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On est de retour sur « Paris ». Ça fait déjà une semaine qu'Hakan passe ses journées avec sa famille pour essayer de consoler ses parents. Le père d'Hakan est méconnaissable, il ne vit plus et pleure tout le temps. Je peux le comprendre, ça fait mal de perdre quelqu'un auquel on tient et ça doit être pire lorsque c'est notre chaire.

Hakan lui s'en veut. Il s'en veut pas par rapport à moi parce que Sahil a mérité les fois où Hakan lui a mal parlé mais comme on dit « aimons nous vivants » et ils ne l'ont pas fait. Ils se sont plus chié dessus que aimé.

J'ai mal de le voir ruminer toute la journée, il est redevenu aussi dur qu'avant mais il essaye de faire des efforts par rapport à moi. Même quand il me parle mal je ne dis rien en mettant cela sur le compte du deuil.

— Ah t'es rentré, ça va ? Dis-je en venant vers lui pour lui prendre ses affaires.

Il me regarde l'espace d'une demie seconde avant de retirer sa veste et d'aller la poser de lui-même. J'espère qu'il va pas de venger de moi. Enfin je veux dire de la misère que je lui ai mise à cause de la mort de Leya.

— Je t'ai préparé un bain.

HAKAN - Choukran, dit-il froidement avant de monter.

Je soupire.
On est passé de quatre jours de joie à ça. Pendant plus d'une heure, il est resté dans la salle de bain puis quand il est descendu, je me suis assise à table pour l'attendre. Il vient prendre place à table et s'assoit en fixant la table.

— Com...Comment vont tes parents ?

HAKAN - Comme d'hab.

— Et toi ?

HAKAN - J'sais pas Jenevah, j'ai pas envie de parler.

— Ah... euhm... désolée. Bon, je te sers montre moi juste ce que tu veux.

HAKAN - Comme tu veux, souffle-t-il en baissant la tête.

Une boule est montée dans ma gorge. Je me sens pas bien quand il n'est pas bien. Ça me tue.

Je prends son assiette et y met une part d'hachi parmentier, avec un peu de salade et un bout de pain. Je prends la carafe d'eau et remplis son verre avant d'y mettre une rondelle de citron comme il aime.

HAKAN - Choukran.

— De rien, mon cœur.

Il commence à manger lentement dans un silence de mort.

HAKAN - Tu manges pas ?

— Euhm... il est vingt-deux heures j'ai déjà mangé.

En ce moment, il rentre à des heures incompréhensibles mais je ne lui demande pas de compte sinon on va entrer en conflit, je le sais. J'ai le seum parce que je lui en ai fait baver alors je ne me sens pas légitime d'ouvrir ma bouche.

HAKAN - Smeh.

— T'inquiète tu... t'étais où ?

HAKAN - Pourquoi tu fais que bégayer ? Ça m'zehef.

— J'suis pas à l'aise si tu veux savoir.

S'il me pousse de front à bout je vais pas me retenir d'exploser par contre. Non... il faut pas. Putain.

HAKAN - J'te mets mal à l'aise parce que j'suis en deuil ?

— Non ! Je... je... laisse tomber bébé.

J E N E V A HOù les histoires vivent. Découvrez maintenant