Chapitre 1

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La nuit était tombée depuis une bonne heure, elle arrive plus vite étant donné la saison hivernale. Et l'hiver à Londres, est toujours humide, froid, grisonnant.

Comme tous les soirs je me postais à la fenêtre et observais cette étoile qui brillait fortement dans le ciel de Londres. La neige tombait silencieusement sur les toits donnant une atmosphère féerique à cette ville. Ça transformait le décor que je vois tous les jours, une vieille coure sombre, entourée de grilles pointues avec les bâtiments Londoniens au loin.

Il m'arrivait de repenser à ma vie lorsque je vivais dans l'une de ces belles maisons. De ce que serait ma vie si je n'avais pas surpris cette conversation entre mes parents, si je ne m'étais pas enfuit, si je n'avais pas couru dans les rues de Londres jusqu'à ce parc dans lequel j'avais percuté Elizabeth. Ce parc dans lequel on s'était promis un avenir à deux, un avenir qui durerait pour l'éternité. Je serais surement dans un bureau, pensant à mes enfants et ma femme. Ou alors je serais dans un fauteuil près de la cheminée à regarder mes petits-enfants jouer. Qui peut savoir à quand remonte cette époque où je n'étais qu'un petit garçon normal ? L'histoire de Peter Pan n'existerais pas. Ou bien ce serais celle d'un autre garçon qui avait décidé de ne pas grandir.

Non ! Il n'y pas deux garçons comme moi. Si je n'étais pas allé au Pays Imaginaire, personne n'y serait allé à ma place. Il ne peut y avoir que moi. Parce que tous les enfants grandissent, sauf deux.

Ou plutôt une.

Wendy à eut tort de donner mon nom à son histoire. Les enfants croient tous que je suis celui qui ne grandit pas, que je suis le héros de l'histoire qui défie les lois du temps, mais j'ai échoué, Peter Pan n'est plus un enfant, en revanche, Lizzie...

Lizzie, elle me manque tellement, j'aimerais lui hurler que je suis ici, que je ne l'ai pas abandonnée, que je n'ai pas renoncé à l'idée de rester un enfant avec elle pour toujours. Je ne veux pas qu'elle croit que je l'ai abandonné pour grandirent aux près d'une autre. Ça jamais. Et que fait-elle maintenant ? Elle a dû refaire une famille, comme on se l'était promis. La seule chose que je crains vraiment, c'est qu'elle soit partie dans ce monde pour grandir en pensant que je l'avais laissé tomber.

Et si c'était le cas ?! Elle est là quelque part, dans cette immense ville qui se dresse devant moi. Dès que je sortirais je la retrouverais, si elle est revenue dans ce monde je la retrouverais, quitte à traverser toute l'Angleterre. Je ferais tout pour elle, je le lui ai promis. Et Peter Pan tient toujours ses promesses.

Et si elle m'a oublié, remplacé, ou ne veux plus de moi ?! De toutes façons elle n'est pas ici, jamais elle n'abandonnerait son ile, notre ile. Elle en est la reine... et j'étais son roi.

Il devait bien rester trois heures avant que l'on vienne m'apporter mon diner. Je décidais de sortir de ce dortoir que j'avais vu toute la journée. Je traversai les couloirs, les couloirs, me faisant le plus discret possible. Je ne donne pas cher de ma peau si jamais je me fais attraper dehors. Surtout de ce côté-là du bâtiment. Je fini par trouver ce que je cherchai. La pièce où se trouve chacune des affaires, de chacun des pensionnaires. Ils les gardent, enfermées là, interdit pour nous de les voir, jusqu'à ce que l'on sorte de cet endroit.

Je me dirigeais vers un tiroir avec mon nom dessus. Et en l'ouvrant, je tombais face à ma tenue faite de feuilles que je portai avant de me retrouver ici. Remplis de mélancholie et de nostalgie, je la plaçai contre mon corps. Quelle mauvaise idée ! Tout ce que ça me rappelle, c'est qu'elle est maintenant trop petite pour moi. Tu as grandi Peter Pan, tu es trop grand pour la porter...

J'avais changé, mais cette tenue là, pas d'un poil. Elle restait la même. Ces feuilles, toujours aussi vertes et pleine de vie, venaient d'un arbre qui ne meurt jamais, ne fane jamais. Seule ma dague n'est plus à son emplacement. Ils l'ont jeté au feu quand je suis arrivé.

Une petite étincelle sur ma manche m'interpella. J'observai de plus près et découvrit une poudre dorée et brillante. C'est sur cette épaule que Clochette avait l'habitude de se poser. Et elle y a laissé un peu de sa poussière d'atmosphère !

Une idée me traversa l'esprit. Je récoltai toute la poudre magique, il n'y en avait pas beaucoup mais ça sera largement suffisant. Je pris la clé, que j'avais dérobé il y a des mois, et caché sous mon matelas et montai sur le toit. J'avais tellement rêvé de pouvoir monter sur le toit et prendre la direction de mon ile. Mais quand j'ai enfin réussi à voler une clé, mes pensées heureuses s'étaient envolées sans moi. Je ne pouvais pas les suivre et je suis resté planté au sol.

Mais maintenant, j'ai un autre moyen. Je regardai la poussière briller dans le creux de ma main. Il y a bien longtemps que je n'ai plus volé. Mon regard se leva vers la deuxième étoile de droite. Et puis droit devant jusqu'au matin.

Sans la moindre hésitation, je soupoudrai mes épaules de poussière, soufflais un bon coup et courus sur le toit. Lorsque j'arrivais à sa fin, je fermai les yeux et me laissai tomber dans le vide. J'attendais la rencontre avec le sol mais elle ne vint jamais. Je me risquais à ouvrir un œil et je me découvris, flottant dans les airs à deux mètres du sol. Je me mis à rire et à faire des tourbillons dans les airs.

J'avais oublié la sensation que ça faisait quand on glissait sur le dos du vent et que l'on sentait les souffles d'airs emmêler nos cheveux. Sans plus attendre, je m'envolais vers les étoiles sans un regard en arrière. 

Je n'ai jamais voulu t'abandonner.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant