15th chapter - Question d'affinités

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- Vous êtes une incapable Mlle Clooner ! Rappelez moi ce que je vous ai dit le week-end dernier s'il vous plait !

- La séduction n'est pas une solution, marmonna la jeune femme.

- Exactement ! A vous voir faire Mademoiselle, je commence à me demander, si vous avez réellement un quelconque intérêt à vous rapprocher de Monsieur Salis et si, par conséquent, je dois rompre notre alliance ?

- Bien sûr que j'ai un intérêt certain pour son pouvoir, mais admettez qu'il est difficile d'approcher quelqu'un qui a pour ami un groupe qui ne vous aime pas.

- Et par conséquent, plutôt que de réussir à vous mettre l'un d'eux dans la poche, vous n'avez fait qu'aggraver les choses. Il va donc falloir tâter le terrain, à savoir si l'approche amicale peut encore se faire ou si nous devons changer nos plans.

- Tâter le terrain ? Que voulez-vous dire ?

- Je veux dire que vous ne tenterez plus d'approche auprès de Monsieur Salis, vous vous contenterez à l'avenir de le saluer amicalement quand vous le croiserez sans toutefois tenter de lui parler. Selon la réaction qu'il aura à votre égard, nous saurons s'il est désormais inutile de s'en faire un ami ou non. Malheureusement, je ne l'aurai pas dans ma classe avant l'an prochain mais j'aimerai que notre projet aboutisse avant la fin de l'année scolaire. Aussi, dans deux semaines, Mademoiselle Clooner, vous reprendrez les cours pratiques avec le professeur Atlas !

- Quoi ? non ! Je dois encore peaufiner mon pouvoir !

- Je me fiche de ce que vous voulez ! Si nous en arrivons là, c'est de votre faute, je vous le rappelle. Vous n'avez pas réussi à vous en faire un ami, il faudra donc surveiller sa progression d'une autre manière.

- Mais le professeur Atlas trouvera cela étrange ! Je ne suis jamais retournée dans sa classe depuis que je maitrise mon pouvoir ! Si certains élèves alternent entre les deux cours de pratique, pour moi, il est évident qu'il sera méfiant, non ?

- Absolument pas Mademoiselle Clooner et même s'il venait à vous demander pourquoi vous avez choisi de revenir dans son cours, vous n'aurez qu'à lui expliquer que vous stagnez et que vous n'arrivez pas à faire évoluer votre pouvoir, de ce fait, vous avez choisi de reprendre son cours pour le travailler et espérer ainsi trouver le déclic.

- Dans ce cas, pourquoi je ne commencerai pas cette semaine ? interrogea la brune.

- Parce qu'il ne faut pas non plus éveiller les soupçons de Messieurs Salis et Dolmen et des demoiselles Berger. Ne faites pas l'erreur de les croire suffisamment stupides pour ne pas se douter de quelque chose, j'ai entendu Atlas récemment mentionner le fait que ce pouvoir pouvait être dangereux, il faut donc éviter la moindre possibilité d'être soupçonné.

Mira fit la moue, elle n'aimait pas l'idée de donner l'impression de régresser, nul doute que ses détracteurs se moqueraient d'elle ou poseraient des questions, et même si l'excuse trouvée était un mensonge, elle trouvait cela humiliant. Toutefois, son professeur avait raison, elle avait fait des erreurs et elle devait les assumer. Tout comme lui, elle avait ses raisons de vouloir utiliser le pouvoir de Krystal mais elle ruminait de devoir utiliser un tel stratagème.

- Evidemment, il va de soi que personne ne doit connaitre vos objectifs en vous rendant à ce cours. Si vous faites encore ne serait-ce qu'une seule erreur, toute collaboration cessera immédiatement, est-ce clair ?

- Très clair, soupira la jeune femme.

- Dans ce cas, vous pouvez disposer.

Krystal était assis devant son bureau, révisant une dernière fois son cours pour l'interrogation du lendemain. Certains d'avoir bien retenu son cours, il recula sur sa chaise, s'étirant doucement pour ranimer ses bras et son dos endolori par la position qu'il avait maintenu pour ses révisions. Il observa l'heure, il avait encore un peu de temps avant de préparer leur repas du soir. Son regard se posa enfin sur son camarade de chambre qui discutait sans aucun doute avec les jumelles ou Fred sur Sataras ou sur ForestFace.

- Puis-je te poser une question ?

- Hum... répondit le blond sans se tourner pour autant vers lui.

- Cela me travaille depuis ce week-end à vrai dire.

- Je t'écoute dans ce cas.

- J'ai bien compris que les filles et toi, vous n'aimiez pas du tout Clooner, mais j'ai l'impression que c'est bien au-delà de cela. Je veux dire, j'ai la sensation que sa présence ne te plait absolument pas. J'ai bien remarqué les regards que tu lui lances et le fait que tu parles toujours d'elle avec une certaine rancœur.

Cette fois, son camarade se tourna vers Krystal, le visage légèrement fermé, le sondant un instant du regard.

- Tu sais Krys, si tu veux lui parler et la côtoyer, tu n'as pas besoin de mon aval, ce n'est pas parce que je la hais, que tu dois...

- Ce n'est pas cela, non, se défendit le brun en agitant ses mains devant lui. Non, en réalité, comme je l'ai dit à Dimitri tout à l'heure, cette fille me met mal à l'aise. Et le fait qu'elle m'ait dragué dès le départ, n'a pas aidé non plus. Et tout ce que j'ai appris sur elle aujourd'hui me donne encore plus la sensation de devoir l'éviter.

- Et donc tu veux savoir si tu as raison de l'éviter ? demanda Anaël curieux.

Krystal hocha la tête de droite à gauche, ce n'était pas ce qu'il voulait.

- En fait, je me disais surtout que tu ne semblais pas du genre à détester quelqu'un sans raison, du moins, c'est ce que j'ai pu constater depuis notre rencontre. Et même si c'est par la force des choses, tu as été mon premier ami ici, tu m'as intégré à ton groupe alors que tu aurais pu te contenter de me laisser me débrouiller. Surtout que j'ai rencontré Fred et Dimitri par mes propres moyens, malgré cela, nous continuons de nous côtoyer tous les jours. Autrement dit, tu me sembles quelqu'un de très sociable et honnête. Je m'étonnais donc de te voir aussi aigri lorsqu'il s'agit de Clooner.

Anaël sourit, Krystal l'avait plutôt bien cerné, il était vrai qu'Anaël n'était pas du genre à juger les gens et la vérité, c'est qu'il aimait bien son camarade de chambre. Il le trouvait observateur mais parfois un peu naïf mais également très curieux, très ouvert. Oui, ils étaient amis et il espérait bien que cela continuerait.

- Très bien. Je vais te raconter alors. Mais avant toute chose, il faut que tu saches une chose, Krys, je suis claustrophobe.

- Claustrophobe toi ? Malgré ton pouvoir ?

- Malgré mon pouvoir oui. En fait, je dirais même que mon pouvoir m'est inutile quand je fais une crise. Mais mieux vaut que je te raconte et tu comprendras tout.

Saphir - L'école des donsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant