🍁Prologue🍁

34 5 6
                                    


Patricia Gould savait parfaitement dans quoi elle s'était embarquée jusqu'à présent. Elle savait que revenir à Belleek Woods ne plairait pas à sa sœur. Elle savait aussi que ses chances pour faire ses fouilles archéologiques sur les terres de Jack étaient infiniment faibles – de plus, c'était enfoncer le couteau dans la plaie. Mais l'envie de découvrir pourquoi Belleek Woods avait une force magnétique si puissante était plus forte que n'importe quelle autre chose pour une archéologue comme Patricia.

C'est pourquoi elle n'avait pas proprement demandé la permission. Armée de ses outils et de sa pure détermination, elle prenait garde à ne pas se faire repérer. Elle savait que depuis l'incident Kaufman, Carolyn et Jack avaient interdit toutes recherches archéologiques à Belleek Woods. Mais Patricia était tellement impatiente de découvrir la vérité qu'elle n'avait pas peur des mésaventures qui pourraient l'attendre.

Il y avait tant de questions qui se répétaient dans sa tête qu'elle en avait mal au crâne. Allait-elle enfin découvrir ce qui avait entraîné la disparition des précédents archéologues, M.Garrett et Professeur Kaufman ?

En ce moment, Patricia fouillait dans le sol, les mains immaculées de boue et armée de ses outils. La pluie tombait de plus en plus fort mais l'envie, l'ambition qui rongeait cette femme n'en avait rien à faire.

Elle creusait désespérément en cherchant l'inconnu. La pluie ne l'aidait en rien, elle augmentait juste la difficulté. De plus, la jeune femme n'avait pas pu emmener son materiel performant, car il était beaucoup trop voyant.

C'est alors que sa pelle rencontra quelque chose de dur. Quelque chose de très dur.

De la pierre ?

Elle écarta la terre mouillée et découvrit un objet scintillant, une breloque argentée très étrange, entourée d'une fine chaînette. Patricia la prit entre ses doigts. C'était léger mais terriblement résistant. Le bijou n'était pas abîmé, seulement sale. L'archéologue leva un sourcil.

C'est vraiment...ça ?Un pendentif ?

Elle empoigna son butin, fourra ses affaires dégoulinantes dans son sac, se promettant de nettoyer la boue plus tard, puis se rua vers sa tente. L'averse glacée commençait sérieusement à lui donner des frissons. Une fois qu'elle fut rentrée à l'intérieur, elle craqua ses bâtons luminescents et déposa sa trouvaille sur son bureau. Essorant ses cheveux détrempés, elle fit de même avec ses vêtements, puis saisit sa loupe salie par la boue et étudia attentivement le collier.

Dehors, la tempête se leva, et la pluie s'intensifia. Patricia dut aller remonter la fermeture éclair de la tente avant que l'entrée ne s'envole et que le vent dérange ses papiers. Revenant sur l'objet mystérieux, elle le nettoya soigneusement avec un chiffon, puis braqua ses yeux marrons sur ce pendentif. Cela ressemblait à un croissant de lune qui se complétait avec un médaillon.

C'est ça, l'origine des émanations. Il n'y a pas de doute. Mais qu'est-ce que c'est ?

Cherchant son détecteur de la main, à tâtons, elle s'agaça en ne rencontrant que le vide.

- Merde, j'ai dû l'oublier là-bas.

Elle s'apprêtait à aller le chercher sur les lieux, lorsqu'une curieuse lueur verte lui piqua l'œil.

- Mais..

Rajustant ses lunettes elle se retourna vers son bureau, quand elle poussa un petit cri.

Le collier brillait.

Il scintillait. D'une couleur verte d'un côté, bleue de l'autre. Les croissants luisaient d'un éclat vif, magnifique, époustouflant, envoûtant...effrayant à la fois.

Malgré la tempête, Patricia eut l'impression que le vent s'était tu. Que les arbres avaient cessé de tanguer. Que la pluie ne faisait plus de bruit, mais se contentait de picorer la tente de ses gouttelettes transparentes. Non, elle devait se faire des illusions.

Alors pourquoi lorsque la foudre illumina subitement l'espace, une silhouette humaine se dessina dans la lumière, derrière le tissu ? Pourquoi les bâtons lumineux dans la tente se mettaient à vaciller dans l'obscurité ?

- Y a quelqu'un ?, dit la femme à voix haute, gagnée la panique.

Elle recula vers la breloque éclairée de mille feux par les faisceaux verts et bleus, et l'effleura sans y faire attention. Et soudain, une puissante force la propulsa à l'autre bout de la tente. Elle faillit traverser le tissu, et elle sentit que tout son poids faisait basculer son abri. Les bâtons luminescents s'éteignirent complètement, et le bruit de l'orage étouffa son hurlement.

𝐓𝐇𝐄 𝐒𝐄𝐂𝐑𝐄𝐓 𝐎𝐅 𝐁𝐄𝐋𝐋𝐄𝐄𝐊 𝐖𝐎𝐎𝐃Où les histoires vivent. Découvrez maintenant