Chapitre 9

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Un lourd silence pèse entre Khalil et moi mais bizarrement, ce n'est en rien gênant. Je me sens bien, comme si j'étais à ma place. J'ai toujours aimé être à ses côtés. Même 11 ans après, même avec le temps et la distance, je suis heureuse d'avoir retrouvé Khalil.

J'ai l'impression d'être une psychopathe à cause de ces émotions que je ressens mais je n'y peux rien. Il y a des gens qui laissent une bonne impression, avec certaines personnes on se sent juste bien et apaisé. C'est le cas avec Khalil. Je me sens juste moi.

Khalil : La dernière fois, tu m'as menti.

Je tourne la tête et le regarde. Khalil a le regard perdu au loin, comme s'il ne regardait rien en particulier.

- A propos de quoi ?

Khalil : C'est toi qui avais fait ce dessin. Je me trompe ?

Cette fois-ci, il plante son regard dans le mien. Il a un regard lourd. J'arrive pas à savoir s'il est énervé, blasé ou juste apathique.

- T'as raison c'était moi. Désolée.

Il continue de me regarder longuement sans prononcer quoi que ce soit. Cette fois-ci, je commence à me sentir mal à l'aise.

- Je.. Je l'avais dessiné en primaire. Je l'ai retrouvé y'a pas longtemps et on s'en est servi pour l'expo, c'est tout.

Khalil : C'était moi sur le dessin ?

- Euh... oui.

Aucune réponse. Tant mieux. Je décide de lancer un autre sujet pour éviter la fameuse question : « Pourquoi tu m'as dessiné ? ». J'aurais eu trop honte de répondre.

- Euh... ça fait bizarre de te revoir après... 11 ans. Tu... tu vas bien ?

Ses sourcils se froncent à ma question.

Khalil : Dana.

- Khalil.

Il hausse un sourcil et me regarde avec un air amusé. Je ne sais pas quelle expression j'ai sur mon visage, mais je sais qu'au fond je me sens joueuse.

Khalil : Je suis venu parce que Soufiane m'a parlé de toi. Il m'a dit qu'apparemment tu tenais vraiment à me revoir.

Ça y est, me voilà en train de rougir. Je vais tuer Tesnim.

Khalil : Si j'avais su que la Tesnim avec qui il sort c'est la Tesnim de mon école primaire, je serais jamais venu à l'exposition de sa meilleure amie parce que j'aurais fait le rapprochement avec toi. C'est pas pour te blesser mais j'ai pas spécialement envie de reprendre contact avec des personnes de mon passé.

Je suis bouche bée. J'ouvre ma bouche pour répondre mais aucun son ne sort tout simplement parce que je ne sais pas quoi dire.

Khalil : Tu t'en es peut-être pas rendu compte, mais toi et moi on n'est pas du même monde. On n'a absolument rien en commun. J'ai pas besoin de ta pitié.

- Ma pitié ? Qu'est-ce que tu racontes ?

Khalil : Je le savais déjà quand on était gamins que t'étais gentille avec moi par pitié. Aujourd'hui j'ai 22 ans, j'ai pas le temps de gérer tes élans de gentillesse.

Dana : Jusqu'au bout de mes rêvesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant