Chapitre 5 : Quand est-ce qu'elle va craquer ?

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Ok. Mon plan ne se passe pas du tout comme je l'imaginais. Je pensais qu'elle céderait avant, je me suis trompée. Ça fait trois semaines et elle n'a toujours rien tenté. Elle est de nouveau tendue. Et quand je m'approche d'elle, c'est pire.

S'il n'y avait que ça, ça irait. Mais son esprit semble la torturer aussi, puisque chaque nuit ou presque je l'entends. Son souffle court, ses gémissements me rendent complètement folle. Je reste à ma place habituelle. Près du salon, adossée contre le mur, subissant cette torture, moi aussi. Après tout, ce n'est que justice, c'est moi qui veux la pousser à bout. Elle ne cède pas, certes, mais dans ses rêves, elle ne se prive pas. Bon dieu de gonzesse ! Mais quelle foutue tête de mule ! Elle peut pas juste céder et... Bon sang, je vais craquer avant elle, à ce rythme.

Évidemment, j'ai passé la seconde dans mon plan. Je me fais plus proche, plus tactile, n'hésitant pas à lui toucher le bras, la main, la cuisse, laissant ma tête reposer contre son épaule. Mais rien n'y fait, elle résiste. Je ne compte plus le nombre de soirs, devant un film ou une série où je suis posée contre elle, mais elle se braque presque, elle essaie d'être discrète, et j'avoue que si je ne savais pas ou n'avais pas quelques doutes, ça pourrait passer inaperçu. Mais je suis à l'affut de chacun de ses mouvements, de chacune de ses réactions, et c'est évident comme le nez au milieu de la figure.

Seulement, ça devient difficile aussi pour moi. Sachant qu'elle a des sentiments, qu'elle me désire, et l'entendre chaque nuit, je ne sais pas si je vais tenir encore longtemps comme ça. Mais comment elle fait ?!

Chaque fois qu'elle est prête à craquer, je la vois utiliser l'excuse de la douche. Je la vois plus ou moins fuir « discrètement », enfin dans sa tête, ça doit être discret, en tout cas. Dès que j'entends l'eau couler, je me mets à rire. La pauvre, si elle me faisait subir la moitié de ce que je lui faisais, je n'en mènerais clairement pas large. La résistance à toute épreuve. Cette fille m'impressionne.

À force de l'entendre gémir, je finis par avoir les idées qui dérivent de plus en plus. Quand je me lève et que je la vois en pyjama, la petite voix dans ma tête me rappelle bien qu'elle est nue en-dessous et qu'il ne tient qu'à moi de la déshabiller et de la faire mienne. Je ne cache pas que ce petit jeu est fatiguant mais amusant, les réactions de Clarke valent tout l'or du monde. Je peux bien patienter un peu.

Je réfléchis à ce que je pourrais faire pour la pousser un peu plus à bout. Et soudain, l'illumination. Faire du sport devant elle. Peu vêtue. On remise les survets, les t-shirts au placard. Hop, short et brassière. Si avec ça, elle ne craque pas... Peut-être que la séance de sport qui suivra la fera céder. Mais vue sa résistance, elle va encore se planquer dans la salle de bain. Prendre une douche. « Et peut-être faire autre chose. ». Ok, qui est pris qui croyait prendre. Je chasse cette idée de ma tête. J'ai besoin de rester concentrée sur ce que je fais, sur ce que je vais faire.

Je sors de la chambre, dans ma « tenue de sport », Clarke est à table, devant un bol de céréales. Elle a l'air épuisée. Pas étonnant, toutes les nuits elle se réveille après ses rêves. Elle finit par redresser la tête alors que je m'approche du salon. Je ne sais pas si elle pensait être discrète ou non, mais je crois juste que son cerveau ou son corps a complètement bugué en me voyant arriver. Je me mords les lèvres pour ne pas rire. Son regard est bloqué sur mon corps : les yeux rivés sur moi, la bouche grande ouverte, cuillère à la main, elle en a oublié qu'elle allait manger. C'en est presque trop pour moi et je dois ravaler un éclat de rire.

Je décide de bouger le fauteuil et la table basse pour avoir plus d'espace. Je tourne le dos à Clarke. Elle bugue déjà assez, je vais pas trop en rajouter, quand même. Si elle se mettait à s'agiter en brassière face à moi, je pense clairement que je finirais par faire une attaque. Mon plan est de la faire craquer, pas lui faire faire un malaise, tout de même. Je ne peux que retenir un rire en pensant à la scène. J'échauffe mes articulations, accentuant les rotations de hanches, volontairement. Puis je passe à divers exercices : burpees, pompes, abdos, squats et dérivés. Je n'ai même pas besoin de me tourner pour savoir qu'elle m'observe : je sens son regard sur moi. J'ai déjà chaud à cause de l'entraînement, mais son regard sur moi me donne encore plus chaud.

Confinée, avec Elle ?!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant