Chapitre 8

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Ayline est en larmes dans son coin, mon père a la tête dans ses pensées, Rahim et Emel sont assis à côté. Rahim tente de la rassurer même s'il est aussi inquiet qu'elle. Je suis la seule debout. Je fais les cent pas. Je préfère rester en mouvement pour ne pas laisser le temps à mon cerveau de plus m'inquiéter.

Un docteur s'approche de nous alors nous nous levons tous.

Docteur : Ne vous inquiétez pas, la patiente vient de se réveiller. C'était surtout plus de peur que de mal.

Je sens mes jambes se dérober alors je m'assois. Mon cœur bat tellement fort que j'ai l'impression de l'entendre résonner dans ma tête.

Docteur : Par contre, il faut que vous fassiez tous très attention à elle. On a pu remarquer un surmenage très intensif. La plupart des patients font des AVC à ce stade là, vous avez eu de la chance. Sa tension n'est pas stable et elle est en manque de plusieurs vitamines essentielles. On lui a prescrit des médicaments, un arrêt de travail et surtout beaucoup de repos.

Papa : Merci beaucoup docteur, merci beaucoup. C'est possible de la voir ?

Docteur : Pour le moment, on lui a interdit les visites pour éviter de la stresser encore plus. Il vaut mieux la laisser se reposer ce soir. Elle va sûrement rester environ une semaine ici le temps que sa tension se stabilise puis elle pourra retourner auprès de vous.

Papa : C'est même pas possible de prendre une chambre avec elle ?

Docteur : Si, bien sûr. Vous pourrez rester le temps de son séjour ici mais qu'à partir de demain.

On remercie tous le docteur et on se décide tous à repartir. On est serrés comme des sardines derrière Emel, Ayline et moi mais ça m'est égal. Je n'arrive à penser à rien d'autre qu'à ma mère.

Le lendemain, nous sommes samedi. On se prépare tous ensemble pour aller voir ma mère quand on sonne à l'interphone.

- Oui ?

... : C'est moi.

Je reconnais la voix de Tesnim.

- J'arrive.

Je sors de chez moi et descends les escaliers jusqu'à arriver devant mon bâtiment.

Tesnim : Tu vas bien ? J'ai appris pour ta mère.

- J'aimerais te dire que c'est une surprise mais au fond je sais que ça l'est pas. Je peux juste m'en vouloir d'avoir laissé cette situation arriver.

Tesnim : Et vous auriez pu faire quoi d'autre ? Travailler à sa place ? Et comment vous auriez fait pour payer vos dettes plus le loyer, l'électricité, l'eau, l'essence, les courses, et j'en passe ?

- C'était pas à ma mère de supporter ce fardeau.

Tesnim : Elle est pas la seule à le supporter. Ton père tu crois qu'il pète la forme ? Et toi ? Pourquoi t'es si avide de réussir ?

- Et si je réussis pas Tesnim ?

Tesnim : Et si tu réussis ?

Je sens mes yeux qui s'embuent alors je baisse la tête. Tesnim met ses mains sur mes épaules pour s'adresser à moi.

Tesnim : Tu vas réussir parce que t'as du talent et parce que contrairement aux autres, t'as une vraie volonté. T'as le mental, t'as tout pour toi mashAllah.

Dana : Jusqu'au bout de mes rêvesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant