Chapitre 8 : Les Orcs

169 15 5
                                    

— Vous en étiez au fait que rien de bon ne poussait à Greenwood.

— Ah oui. Mais ce n'est rien à côté des toiles.

Radagast raconta son affreuse mésaventure à Dol Guldur et sortit de sa cape une lame qui estimait ne pas faire partie du monde des vivants. L'assassin s'éloigna pour réfléchir à cette nouvelle inquiétante et se promit de contacter son maître dès son arrivée à Imladris. Un hurlement de Warg la coupa dans ses divagations et avant qu'elle ne puisse rejoindre le groupe, un warg fonça sur eux que Kìli et Thorìn neutralisèrent sans effort. Dwalìn en tua un autre d'un coup de hache et Yzia s'occupa du dernier, évitant de justesse ses griffes. Gandalf s'approcha du chef de la compagnie pour l'interroger.

— À personne, je le jure sur Durin. Gandalf que se passe-t-il ?

— Vous êtes poursuivis.

Les poneys disparus, la compagnie se regarda sans savoir que faire. Yzia se hissa discrètement en haut d'un arbre pour avoir un meilleur visuel sur la situation et ce que ses yeux d'elfes aperçurent ne la rassura pas. Elle descendit tout aussi discrètement et entendit Radagast venter ses lapins.

— Ce sont des lapins de Rhosgobel qu'ils essaient pour voir.

Radagast partit à toute allure et grâce à son ouïe elfique, Yzia entendit les moqueries du magicien lui permettant de comprendre qu'il faisait diversion. Suivant Gandalf, la compagnie se laissa guider à travers la plaine en évitant les wargs. Cachés derrière un rocher, tous retinrent leur souffle lorsqu'un orc monté sur un warg se plaça au-dessus d'eux. Discrètement, Thorìn ordonna à Kìli de lui tirer dessus. Une fois l'orc au sol, ils en finirent avec lui, rameutant sans le vouloir leurs ennemis. Yzia entendit les orcs qui s'approchaient d'eux avant les autres et les exhorta à courir.

— Les orcs arrivent ! Courez ! Vite !

L'endurance des nains ayant ses limites, ils se firent bientôt encercler et perdirent Gandalf de vue, seule Yzia l'avait vu se glisser entre deux rochers. Les nains se mirent en position de défense et commencèrent à pester sur la traîtrise de Gandalf. L'assassin gravit les rochers et leur indiqua le passage.

— Maîtres Nains ! Par ici !

Elle attrapa le plus proche et le poussa doucement dans le passage. Thorìn la rejoignit rapidement et fit passer les nains un par un. Une fois que Kìli fut rentré, il glissa dans le passage, suivit par Yzia.

Un cor retentit dans la vallée, faisant se taire warg, orcs et nains. Un orc tomba dans le passage et les nains pointèrent leurs armes sur lui. Yzia souffla amusée.

— Il est mort, cela ne sert à rien de pointer vos armes sur lui.

— Et comment le savez-vous ?

— Parce que le cor que nous avons entendu est un cor...

— Des elfes !

Thorìn s'était rapproché du corps et avait analysé les flèches qui avaient transpercé le monstre.

— Je ne vois pas où mène ce passage. Devons-nous le suivre ?

— Nous le suivons, bien sûr.

Les nains se mirent en route et Yzia se plaça en fin de file pour plaisanter avec le vieil homme.

— Mithrandir. Vous croyez pouvoir les y emmener ? Je plains les elfes sincèrement.

Gandalf rigola discrètement et continua d'avancer. Après une journée dans les roches, la compagnie atteignit un promontoire. Chacun admira la magnifique cité en face d'eux et Gandalf s'avança aux côtés de Yzia.

— La vallée d'Imladris. En langue courante, elle porte un autre nom...

— Foncombe.

Bilbo répondit rêveusement, il allait voir des elfes. Yzia s'approcha du bord et inspira grandement, profitant du monde si vivant aux alentours des cités elfiques. Elle reprit ses esprits lorsque les nains commencèrent à descendre vers la vallée. Il leur fallut une semaine entière pour atteindre la demeure d'Elrond et celle-ci fut très déplaisante pour les nains forcés d'écouter les chants moqueurs des elfes.

Yzia souriait en voyant l'admiration plus ou moins dissimulées des nains lorsqu'ils traversèrent le pont menant à la cité. Le seigneur Elrond ne fut pas le premier à se montrer à la surprise de Yzia qui s'empressa de mettre sa capuche pour couvrir son visage. Lindir, l'intendant d'Elrond, n'appréciait guère la présence d'assassins dans la demeure. Yzia regarda, autour d'elle et fronça les sourcils, surprise quand elle aperçut au loin Arwen les regarder. Elle releva la tête et croisa le regard de l'elfe qui la salua.

— Ah Lindir.

— Mithrandir

— Nous sommes venus voir le seigneur Elrond.

— Le seigneur Elrond n'est pas ici.

— Pas ici, vous dites ? Où est-il ?

Un sourire se dessina sur les lèvres du magicien lorsqu'il entendit le cor elfe retentir derrière lui et les sabots des chevaux claquer contre la pierre. Les nains se regroupèrent autour de Bilbo en voyant les elfes les entourer avec leurs chevaux. Un d'entre eux descendit et retira son casque, le donnant à Lindir avant d'étreindre Gandalf.

— Il est étrange que des orcs se risquent sur nos terres. Quelque chose ou quelqu'un les a attirés.

— Il se peut que ce soit nous.

Gandalf fit un geste vers les nains et Elrond fronça les sourcils en voyant la silhouette encapuchonnée de Yzia qui, comprenant son désarroi, s'empressa de l'enlever. Le seigneur elfe sourit, reconnaissant la jeune femme et la laissa se frayer un chemin entre les nains.

— Ah Agarwaenil.

Il plaça sa main sur son cœur puis l'avança vers la semi-elfe.

— Seigneur Elrond.

Elle lui rendit le signe de politesse et l'écouta les inviter à manger en elfique. Gloïn s'avança méfiant.

— Qu'est-ce qu'il dit ? Est-ce qu'il vient de nous insulter ?

— Non, maître Gloin. Il vient de nous inviter.

Après une brève discussion entre eux pour la forme, les nains acceptèrent et suivirent Lindir chargé de leur montrer leurs chambres. Quant à Yzia, elle s'approcha du seigneur elfe pour converser.

Cela fait longtemps, Seigneur Elrond.

— Effectivement, chère Agarwaenil. Comment diable Gandalf a-t-il réussi à vous faire coopérer avec tant de nains ?

— Je ne le sais pas moi-même. Seigneur, à part les orcs d'aujourd'hui, d'autres éléments alarmants ?

— Alarmants, n'exagérez pas mon amie. Mais rien de notable. La vallée est calme.

— Bien. Puis-je me renseigner sur la présence de vos fils ?

— Bien sûr. Ils sont entrains de s'entraîner sur la terrasse de l'armurerie. Essayez de les faire venir au dîner de ce soir.

Y-ai je droit ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant