Je n'ai jamais voulu t'abandonner.

Chapitre 3

Je me réveillai dans un gros coquillage suspendu au-dessus de l'eau par un arbre en haut d'une falaise surplombant la mer. Je descendis sur la terre ferme et m'aventurai dans la jungle dense de l'ile. Rapidement, je me rendis compte que j'avais atterrie dans une sorte de campement au milieu de la forêt. Des rails de bois étaient suspendus dans les arbres. Des petites plateformes ici et là, comme de toutes petites cabanes, de seulement un ou deux mètres étaient toutes reliées entre elles par des escaliers, ou des ponts de corde.

Je ne regardais pas où j'allais, trop pris dans ma contemplation et me prit les pieds dans un piège me tirant vers le haut la tête en bas. Mon crane heurta une horloge suspendue dans les feuillages, ouvrant le cadrant comme s'il s'agissait d'une porte, dévoilant Clochette qui se mit à rigoler en me voyant ainsi.

-Tu es vivant !!! s'écria-t-elle.

-Fais-moi descendre, la suppliais-je.

-Enfants perdus ! Enfants perdus ! Réveillez-vous !! hurla-t-elle en coupant la corde me faisant tomber de quatre fois ma hauteur.

Elle disparut en hurlant dans tout le campement et très vite mon nom fut crié de tous les coins. Des tas d'enfants que je n'avais jamais vu se regroupèrent autour de moi, me fixant intensément.

-Qui c'est ce blond ?! s'exclama l'un d'eux.

-Ça doit être Peter Pan.

-Non ! Pourquoi il serait tombé ? Lizzie a dit qu'il pouvait voler.

-Et qu'il est habillé avec des feuilles.

-Je...

Je fus coupé par un bruis de roues. Je levais les yeux et vis un jeune homme surfer sur une planche emboitée dans les rails. Les garçons le pointèrent du doigt en criant :

-Rufioooooo !!!!! Rufio ! Rufio !

-Rufi !

-Oooooooo !!!

Il sauta dans le vide et attrapa une corde grâce à laquelle il fit quelques acrobaties et atterrie devant moi. Il faisait ma taille, était habillé de rouge et noir et ses cheveux noirs de jais avaient des mèches rouges. Son air supérieur et fier, me faisait déjà le détester.

-Ok, qui est votre chef ici ? demandais-je.

Tous pointèrent celui qui venait d'arriver qui me fit une révérence abordant un sourire mesquin.

-Qui es-tu toi ?! demandais-je.

-Je te retourne la question, étranger.

-C'est moi l'étranger ?! Tu penses me faire peur ?! Tu es sur MON ile. D'accord ?! J'en suis le roi.

-TON ile ? ria-t-il. Il n'a pas de roi ici. Seulement une reine. Et son roi est partie comme un lâche il y a bien des années. $=

Alors grâce au ciel Lizzie est toujours ici. Et en effet, elle pense que je l'ai abandonné. Je ne peux pas lui en vouloir. Je suis parti, promettant de revenir, et ne suis jamais réapparus. Mais qui sont tous ces enfants ? Même adolescents pour certains.

-Et bien je suis revenu. Je suis Peter Pan.

-Très bien. Alors pousse ton cri, envole-toi !!

Je me contentais de le fixer sans bouger, sans rien dire. Je ne sais plus pousser mon cri et je sais encore moins voler.

-Tu es un menteur. Tu n'es pas Peter Pan. Tuons-le !!!!

-Rufio !!!!! l'arrêta une voix que je ne connaissais que trop bien.

Une jeune fille sauta d'une branche et fit un salto pour atterrir à l'autre bout de la clairière. Les garçons se divisèrent en deux pour la laisser passer et elle s'arrêta à deux mètres de moi et de ce Rufio.