Chapitre 1 : Je vais jamais réussir

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Ce soir, on fête l'anniversaire de la jolie brune à tomber qui me sert d'amie. Brune à tomber qui ne sait pas que ça fait déjà des mois qu'elle m'obsède, qu'elle me hante. Je ne sais même pas quand ou comment c'est arrivé. Mais je suis tombée sous son charme, ses yeux verts si expressifs quand on la connaît, son sourire retenu pour ne pas griller sa réputation de dure à cuire. Évidemment, elle n'en sait rien, j'ai réussi à faire en sorte que personne ne sache. Même si je soupçonne Octavia de savoir. Elle m'a surprise en train de regarder Lexa, elle a froncé les sourcils, souri puis fait un clin d'oeil. Elle a quand même eu la décence de ne pas m'en parler, ou d'en parler à nos autres amis. Pire, à Lexa, elle-même.

Je secoue la tête, je dois me concentrer et ne pas tout faire foirer. Bon sang, je ne veux pas perdre Lexa. Et si elle apprend que j'ai complètement craqué sur elle, je doute qu'elle le prenne bien. Toutes ces fois où je l'ai regardée et qu'elle m'a surprise à le faire, j'ai toujours fait en sorte de détourner la situation, en la taquinant. Elle fera alors rapidement le lien et comprendra. Il ne peut rien se passer entre nous. Je ne vais pas mentir, j'en rêve. Toutes les nuits. J'y pense. Quasiment tout le temps. Mon imagination me prend en otage et je l'imagine contre moi, ses lèvres se posant sur les miennes. Heureusement, on ne vit pas ensemble, j'ai au moins un peu de répit quand je rentre chez moi. Répit de courte durée puisque ce satané cerveau s'est fait un devoir de me harceler avec elle : son visage, son regard, ses yeux,... Je ferme les yeux, souffle doucement et avale ma salive difficilement. Si je commence comme ça, alors que je ne suis même pas encore sortie de chez moi, je ne passerai jamais la soirée.

Après un trajet assez rapide en voiture, je me gare dans la rue de Lexa. À peine m'ouvre-t-elle qu'elle tend sa main ouverte devant moi avec le sourire moqueur qu'elle se permet d'avoir à chacune des soirées que je passe chez elle, ou chez nos autres amis. Je pose la clé de ma voiture dans sa main. Mes doigts touchent sa peau, je sens mon corps commencer à réagir, je retiens un sursaut, le soupir qui remonte le long de ma gorge, je souffle faisant comme si elle m'énervait et lui tire la langue.



– Bonjour, Clarke.

– Bonjour, Clarke.; je l'imite, très mal, avec une voix haut perchée pour me foutre d'elle. Ça cachera suffisamment ma presque réaction. Cette soirée s'annonce être un véritable enfer pour mes nerfs. Elle se met à rire, je ferme les yeux alors que je passe à côté d'elle.

– Comment va ma blonde préférée ?

– Je ne sais pas, où est-elle ?; je dis ça avec un sourire taquin en me retournant vers elle. Elle penche la tête sur le côté et relève un de ses sourcils. Elle joue à quoi aujourd'hui ? Elle veut me tuer ?

– Heum.; elle regarde par dessus une de mes épaules.; T'as raison, elle est où celle-là ?; je lui mets une pichenette sur le front.

– Tiens, tu l'as pas volé !; elle me tire la langue à son tour.; Gamine, va.; elle éclate de rire.

– Clarke ? L'hôpital ? La charité, tout ça... 

– Nianiania.

– Allez, viens, que je te serve un verre, ça va te détendre en attendant l'arrivée des autres.; elle m'attrape délicatement par le poignet et m'amène à sa cuisine, où elle sort différentes bouteilles pour me faire un White Russian. J'ouvre grand les yeux avec la quantité qu'elle y met.

– Tu veux que je me détende ou que je sois déjà déchirée dès le début ?

– Tu m'as l'air tendue, ces derniers temps, Clarke, il te faut au moins ça.; okay, ça commence bien. Si elle a remarqué ça, elle va me griller. Surtout si elle me fait boire comme ça.; Qu'est-ce qui t'arrive ? Tu veux en parler ?; elle relève les yeux alors qu'elle finit de verser la liqueur de café. Et son regard est vraiment inquiet. Je sens mon coeur s'accélérer.

Confinée, avec Elle ?!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant