime réellement, je dois lui dire, je dois être honnête.

Takao- Dis moi ce qu'il y a...

-Je...enfin...je ne te vois plus pareil.

Takao-Dans quel sens...

-Je suis désolée. Je ne te vois plus comme un simple ami.

Je le regarde, je l'avais dit. Je lui avais avoué. Je m'écarte.

Takao- Tu es sûre ?

-J'en suis certaine.

Takao- Depuis quand ?

-Je ne sais pas exactement. Peut-être depuis que tu n'es plus avec Amaya, peut-être bien avant.

Il reste silencieux. J'étais en train de le perdre. C'était donc ça l'amour ? Il fallait à un moment ou l'autre souffrir ?

Voyant qu'il ne disait rien de plus je me décide à m'en aller. Je garde la tête haute, tandis que je rentre dans la galerie, le cœur en miette. Je suis forte ! Je ne pleurerai pas.

Toi au moinsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant