Tellement

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Les 2 pieds bien ancré au sol.
Les épaules carrées.
Juste supporter la pression atmosphérique qui pèse tellement lourd.
Redresser la tête pour faire face au vent.
Retenir son souffle.
Ne pas s'asphyxier dans le vide.
Aucun muscle laissé au hasard.
Repousser les assauts infaillibles des ouragans.
Seule au centre d'un désert de rochers gris et mornes qui ont fracassé les tentatives de survie de tant d'autres.
Ne pas cligner des yeux au risque de voir disparaître la réalité trop peu tangible.
Rigides, les os traversés de tremblements qui agite les fondations même du monde.
Les fractures qui sillonnent l'être ne peuvent être colmatées avec le temps.
Elles affaiblissent le dénouement.
Une autre dent d'éclatée sous la force que déploie la mâchoire pour rester fixe.
Les intempéries se font ressentir comme des clous dégringolant vertigineusement vers soi.
Détruisant la détermination du corps et de l'esprit incapable de se débattre dans sa propre frigidité.
Les yeux secs.
Empalés par les averse de pieux.
Saignent éternellement sans mal pour venir stopper l'hémorragie.
Points serrés si ardemment que le peu d'ongle s'incarne dans la paume.
Si elles se serrent assez fort.
Elles pourront retrouver l'immobilier.
Vidées des soubresauts qui les animent.
Ne pas se faire renverser.
Ne pas céder de terrain.
Mais ne pas avancer pour autant.
Rester en apnée dans l'espoir d'être assez résistant pour pouvoir trouver une corde à laquelle s'attacher. Réprimer le hurlement qui gonfle ses poumons.  Empêcher de parler sous risque d'éclater.
Ce défoulement de rage, de peur, de désespoir, de défi et d'abandon.
Dans cette vaste étendue je suis seule à lutter.
Les autres ont quelqu'un qui les tiens à bras le corps pour les sauver.
Pas moi.
Je suis seule.

Pourquoi moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant